par sophie » 21 Mai 2004, 21:54
Dans le figaro aujourdhui
vous remarquerez les propos insultants tenus par le pen à l'encontre des ses "compagnons de route" ...
Tensions internes au FN moins d'un mois avant les européennes
[vendredi 21 mai 2004 - 20h24 heure de Paris]
Jean-Marie Le Pen et Marie-France Stirbois (d) à Nice
© AFP/Archives Pascal Guyot
PARIS (AFP) - La formation des listes pour les élections européennes a ravivé au Front National les tensions liées à la succession de Jean-Marie Le Pen entre les partisans de sa fille Marine et ceux de son dauphin jusqu'ici officiel Bruno Gollnisch.
Marie-France Stirbois, cadre historique du FN proche de M. Gollnisch, qui n'a pas été investie en position éligible, a mis en cause directement Marine Le Pen et ses proches dans une interview au Monde daté de samedi.
Mme Stirbois a en outre participé vendredi à Orange (Vaucluse) aux journées de l'"Esprit Public", le club de réflexion du maire de la ville Jacques Bompard, principal opposant interne au président du FN.
MM. Bompard et Le Pen ont échangé à plusieurs reprises au cours des mois passés des propos acerbes, s'opposant en matière de stratégie électorale, et M. Le Pen a menacé de sanctions disciplinaires samedi dernier ceux qui se rendraient aux journées d'Orange.
Même si elle a passé outre, la veuve de Jean-Pierre Stirbois a écarté l'hypothèse de quitter le FN car "le Front National ce n'est pas seulement Jean-Marie Le Pen", a-t-elle expliqué au Monde. De son côté, M. Bompard a affirmé que l'Esprit Public n'était pas "une structure de critique du FN".
Bruno Gollnisch a déclaré vendredi que "les questions de personnes et les questions de fonctionnement interne doivent céder le pas à la campagne politique".
Lorsque la non-investiture de Mme Stirbois avait été connue il y a deux semaines, M. Gollnisch avait officiellement indiqué qu'il avait soutenu sa candidature, tandis qu'elle menaçait de convoquer un bureau politique extraordinaire, avant d'y renoncer.
Les différents "clans" - officiellement il n'existe aucun courant au FN - tentent visiblement de calmer le jeu, au moins jusqu'au scrutin du 13 juin.
Jean-Marie Le Pen a qualifié vendredi sur Europe 1 de "friselis" les tensions au sein de son mouvement et affirmé que son attention se portait sur la campagne électorale, non sans décocher quelques flèches à Mme Stirbois en soulignant que le FN n'était ni une "ANPE" ni une "caisse de retraite".
Le fait que des cadres, autres que Jacques Bompard, expriment officiellement dans la presse leur désaccord avec Jean-Marie Le Pen marque un nouveau stade dans les tiraillements grandissants qui se manifestent dans le parti depuis que Marine Le Pen a commencé son ascension au sein du FN, après la présidentielle de 2002.
Au congrès de Nice d'avril 2003, lors des élections internes du mouvement, Marine Le Pen avait été reléguée à la 34e place et beaucoup de ses proches plus bas encore. A l'inverse, parmi les dix premiers élus du comité central, figuraient outre Bruno Gollnisch et Carl Lang, numéro deux et trois du FN, Martial Bild (4e), Jacques Bompard (5e), Bernard Antony (6e), Marie-France Stirbois (7e) et Martine Lehideux (8e).
Malgré le désaveu de sa fille par les délégués du mouvement, M. Le Pen l'avait nommée vice-présidente du FN. Elle-même avait jugé que ce vote n'était qu'une "crispation des apparatchiks face à quelque chose qui s'impose" mais qu'"ils" avaient eu "la main un peu lourde".
Bernard Antony, chef de file des catholiques traditionalistes, a démissionné du bureau politique en juillet 2003 après avoir appris qu'il ne serait pas en position éligible aux européennes. Sur les huit premiers élus du comité central du FN, pratiquement aucun des proches de Gollnisch n'a été investi en position éligible. Martial Bild, écarté de l'Ile-de-France menée par Marine Le Pen, sera troisième sur la liste de M. Gollnisch dans l'Est.[B]