a écrit :
LO et la LCR sous les 5%
L'extrême gauche en déroute
E. F.
[14 juin 2004]
Une nouvelle chute pour l'extrême gauche. Après leur «déception» des régionales de mars (4,58%), Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), qui faisaient à nouveau listes communes dans toutes les circonscriptions métropolitaines pour les européennes, ont recueilli moins de 3% des suffrages. «La bonne nouvelle, c'est que le gouvernement a pris une bonne claque. La mauvaise, c'est que nos résultats sont décevants», a reconnu hier soir le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot, tête de liste en Ile-de-France.
Ce score est bien inférieur à celui de 1999. Il y a cinq ans, les deux formations trotskistes avaient, pour la première fois depuis l'élection des députés européens au suffrage universel, franchi la barre des 5% des suffrages (5,18%, cinq élus).
La régionalisation du mode de scrutin intervenue depuis ne leur permettait pas cette fois d'espérer retrouver le même nombre d'élus. «Ce que nous exprimions au Parlement européen, cela manquera. Avec Alain (Krivine), nous n'hésitions pas à quitter l'enceinte pour recevoir des délégations», déclarait, un brin nostalgique, Arlette Laguiller, deux semaines avant le scrutin. Deuxième sur la liste en Ile-de-France, la porte-parole de Lutte ouvrière savait qu'elle ne retrouverait pas son siège.
«Une partie de notre électorat, ou s'est abstenu, ou a cru plus utile d'exprimer son désaveu de la droite en votant pour les listes du Parti socialiste», ont regretté hier dans un communiqué commun LO et la LCR.
Les leaders d'extrême gauche voient ainsi réduite à néant leur volonté de «revenir dans le jeu» politique pour ce dernier scrutin avant les échéances de 2007. «On va continuer», a quand même lancé Arlette Laguiller. A défaut d'une performance électorale, elle se tourne vers la rue : «Dès la semaine prochaine, nous serons avec les travailleurs car c'est là que le combat doit se mener.» La porte-parole de LO a également assuré que son organisation et la LCR vont «continuer à travailler ensemble», même si des «divergences politiques restent» entre les deux partis. «Le problème n'est pas notre alliance», a assuré Olivier Besancenot, mais «celui de la crédibilité politique».