a écrit :Après le 13 juin, les militants de la LCR regrettent d'avoir "raté le coche"
Sur la table, il y a de l'orangeade et du vin de Loire. Anthony, membre de la section parisienne LCR du 12e arrondissement vient - enfin - de réussir son permis de conduire. "C'est cela qu'on fête. Y a pas que des mauvaises nouvelles", plaisante-t-il. Samedi 18 et dimanche 19 juin, la Ligue réunit son comité central pour tirer le bilan des élections régionales et européennes.
Du coup, ce jeudi soir, la section du 12e, comme toutes les autres, est invitée à plancher sur le sujet. Ils sont onze autour de la table parmi lesquels un intermittent (Yves), un professeur du secondaire (Thierry), un futur enseignant (Régis), deux permanents du parti (Anthony et Christian), un juriste (Guillaume), une vendeuse dans un grand magasin (Manuela) et un chômeur (Mahmed). Des trentenaires et des quadras. Les deux lycéens de la section ont déjà filé en vacances.
"Faut se mettre dans la tête qu'on va en chier quelques années", prévient Anthony qui a été chargé du discours introductif. La tonalité de son intervention reprend celle développée par la direction de la Ligue depuis le 13 juin : les 2,56 % récoltés aux européennes par le tandem LCR-LO sont un "vrai échec", mais pas forcément un désaveu. "On a sous-estimé le traumatisme du 21 avril 2002, et les effets de la défaite enregistrée lors du mouvement sur les retraites".
Du coup, ajoute-t-il, " on est face à un mouvement de fond", précisant : "Ce n'est pas notre orientation, ni notre activité durant la campagne qui sont en cause." Et de s'interroger : "Le cycle qui s'était ouvert pour nous en 1995 s'est enrayé. La question qui se pose, c'est est-ce qu'il s'est fermé et est-ce qu'on repart avec une social-démocratie florissante, ou est-ce seulement une parenthèse ?"
"CLAQUE SUR CLAQUE"
Manuela dit n'avoir jamais cru "qu'il y ait vraiment eu un électorat LCR". Pour elle, il ne faut pas se laisser abattre. L'affaire n'est pas si grave : "La LCR n'a jamais été électoraliste. Il faut foncer, encourager les mouvements sociaux." Pour Yves, "on parle de la victoire du PS, mais leur score c'est quand même que 13 % des inscrits !" Le volontarisme de Manuela, le relatif optimisme d'Yves, tout cela heurte Guillaume. "Je ne suis pas du tout enthousiaste. je pense que vous ne l'êtes pas non plus mais que vous avez une plus forte carapace !" lance-t-il.
Christian tempère : "C'est vrai qu'on n'est pas électoraliste. Mais il faut prendre au sérieux, ce qui en ressort", martèle-t-il. "Cela fait un an que j'ai l'impression de prendre claque sur claque", explique, à son tour Thierry. Lui s'interroge aujourd'hui sur l'accord LCR-LO, auquel il ne s'était pas opposé. "Le problème maintenant, c'est comment on rebondit ?" Régis, hostile dès l'origine à l'accord avec LO : "Au lendemain du 21 avril, il y avait une demande des gens pour réinventer la politique. On a raté le coche. J'en arrive aujourd'hui à me questionner sur mon engagement", lâche-t-il.
On passe au point financier. En raison de ses scores, la LCR doit trouver 250 000 euros d'ici au 31 juillet, et 100 000 euros d'ici au 31 décembre. Chacun est invité à payer en avance ses cotisations de juillet et août. Une grande souscription va être lancée."Il faut aller voir les parents, les grands-parents, les collègues de boulot, d'association, de syndicat", souligne Anthony. "Sur Paris, on a calculé. Il faut une vingtaine de militants qui prêtent à la Ligue 1 000, 1 500 ou 2 000 euros." La LCR va devoir réduire la voilure en termes de permanents. Ainsi, Alain Krivine pourrait faire valoir ses droits à la retraite. Professionnelle, pas politique.
Caroline Monnot
j'ai une question basique : elle était présente à cette réunion de section caroline monnot ? comment a t-elle ces informations ?