Pour Wolf, il a raison de dire que la these des partis anti-capitalistes larges date de bien avant 1989 et la chute du mur. Cela dit, faire remonter la filiation de cette idée jusqu'a Pablo est pour le moins ridicule, ou plutot propre au psycho-drame névrotique entre lambertistes et pablistes (car bien qu'opposé au lambertisme, CPS a hérité l'aversio contre les pablistes).
Personnellement, je ne suis pas étonné de savoir que cette idée remonte loin dans la mesure ou les principaux facteurs dont j'avais parlé étaient déja présent dans la décennie des années quatre-vingt: alignement sur les positions de la bourgeoise des organisations ouvrieres, crise structurelle du réformisme et du populisme, décomposition du mouvement ouvrier. Je pense néanmoins que 1989 a joué, ne serait ce que sur la plan psychologique car ca a été vécu comme une défaite par beaucoup de travailleurs, ca a accéléré la décomposition du mouvement ouvrier et bon, notre idéal de société parait plus lointain que jamais.
Sinon, je pense que la discussion devrait se poser moins sur la filiation des idées que sur les idées elles memes. Je pense que la comparation avec les années 30 n'est pas idiote car cette situation politique a justement poussé Trotsky a écrire le programme de transition. Le prolétariat européen était fortement organisé et conscient de l'organisation en classes de la société. Il était logique de penser dans cette période que la crise de l'humanité était la crise de sa direction, et dédier son temps alors a la formation de cadres et a la préparation d'un programme capable d'attirer et de répondre aux besoins de ces secteurs du prolétariat qui cherchaient le renversement de la bourgeoisie. Peut-on dire la meme chose aujourd'hui? Je pense que non. Non pas parceque je renonce a la construction d'un parti communiste révolutionnaire, a mon avis, la construction du parti de cadres, communiste et révolutionaire est toujours d'actualité et la question de la direction reste posée. Mais le mouvement ouvrier est explosé, décomposé. ET c'est de ce constat que nous avancons l'idée de mener les deux combat de front, celui de la construction de la direction révolutionnaire et celui de la reconstruction du mouvement ouvrier. Deux questions intimement liées puisque la direction révolutionnaire ne pourra surgir que des combats du prolétariat (et non pas de nos querelles oratoires dans un forum) et le parti de la révolution ne pourra émerger que de ces victoires.
Je pense aussi qu'il faut jouer le jeu du débat. Et cela veut dire : discuter sur les idées et non pas sur les intentions des auteurs.
Sinon, on devrait avoir une facon de penser moins judéo-chrétienne ou policiere, arreter de penser que nous sommes porteurs de l'héritage trotskyste (surtout si cet héritage c'est nous) et que toute différence politique avec une autre orga s'explique par la tentation opportuniste et par l'influence de la bourgeoisie dans nos rangs. Non pas parce que cette influence n'existe pas, mais seulement parcequ'on ne sait pas de qu'elle facon elle agit (parce que moi, je peux parfaitement dire que la politique de LO se caractérise par un défaitisme a toute épreuve et donc, par une perte de confiance dans les capacités révolutionnaires du prolétariat dans cette période. Ce qui induit une pratique politique sectaire, capitulationniste vis a vis des directions bureaucratiques et souvent en retard par rapport aux travailleurs. Car Quijote, on peux tous participer a un jeu de massacre

). Et surtout, chercher des cinquiemes colonnes dans notre canp n'a aucun interet, sauf celui de nous rendre fou. Mieux vaut discuter sur nos analyses. Je vous invite a le faire.
PS: Et comme je ne suis pas a une contradiction pres, je suis en désaccord avec cette ligne du parti anticapitaliste large. Mais j'essaye d'expliquer honnetement la politique de la LCR.