(com_71 @ jeudi 3 juin 2004 à 11:40 a écrit : (mael.monnier @ jeudi 3 juin 2004 à 11:11 a écrit : Que disait Trotsky ? Sur le cas de la France, il disait cela le 13 août 1940 (Lettre à J. P. Cannon) :
(Trotsky a écrit :S'il faut défendre la patrie, on ne peut pas abandonner cette défense à l'arbitraire des individus. Il faut une attitude commune. Cette conception réaliste montre combien nous avions raison de rejeter d'avance les attitudes pacifistes ou demi‑pacifistes purement négatives. Nous nous situons sur le même terrain que 70% des ouvriers — et sur cette base nous commençons à développer une campagne afin d'opposer les ouvriers à leurs exploiteurs sur le terrain militaire. Vous, ouvriers, vous souhaitez défendre et améliorer la démocratie. Nous, de la IV° Internationale, nous voulons aller plus loin. Mais nous sommes prêts à défendre la démocratie avec vous, seulement à la condition que ce soit une vraie défense, pas une trahison à la manière de Pétain.
(Source :
http://www.marxists.org/francais/trotsky/o.../lt19400813.htm)
Non, pas "Sur le cas de la France". Il s'agit d'un texte sur la situation politique aux USA.
Ce n'est pas la première fois que l'on fait dire tout et n'importe quoi à ces textes (car c'est loin d'être le seul)
Rappelons que dans la période immédiatement précédente Trotsky s'était prononcé contre la conscription aux USA.
Là, on se rapproche de l'entrée en guerre des USA, et Trotsky développe pour ses camarades américains les grands axes d'une politique permettant de s'adresser aux prolétaires américains sous l'uniforme, pour, en tenant compte de leurs sentiments réels ("s'il faut défendre la patrie", "vous souhaitez défendre et améliorer la démocratie"...), les amener à refuser d'accorder la moindre confiance au corps des officiers supérieurs et au gouvernement. C'est ce que signifie "opposer les ouvriers à leurs exploiteurs sur le terrain militaire".
Rien à voir donc avec une volonté de transformer l'armée de l'impérialisme en instrument de défense des masses ou une quelconque reconnaissance d'une transformation en semi-colonies des impérialismes secondaires, occupés (France) ou non (Angleterre) par les nazis.
Oui d'accord. J'ai vu Pétain alors tout de suite, j'ai associé à la France... Mais de toute façon, je suis contre les armées... Donc n'allez pas sous entendre que mon patriotisme (qui s'applique aussi à mon quartier, à ma ville, à ma région, à l'Europe et au monde) pourrait se transformer en impérialisme...
(Jaurès @ l’Armée nouvelle a écrit :Quand on dit que la révolution sociale et internationale supprime les patries, que veut-on dire ? Prétend-on que la transformation d’une société doit s’accomplir de dehors et par une violence extérieure ? Ce serait la négation de toute la pensée socialiste qui affirme qu’une société nouvelle ne peut surgir que si les éléments en ont été déjà préparés dans la société présente. Dès lors, l’action révolutionnaire, internationale, universelle, portera nécessairement la marque de toutes les réalités nationales. L’heure est passée où les utopistes considéraient le communisme comme une plante artificielle qu’on pouvait faire fleurir à volonté, sous un climat choisi par un chef de secte [...] Le socialisme ne déserte pas la patrie ; il se sert de la patrie elle-même pour la transformer et pour l’agrandir.
(Jaurès a écrit :
Je ne suis pas de ceux qui disent que c’est la révolution française qui a créé la nation. La France préexistait à la révolution française … même alors, elle était une ; mais ce qui est vrai c’est que cette nation, cette patrie, la révolution française l’a singulièrement élargie et intensifiée. Et pourquoi la patrie, à l’heure de la révolution, est-elle devenue plus une, plus consciente, plus ardente et plus forte ? Est-ce à un renouvellement de foi religieuse, est-ce à l’unité de la foi chrétienne que la patrie de la révolution a demandé ce surcroît d’ardeur et de flamme ? Non, Messieurs, c’est parce que les citoyens, qui n’était jusque-là que des sujets, qui n’étaient qu’une sorte de foule passive, ont été appelés tous à l’exercice d’un droit individuel, d’un droit personnel fondé sur la raison, que tous ces hommes entrants ensemble avec leurs âmes neuves et ardentes dans la patrie d’hier, l’ont enflammée et l’ont agrandie …
Dans un discours de 1913, Jaurès dit aussi :
a écrit :
« L’heure approche où partout dans le monde les grandes patries d’aujourd’hui ne pourront garder et développer toute leur âme que dans la plus grade patrie, dans la patrie européenne, dans la patrie humaine ». Il dénonce l’esprit chauvin des nations qui ne cessera que quand « un droit international nouveau, quand un esprit international aura élargi et éclairé l’horizon ».
(Source :
Ligue des Droits de l'Homme a écrit :Pour lui, le socialisme ne signifie pas nécessairement internationalisme. Ce dernier signifie, avant tout, paix et harmonie entre les peuples : "En attendant la réalisation de la paix internationale par l'unité socialiste, il est du devoir des socialistes de tous les pays de protéger chacun leur patrie contre toutes les agressions possibles." En fait, Jaurès s'inquiétait face à une guerre qui serait, quand elle éclaterait, la plus effroyable tuerie de l'histoire. Il cherchait les moyens d'éviter la catastrophe ("L'Armée nouvelle").