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Règlements de compte au Front national. Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine ont lancé la contre-offensive contre leurs opposants, parmi lesquels Jacques Bompard et Marie-France Stirbois, qui se trouve être une proche de Bruno Gollnisch, numéro deux du Front national. Conseillère régionale de Paca, elle a été écartée de la liste pour les européennes dans le Sud-Est au profit de Lydia Schenardi, une proche de Marine Le Pen. La place grandissante au sein du parti de la fille du président est au centre des inquiétudes des partisans de Bruno Gollnisch. Ceux-ci craignent que le dauphin officiel ne soit finalement écarté lorsque viendra le moment de la succession de Jean-Marie Le Pen, âgé de 76 ans.
Au FN, il est rare qu'on critique officiellement le chef. Les opposants au président du FN étaient cependant réunis vendredi et samedi à Orange pour un colloque organisé à huis clos par «L'Esprit public», le club de Jacques Bompard. Marie-France Stirbois y a souligné sa «parfaite loyauté» envers Jean-Marie Le Pen. «On n'est surtout pas une structure de critique du Front», a assuré Jacques Bompard. Mais le président du FN n'en est pas sûr. Il avait menacé d'exclusion les membres du parti qui participeraient à cette réunion. Hier, Jean-Marie Le Pen s'est toutefois montré un peu moins catégorique. «Si des gens n'ont pas respecté les statuts du parti, ils seront sanctionnés, comme dans tous les autres partis», a-t-il affirmé en qualifiant de «dérisoire» le colloque du maire d'Orange.
Jacques Bompard et Marie-France Stirbois affirment ne craindre aucune exclusion. «Ce serait disproportionné, d'autant que [cette menace] était au prétexte qu'ici risquaient d'être parmi nous d'anciens mégrétistes. Or dans le club de Marine Le Pen, Génération Le Pen, (...) il y a aussi d'anciens mégrétistes», a déclaré Marie-France Stirbois.
Marine Le Pen est bien au centre de la critique. Elle est en première ligne dans l'opération de «dédiabolisation» qu'a entreprise le Front national. Marie-France Stirbois, qui ne l'entend pas ainsi, a dénoncé, vendredi dans Le Monde, la «coterie» qui «exerce une influence néfaste» sur le président du mouvement. «Jean-Marie Le Pen et son entourage cherchent à éliminer tous ceux qui peuvent s'opposer à la prétendue volonté de Marine Le Pen de moderniser le programme du Front national», a-t-elle accusé.
La réponse ne s'est pas fait attendre. «Le FN ce n'est pas l'ANPE, ce n'est pas non plus une caisse de retraite», a déclaré vendredi Jean-Marie Le Pen. «Marie-France Stirbois a pris une grande responsabilité en mettant sur la place publique des critiques qui ne sont que la conséquence d'aigreurs concernant telle ou telle place», a ajouté Marine Le Pen dans Le Parisien de samedi.
Pris entre deux feux, le délégué général du FN, Bruno Gollnisch, qui n'était pas au colloque d'Orange, se garde de prendre position de façon trop tranchée. «Les questions de personnes et les questions de fonctionnement interne doivent céder le pas à la campagne politique», s'est-il contenté de déclarer vendredi à l'AFP. Mais lors de la composition des listes pour les européennes, Bruno Gollnisch avait publiquement regretté la mise à l'écart de Marie-France Stirbois, «une candidate naturelle et légitime». Pour la première fois, il critiquait une décision de Jean-Marie Le Pen. Le numéro deux du FN avait été ensuite vertement rappelé à l'ordre par le président du parti pour «sa novation» «assez maladroite et inconvenante». Mais à terme c'est bien lui qui risque d'être mis à l'écart par les amis de Marine Le Pen. Sur les huit premiers élus du comité central du FN, pratiquement aucun proche de Bruno Gollnisch n'a été investi en position éligible pour les européennes.
A trois semaines des élections, le Front national veut éviter une crise ouverte, se souvenant qu'en 1999, la scission des mégrétistes avait provoqué l'échec électoral du parti aux européennes (5,69%).
-- merci de faire un effort de présentation des textes que l'on cite, pour que l'on sache exactement ou est le texte cité et ce qui est un commentaire sur le texte --- modération --