La FSU et l'ouverture à l'enseignement privé

[Valiere]

LA FSU RISQUE DE CHANGER DE NATURE ET D’EN PAYER LE PRIX !

L’ouverture envisagée de la FSU aux personnels de l’enseignement privé fait entrer cette fédération dans une zone de turbulences….


La direction de la FSU a décidé d’ouvrir un débat sur l’accueil de deux syndicats, le SNUDEC et le SUNDEP de l’enseignement privé au Conseil Délibératif Fédéral National qui se tient à Paris ces 28 et 29 septembre….
Alors que le CDFN avait acté à sa dernière session du 19 mai dernier, d’ouvrir une discussion, en son sein, à la rentrée, c’est une audition publique des deux syndicats qui est programmée….
Cette ouverture éventuelle du champ de syndicalisation est combattue par les trois minorités fédérales, par le courant « ensemble pour le SNUIPP » et est refusée par des militants de la majorité fédérale constituée d’Unité et Action et de l’Ecole Emancipée.
Cette dernière tendance, dirigée aujourd’hui par la Ligue Communiste Révolutionnaire s’est toujours positionnée contre la constitution de syndicats de l’enseignement confessionnel et patronal dans la FSU…
Il y a une nouvelle donne : la scission de l’Ecole Emancipée qui a donné naissance à l’Emancipation conduit à l’existence d’une tendance de direction en évolution qui a gardé l’appellation EE et une autre l’Emancipation qui se réfère aux principes constitutifs du syndicalisme comme la laïcité et l’anti cléricalisme.
De nombreux syndicalistes de la FSU, quelles que soient leurs appartenances syndicales ou leurs affiliations à une tendance donnée considèrent qu’une telle ouverture du champ de syndicalisation est inacceptable…
Comment un syndicat pourra t-il à la fois se reconnaître de l’appartenance à une fédération laïque et défendre les revendications des personnels du privé : de meilleures conditions de travail, une augmentation de salaire et même des créations de postes !?
Même si ces syndiqué(e)s venant de la CFDT, pour la quasi totalité, se prononcent pour la nationalisation laïque de l’enseignement, la présence éventuelle de telles organisations dans la FSU pose des contradictions en termes d’image et de brouillage des repères…
Car c’est, de fait, une reconnaissance du dualisme scolaire.
La pilule risque d’avoir du mal à passer.
Si la FSU acceptait de ne plus être une fédération de syndicats de la recherche, de l’éducation publique et de la jeunesse, il y aurait de nombreux départs ( dont celui de l’auteur de ce texte)
La FSU risque d’entrer dans une zone de turbulences avec l’expression d’un mécontentement profond qui peut prendre différentes formes.

[pelon]

Est ce que des enseignants sont dans le privé par choix idéologique (ou religieux) ou pour d'autres raisons : pas titulaires, impossibilité d'avoir un poste prêt de conjoint etc. ?

[Jacquemart]

Je connais au mions un exemple de quelqu'un qui a opté pour le privé pour ne pas être changé d'Académie en passant le concours.

[Valiere]

Pelon!

Très souvent ceux qui optent pour le privé, c'est pour trouver du travail et parfois parce qu'avec le public ils n'obtiendraient pas le retour au pays.

[Valiere]

je viens de recevoir ce message qui complète ma présentation

Salut, Jean-François,
Je te suis sur ce coup : pas de syndicats de personnels de l'enseignement privé à la FSU !
A ton argumentaire il faut ajouter le plus grave : c'est que ces organisations qui veulent que les personnels de l'enseignement privé deviennent des fonctionnaires revendiquent le fait que l'enseignement privé conserve son "caractère propre".
C'est bien entendu inacceptable pour tout laïque digne d e ce nom, mais de plus dans une période où le rapport Thélo relance la problématique de l'autonomie des établissements et en particulier celle des écoles primaire mises sous l'autorité des politiques locaux dans le cadre des réseaux d'écoles ce serait folie de donner l'occasion au Gouvernement d'uniformiser le service public d'éducation sur le modèle de l'enseignement privé. Toute concession sur cette question marquerait la fin de l'Ecole publique et conduirait à la mise en place de l'école des particularismes.
En fait les personnels du privé qui frappent à la porte de la FSU sont sur les mêmes positions que ceux qui veulent l'intégration des écoles Diwan à l'enseignement public.
Le caractère propre doit être notre angle d'attaque.
Amicalement, Jean-Michel

[pelon]

Pelon!

Très souvent ceux qui optent pour le privé, c'est pour trouver du travail et parfois parce qu'avec le public ils n'obtiendraient pas le retour au pays.
Oui, c'est ce que je pensais.
En quoi est-il donc scandaleux que ces enseignants puissent s'organiser dans la FSU ?
Je pose simplement la question sans connaître le problème.

[Valiere]

La réponse à ta question se trouve dans le message de Jean Michel du CREAL 76, ci-avant...
En plus de son explication c'est une rupture historique et une contradiction insupportable : demander plus de crédits et de postes dans le privé alors qu'on demande sa disparition comme caractère propre et la nationalisation laique.
Si la FSU avec obligatoirement l'aval de la LCR ( il faut 70% pour que la division soit prise) prend cette décision, ce sont des départs nombreux, voire la désaffiliation de syndicats...
Les syndiqué(e)s ont peu apprécié la position de la FSU sur le voile, alors un coup de canif de plus dans les principes et là : désyndicalisation et quelques départs significatifs vers SUD Education...

[pelon]

C'est probablement un problème compliqué mais cela revient à refuser des salariés parce qu'ils travaillent dans un secteur que l'on récuse, l'enseignement privé. N'est-ce pas comparable à demander que l'on ne puisse être syndiqué dans l'industrie d'armement (secteur bien plus nuisible que l'enseignement privé) ?
Un syndicat lutte de classe dans l'industrie d'armement demanderait la reconversion de cette production vers celle de produits utiles à la population de la planète.
Alors, bien entendu, je suis contre le fait que l'argent public aille à l'école privée mais je ne vois toujours pas pourquoi on ne pourrait pas syndiquer les enseignants qui le réclament. Cela n'empêche pas d'être contre l'école privée. Tout dépend donc de l'orientation du syndicat.
Si j'étais un jeune sans boulot, je peux te dire que je n'hésiterais pas à prendre un poste dans l'enseignement privé sans autre possibilité. Serais-je un traitre comme serait un salaud le gars qui fabrique des bombardiers ? Le débat est lancé.

[Valiere]

Non Pelon, je ne culpabilise pas ceux qui cerchent du boulot, là je parle de la nature de la FSU, de sa réalité, de ses principes, de ses bases de référence et aussi du problème des rendenications car un syndicat national à la FSU est autonome quant à son positionnement revendicatif et là tu n'échappe pas aux revendications quantitatives.
Tu vois le problème.

[pelon]

Non Pelon, je ne culpabilise pas ceux qui cerchent du boulot, là je parle de la nature de la FSU, de sa réalité, de ses principes, de ses bases de référence et aussi du problème des rendenications car un syndicat national à la FSU est autonome quant à son positionnement revendicatif et là tu n'échappe pas aux revendications quantitatives.
Tu vois le problème.
Je ne sais pas si je vois le problème. Mais je vois aussi le problème de refuser la syndicalisation à un jeune auxiliaire qui n'a trouvé du boulot que dans l'enseignement privé. Cela fait un peu corpo. On ne fait pas ce que l'on veut dans la vie.