le PT et les autres

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Gaby » 18 Avr 2004, 19:44

C'est vraiment un faux procès...
L'orga' s'appelle Communiste Révolutionnaire, la parution s'appelle Rouge ; les précisions quant aux engagements multiples n'ont que pour but d'intéresser le chaland qui pourrait a priori avoir une réaction épidermique avec le terme "communiste" et ce qu'il en sait...
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Message par Mariategui » 18 Avr 2004, 20:15

Pour Wolf, il a raison de dire que la these des partis anti-capitalistes larges date de bien avant 1989 et la chute du mur. Cela dit, faire remonter la filiation de cette idée jusqu'a Pablo est pour le moins ridicule, ou plutot propre au psycho-drame névrotique entre lambertistes et pablistes (car bien qu'opposé au lambertisme, CPS a hérité l'aversio contre les pablistes).

Personnellement, je ne suis pas étonné de savoir que cette idée remonte loin dans la mesure ou les principaux facteurs dont j'avais parlé étaient déja présent dans la décennie des années quatre-vingt: alignement sur les positions de la bourgeoise des organisations ouvrieres, crise structurelle du réformisme et du populisme, décomposition du mouvement ouvrier. Je pense néanmoins que 1989 a joué, ne serait ce que sur la plan psychologique car ca a été vécu comme une défaite par beaucoup de travailleurs, ca a accéléré la décomposition du mouvement ouvrier et bon, notre idéal de société parait plus lointain que jamais.

Sinon, je pense que la discussion devrait se poser moins sur la filiation des idées que sur les idées elles memes. Je pense que la comparation avec les années 30 n'est pas idiote car cette situation politique a justement poussé Trotsky a écrire le programme de transition. Le prolétariat européen était fortement organisé et conscient de l'organisation en classes de la société. Il était logique de penser dans cette période que la crise de l'humanité était la crise de sa direction, et dédier son temps alors a la formation de cadres et a la préparation d'un programme capable d'attirer et de répondre aux besoins de ces secteurs du prolétariat qui cherchaient le renversement de la bourgeoisie. Peut-on dire la meme chose aujourd'hui? Je pense que non. Non pas parceque je renonce a la construction d'un parti communiste révolutionnaire, a mon avis, la construction du parti de cadres, communiste et révolutionaire est toujours d'actualité et la question de la direction reste posée. Mais le mouvement ouvrier est explosé, décomposé. ET c'est de ce constat que nous avancons l'idée de mener les deux combat de front, celui de la construction de la direction révolutionnaire et celui de la reconstruction du mouvement ouvrier. Deux questions intimement liées puisque la direction révolutionnaire ne pourra surgir que des combats du prolétariat (et non pas de nos querelles oratoires dans un forum) et le parti de la révolution ne pourra émerger que de ces victoires.

Je pense aussi qu'il faut jouer le jeu du débat. Et cela veut dire : discuter sur les idées et non pas sur les intentions des auteurs.


Sinon, on devrait avoir une facon de penser moins judéo-chrétienne ou policiere, arreter de penser que nous sommes porteurs de l'héritage trotskyste (surtout si cet héritage c'est nous) et que toute différence politique avec une autre orga s'explique par la tentation opportuniste et par l'influence de la bourgeoisie dans nos rangs. Non pas parce que cette influence n'existe pas, mais seulement parcequ'on ne sait pas de qu'elle facon elle agit (parce que moi, je peux parfaitement dire que la politique de LO se caractérise par un défaitisme a toute épreuve et donc, par une perte de confiance dans les capacités révolutionnaires du prolétariat dans cette période. Ce qui induit une pratique politique sectaire, capitulationniste vis a vis des directions bureaucratiques et souvent en retard par rapport aux travailleurs. Car Quijote, on peux tous participer a un jeu de massacre ;) ). Et surtout, chercher des cinquiemes colonnes dans notre canp n'a aucun interet, sauf celui de nous rendre fou. Mieux vaut discuter sur nos analyses. Je vous invite a le faire.


PS: Et comme je ne suis pas a une contradiction pres, je suis en désaccord avec cette ligne du parti anticapitaliste large. Mais j'essaye d'expliquer honnetement la politique de la LCR.
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Message par Mariategui » 19 Avr 2004, 03:18

C'est intéressant ce que tu racontes Wolf et je suis assez d'accord sur cetains points. Notamment, sur la question du "volontarisme organisationel" et sa capacité de modifier a elle seule es rapports de force dan une société donnée. Sur cette question, on ne peut que citer Trotsky lorsqu'il affirme qu'il est impossible de combattre par des biais organisationnels, des problemes politiques. Or, la décomposition du mouvement ouvrier est le grand defi politique de la période.

Mais je suis plus optimiste personnellement (peut etre parce que je suis plus jeune) parceque meme si 1989 a été une énorme défaite pour la classe ouvriere (en prenant le risque de d´tourner le débat, je ne vois pas comment LO peut affirmer que rien ne s'est passé en Urss entre 1989 et 1991 et qu'il s'agit pourtant d0une défaite), je me souviens d'une autre celebre phrase de Trotsky (ou peut etre pas, je ne me souviens plus si bien) ou il explique que les staliniens étaient le cadavre qui empechait les vivants de respirer. Donc, certes décomposition, mais aussi émergence d'une nouvelle génération de militants (et recyclage des vieux aussi) qui helas, se méfient comme de la peste du communisme et des partis, et qui s'investissent dans des associations et dans des mouvements comme les alter-mondialistes. Alors pour nous, la question tactique de l'orientation de ces individus et de la transformation de cette vague sensibilité anti-capitaliste (quoi de plus vague que la phrase "un autre monde est possible " mais elle exprime aussi le désir de tout le prolétariat) en conscience de classe. Car la perspective reste toujours la construction du pouvoir des travailleurs.

Et voila la proposition d'une parti de la ligue. Les combats menés par ces associations et ces alter-mondialistes, meme s'ils abandonnent souvent le terrain du politique pour se situer sur des questions humanitaires, les mettent en face de la question du pouvoir. Du qui gouverne cette société et du comment la changer. La meme question que les travailleurs se posent dans des luttes qui se font de plus en plus a l'extérieur des syndicats (ne serait ce que parceque les syndicats n'ont plus la force dans les boites de diriger une greve comme avant). On espere créer le référent politique que ces travailleurs cherchent en tatonnant.

Cela dit, je suis le premier a dire qu'un parti non délimité stratégiquement ne sert a rien en soi et qu'il est voué a l'échec. D'ou la nécessité de tendances marxistes révolutionnaires a son intérieur qui fassent de la construction et de la formation de militants révolutionnaires la premiere de leur taches.
Mariategui
 
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Message par Gaby » 19 Avr 2004, 10:07

a écrit : Sans vouloir jouer les Caupos, un travailleur non-politisé gagné aux idées communistes vaut dix "altermondialistes".

Ton idée est juste, mais l'excès inverse d'une organisation est aussi à proscrire : l'attrait pour le communisme ne s'exprime pas qu'à travers la pure orthodoxie trotskiste... Et c'est tout un vivier militant qui est exclu du militantisme d'extrème gauche.
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Message par Mariategui » 22 Avr 2004, 05:03

Salut, je réponds rapidement parce que j'ai quelques problemes de connexion

Sur le premier point, celui de la caractérisationde l'orientation politique du mouvemnet anti-capitaliste, il est exact de dire que son orientation est essentiellement réformiste (voire pour ses ailes plus droitieres, nationaliste et chauvine). La direction politique de ce mouvement se situant ouvertement dans le camp de la bourgeoisie (voir ATTAC). Cela dit, je pense faire la distinction entre cette direction politique et idéologique et les individus qui participent dans ce genre de trucs. Or, a mon avis, les gens qui participent dans ces manifestations sont mues par la recherche d'unje alternative au capitalisme. Bien entendu, les options réformistes priment aujourd'hui mais c'est la tache des révolutionnaires que d'intervenir dans ces mouvements pour faire avancer les idées communsites (mais perso, je nous trouve a la ligue bien trop suiviste mais bon, c'est une autre discussion). Sinon, pour Byrrh, je voudrais lui rappeller que ces "10 altermondilistes " sont sans doute des travailleurs, amoins qu'il croit que qu'il s'agit de rentiers.


a écrit :Mais là où je ne comprends plus du tout , c'est ta conclusion:


QUOTE 

a écrit :Cela dit, je suis le premier a dire qu'un parti non délimité stratégiquement ne sert a rien en soi et qu'il est voué a l'échec. D'ou la nécessité de tendances marxistes révolutionnaires a son intérieur qui fassent de la construction et de la formation de militants révolutionnaires la premiere de leur taches.



Si c'est "voué à l'échec", il ne peut rien y avoir "en son sein" puisqu'il ne verra jamais le jour. Et surtout, ce ne peut être le point de départ d'une orientation.


Je voulais dire que comme tout parti centriste. il es t voué a l'échec puisque il ne propose pas de réponse a la question du pouvoir (donc la dictature du prolétariat ou la périprhrase a la mode de la ligue) et de ce fait désarme le prolétariat. D'ou le besoin de mouvement communistes qui eux, possedent la reponse a cette question.
a écrit :[CODE]
Quelle orientation politique est à même de permettre aux travailleurs de mettre un terme à des décennies de défaites, alors que cette possibilité d'un coup d'arrêt se manifeste de manière récurrente dans tous les pays d'Europe.

C'est à partir de là que s'engagerait la recomposition/reconstruction dumouvement ouvrier, et pas de savantes manoeuvres en direction des "amis du monde diplomatique". Tu ne crois pas?]


La croissance organique et les déclarations de principe ne nous ont pas permis de construire le POR wolf, sinon, on le saurait. Pourtant, notre héritage politique, le trotskysme, est le seul capable a mon avis dárreter notre marche vers la barbarie. Mais organisationnellement on a échoué, nous, pas Trotsky ouLénine, mais nous. Donc, les divagations fumeuses de la ligue valent a mes yeux la construction "principiste" de CPS ou de LO. De toute facon, on n'a rien prouvé a personne encore. On verra ...

a écrit :PS: Soit dit en passant, les mouvements de masse de ces derniers mois, même en France, se sont déroulés au contraire de ce que tu relèves

QUOTE 
les luttes qui se font de plus en plus a l'extérieur des syndicats 


La formulationétait tres maladroite, je voulais dire que la capacité déncadrement des syndicats s'est beaucoup affaibli, d'ou l'apparition de nouvelles structuresd e lutte comme les coordinations et la reactivation de viueilles pratiques comme les déle´gues de greve et les AG régulieres.
Mariategui
 
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Message par alex » 22 Avr 2004, 13:03

(wolf @ a écrit :. Le changement de dénomination "anti mondialistes" en "altermondialistes", la "mondialisation" n'étant pas autre chose que le capitalisme, est tout à fait éclairant.


Jstement cette appellation d'anti-mondialisation me dérangeait car elle apportait une conception nationaliste pour sortir de la situation actuelle;
Pour ma part je suis mondialiste, comme le capitalisme, mais pas avec la même finalité.
Donc, une autre mondialisation que celle que l'on vie (l'ater-mondialisation), me convient beaucoup mieux comme dénomination;
Mais le programme défendu par ATTAC n'est pas à la hauteur du nom inscrit sur la crèmerie.
alex
 
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