(Dolmancé @ samedi 15 mai 2004 à 03:45 a écrit :Ce n'est plus vrai maintenant.
Mais si, Dolmancé. D'où la litanie des exigences de gains de productivité de la part des directions des entreprises, année après année.
Pour revenir au texte de Caupo, je voudrais relever ce qui me semble être une... triple erreur.
a écrit :En augmentant l'exploitation, donc en augmentant le taux de profit, la part du Capital Variable baisse et l'ouvrier gagne relativement moins, le marché ne peut pas absorver les produits et on se trouve face à une crise de surproduction. Ce que tu vois en ce moment même.
1. Pour Marx, la baisse du taux de profit n'est pas obligatoirement liée à l'augmentation du taux d'exploitation. Celle-ci peut avoir lieu, mais ce n'est ni nécessaire, ni même le plus probable.
2. L'augmentation du taux d'exploitation signifie en effet une baisse de la part du capital variable. Mais cela n'est pas du tout la cause des crises de surproduction, ni de près, ni de loin. A ce sujet, une citation très claire de Marx :
"
C'est pure tautologie que de dire : les crises proviennent de ce que la consommation solvable ou les consommateurs capables de payer font défaut. Le système capitaliste ne connaît d'autres modes de consommation que payants, à l'exception de ceux de l'indigent ou du « filou ». Dire que des marchandises sont invendables ne signifie rien d'autre que : il ne s'est pas trouvé pour elles d'acheteurs capables de payer, donc de consommateurs (que les marchandises soient achetées en dernière analyse pour la consommation productive ou individuelle). Mais si, pour donner une apparence de justification plus profonde à cette tautologie, on dit que la classe ouvrière reçoit une trop faible part de son propre produit et que cet inconvénient serait pallié dès qu'elle en recevrait une plus grande part, dès que s'accroîtrait en conséquence son salaire, il suffit de remarquer que les crises sont chaque fois préparées justement par une période de hausse générale des salaires, où la classe ouvrière obtient effectivement une plus grande part de la fraction du produit annuel destinée à la consommation. Du point de vue de ces chevaliers, qui rompent des lances en faveur du « simple » bon sens, cette période devrait au contraire éloigner la crise" (Le capital, II, 20, 4)
3. Définir la "crise" actuelle comme une crise du surproduction ne me paraît pas être le plus pertinent. Où sont les stocks massifs d'invendus ?
Cela dit, si on veut commencer à se prendre le chou là-dessus, mieux vaudrait ouvrir un nouveau fil "crises", car là on s'éloigne de la baisse tendancielle du taux de profit...