Qui doit payer les transports en commun

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par logan » 09 Mars 2004, 13:35

a écrit :Délocalisation, ça veut pas dire que la boite déménage ses usines, ça veut dire qu'elle les ferme et qu'à la place elle passe des commandes.

Et puis avec le travail intérimaire, les entreprises savent déjà très bien fonctionner sans licenciements...


Encore une fois : la menace de délocalisation est une menace classique du patronat. On met en concurrence les travailleurs entre eux, c'est la base du capitalisme!
Dans Germinal on voit les mineurs belges qui viennent travailler dans l'usine des francais en grêve!

La différence c'est qu'une délocalisation n'est pas si facile, sinon pourquoi n'y a t il pas déjà la majorité des industries françaises implantées à l'étranger avec une main d'oeuvre infinment moins chère?

PS : Réquisitionner l'entreprises = les travailleurs la prennent en charge et la font tourner à leur compte sans verser d'indemnités aux actionnaires
logan
 
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Message par Dolmancé » 09 Mars 2004, 13:50

a écrit :La différence c'est qu'une délocalisation n'est pas si facile, sinon pourquoi n'y a t il pas déjà la majorité des industries françaises implantées à l'étranger avec une main d'oeuvre infinment moins chère?


Question d'infrastructure et de qualification de la main d'oeuvre, bref maintenant c'est qu'une question de temps, c'est pas un hasard si maintenant la précarité touche aussi les cadres.

Pour les jouets par exemple ça fait longtemps que la quasi totalité des industries sont à l'étranger.

a écrit :PS : Réquisitionner l'entreprises = les travailleurs la prennent en charge et la font tourner à leur compte sans verser d'indemnités aux actionnaires


Une usine seule ça sert à rien, faut de quoi produire (énergie et pièces à assembler) et surtout on tombe sur le problème de la propriété intellectuelle.
Dolmancé
 
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Message par Nadia » 09 Mars 2004, 14:03

(le Dolmancé a écrit :Une usine seule ça sert à rien, faut de quoi produire (énergie et pièces à assembler) et surtout on tombe sur le problème de la propriété intellectuelle.
Euh non, là c'est une propriété pas très "intellectuelle" !

Prendre le téléphone et appelé un fournisseur, signer le paiement d'une facture, c'est pas le pdg qui le fait, mais des employés. Donc pas de problème.


a écrit :
a écrit :La différence c'est qu'une délocalisation n'est pas si facile, sinon pourquoi n'y a t il pas déjà la majorité des industries françaises implantées à l'étranger avec une main d'oeuvre infinment moins chère?
Question d'infrastructure et de qualification de la main d'oeuvre, bref maintenant c'est qu'une question de temps, c'est pas un hasard si maintenant la précarité touche aussi les cadres.
Euh... et Toyota qui s'est implanté dans le Nord de la France il y a quelques années (et qui maintenant repart), c'était une erreur de conversion franc/yen ou une stratégie pour toucher des subventions de la région, hein ? :dry:
Nadia
 
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Message par Dolmancé » 09 Mars 2004, 14:44

a écrit :Euh non, là c'est une propriété pas très "intellectuelle" !

Prendre le téléphone et appelé un fournisseur, signer le paiement d'une facture, c'est pas le pdg qui le fait, mais des employés. Donc pas de problème.


Sauf que le fournisseur il va demander des garanties avant de livrer... La facture ça suffit pas de la signer faut aussi et surtout la payer...

La propriété intellectuelle interviendra pour empêcher la distribution de l'article à la vente (c'est pour celà que les mecs du Sud sont dépendants des commandes des multinationales et ne peuvent pas proposer leurs propres produits)

a écrit :Euh... et Toyota qui s'est implanté dans le Nord de la France il y a quelques années (et qui maintenant repart), c'était une erreur de conversion franc/yen ou une stratégie pour toucher des subventions de la région, hein ?


Ils avaient pas le choix s'ils voulaient vendre des voitures en Europe fallait qu'elles soient construites sur place... Maintenant effectivement, les industriels veulent bien construire des usines en France quand on leur paie tout...

S'il y avait encore des usines y aurait pas 3 millions de chomeurs...
Dolmancé
 
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Message par Nadia » 09 Mars 2004, 14:56

(le Dolmancé a écrit :S'il y avait encore des usines y aurait pas 3 millions de chomeurs...
T'inquiète pas, il reste toujours des usines en France. D'après le récent rapport de la DATAR, la France ne s'est aucunement désindustrialisée, seulement les usines tournent avec moins d'ouvriers, pour une production accrue (gains de productivité énormes).
Nadia
 
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Message par Dolmancé » 09 Mars 2004, 16:30

a écrit :T'inquiète pas, il reste toujours des usines en France. D'après le récent rapport de la DATAR, la France ne s'est aucunement désindustrialisée, seulement les usines tournent avec moins d'ouvriers, pour une production accrue (gains de productivité énormes).


Ca ne me dérange aucunement de tourner luddite pour remédier au chomage...

Pour être plus conforme à la réalité je dirais qu'on est passé d'une industrie de technologie de base (à petite échelle) a une industrie de technologie systémique (dépend des infrastructures, c'est à dire que c'est plus de l'assemblage que de la production).

Réussir à reprendre une activité hors du système en étant dépendant du système... ça me parait assez dur...

rapport de la DATAR :
a écrit :6 Dans ces conditions, qu'en est-il des délocalisations ?

Elles traduisent la redistribution des activités industrielles à travers le monde, en particulier le développement de capacités industrielles à bas coûts de main-d’œuvre dans les pays émergents. La France n'est, évidemment pas, le seul pays à enregistrer ce phénomène dont l'annonce fait grand bruit ! La plupart des pays développés font les frais de la concurrence que leur livrent les pays en développement. Alors peut-on imaginer que cette redistribution planétaire se traduise par le maintien en France des seules activités industrielles à haute valeur ajoutée - en amont la R&D et la conception, en aval l'assemblage et la distribution - alors que les activités de production proprement dites se (dé) localiseraient
dans les pays à bas coût ?

Il est difficile d'entrer dans un scénario où les savoir-faire scientifiques seraient déconnectés des savoir-faire techniques. Le potentiel de R&D ne se mesure-t-il pas aussi à l'aune des dépôts de brevets ?

Cependant, on ne peut ignorer que les délocalisations sont déjà à l'œuvre pour certaines activités "traditionnelles" comme, par exemple, certains segments de la filière textile et habillement. L'élargissement des espaces de régulation (Alena, Mercosur, UE…) accentue la mobilité des entreprises au sein de chaque zone et avive les conditions d'une concurrence que les États ont plus de mal à contrôler par les moyens traditionnels de la politique économique.
Dolmancé
 
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Message par Dolmancé » 13 Mars 2004, 01:27

Je peux t'assurer qu'il y a bien aggravation de la situation de l'emplois des deux cotés (ce qui met fin au mythe du "mais pour eux c'est un bon salaire" et du "mais il faut bien qu'ils aient du travail").

Maintenant c'est vrai qu'il y a eu création de nouvelles activités de chaques cotés (faut quand même compenser un peu les destructions).

Seulement ces nouveaux emplois ont la particularité d'être des emplois précaires pas du tout attractifs, et surtout de devoir leur existence au système en place dans sa forme la plus dure (eg l'activité créé par la grande distribution). Bref on ne peut plus s'appuyer sur l'activité existante pour créer autre chose.

Comme dirait l'autre :

# Même ainsi, Les machines prendront à leur compte la majorité des travaux les plus simples, ce qui entraînera un accroissement des travailleurs à faible qualification inemployés (C'est ce qui arrive actuellement. Beaucoup de gens ne trouve pas de travail ou avec les plus grandes difficultés, parce que pour des raisons intellectuelles ou psychologiques, ils ne peuvent acquérir le niveau de compétences requis pour se rendre utiles pour le système). Ceux qui travaillent sont soumis à des pressions croissantes ; ils auront besoin de plus en plus de stages, de plus en plus de compétences diverses et pointues, et devront même se montrer encore plus efficaces, conformes et dociles, car ils ne seront désormais rien de plus que des cellules dans un organisme géant. Leurs tâches deviendront extrêmement spécialisées ce qui fait que leur travail sera, en un sens, déconnecté du monde réel, puisqu'ils seront polarisés sur un infiniment petit de la réalité. Le système utilisera tous les moyens dont il dispose (psychologiques/biologiques) pour formater les gens, les rendre dociles, pour qu'ils acquièrent les compétences dont le système a besoin et qu'ils "subliment" leur besoin de pouvoir au travers des tâches qui leur seront dévolues. Mais le fait que les gens d'une telle société devront être dociles requière certaines capacités. La société peut trouver l'esprit de compétition utile, fournissant à ceux qui ne vivent que pour la compétition des filières qui serviront les intérêts du système. Nous pouvons imaginer le "dedans" de ces filières. Nous pouvons imaginer une société à venir dans laquelle n'existeront que des compétitions sans fin pour le pouvoir et/ou le prestige. Mais très peu de gens arriveront au sommet, là où se trouve le véritable pouvoir (voir la fin du paragraphe 163). Une société où une personne peut satisfaire son désir de pouvoir en écrasant toutes les autres sur son passage, les privant ainsi de LEURS opportunités de pouvoir, une telle société serait répugnante.
# On peut encore envisager d'autres scénarios à partir des diverses possibilités dont nous venons de discuter. Par exemple, il est possible que les machines s'emparent du travail vraiment important, vital, tandis que les hommes ne se consacrent qu'à des tâches secondaires. On a suggéré, par exemple, que le développement de l'industrie des services procurerait des emplois à beaucoup de personnes. Ainsi les gens passeraient leur temps à cirer les chaussures des autres, à conduire autour des stations de taxis, à faire des paquets cadeaux, etc ... Cela nous parait une manière de finir des plus méprisables pour la race humaine, et nous doutons que beaucoup de personnes s'épanouiront dans de telles activités ineptes. Ils voudront chercher d'autres, de plus dangereuses alternatives (drogues, criminalité, cultes, "hate groups") sauf s'il sont psychologiquement ou biologiquement formatés pour s'adapter à une pareille vie.



a écrit :Que ce phenomene soit permanent, rien n'est moins sur. En fait une egalisation des couts de production (par le haut dans les pays pauvres, par le bas dans le notre) se produira forcement. Et a ce moment la, qui n'est peut etre pas si loin, les delocalisations redeviendront un phenomene marginal.


Là je ne vois pas trop comment on peut trouver un quelconque automatisme... J'ai déjà fais remarquer que le meilleur endroit pour délocaliser l'industrie légère c'est une dictature avec de bonnes infrastructures... Ca implique par extension que les moyens de controle de la population sont extremement sophistiqués.

a écrit :Denoncer cela, arguments economiques a l'appui, ne peut pas nuire.


Essayer de trouver un modèle économique où ça marche bien ça reviendrait à donner la fausse impression qu'on peut s'en sortir, avoir confiance dans l'avenir et laisser couler.

Je pense qu'il est plus utile de démontrer arguments scientifiques à l'appui que quoi que nous fassions dans ce système nous allons dans le mur et qu'il faut l'arrêter de toute urgence.
Dolmancé
 
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Message par antoinemma » 24 Mars 2004, 08:36

(canardos @ mercredi 3 mars 2004 à 08:36 a écrit :
(manu @ mercredi 3 mars 2004 à 08:31 a écrit : Quand à la gratuité des transports en commun, tu les finances comment ?.

A chateauroux ou c'est le cas tu sais combien les gens payent d'impots en plus ?.

c'est aux employeurs de payer les transports en commun, ça fait partie du cout de la force de travail.

demander à un travailleur de payer le cout du transport c'est un peu si comme on lui demandait de payer le passage dans les couloirs de son entreprise!

en plus tu sais bien que plus tu es pauvre, plus tu dois habiter loin en général...

le paiement des transport par l'usager, c'est le contraire de l'impot progressif sur le revenu.

plus tu es pauvre, plus la part de tes revenus consacrée aux transports est importante!
tu as raison de signaler que plus tu est pauvre plus tu habites loin.En IDF Copé propose la carte orange à 45 euros(prix unique 5 zones) et Levallois ville de mr Bakany un bus gratuit (financé par la mairie) fait le tour de la ville.

Comme quoi le monopole du social n'est pas forcément à gauche.
antoinemma
 
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Message par mael.monnier » 24 Mars 2004, 10:33

Et il propose de financer cela comment ce M. Copé ? En augmentant la taxe d'habitation qui est un impôt inique frappant plus fortement les pauvres que les riches en proportion des revenus ? La liste de MG Buffet pour les régionales expliquait ainsi :
a écrit :
Nous proposons d'alléger les tarifs des transports pour les Franciliens.

Les communistes d'Ile-de-France font deux propositions immédiates qui correspondent aux nécessités de déplacements dans notre région. Celles-ci sont marquées par des translations inter banlieues qui correspondent aux trajets domicile travail, mais aussi aux besoins de détente, de culture et de loisirs.

Une carte de transport unique pour tous les Franciliens permettant le déplacement dans toute la région au tarif de 46 euros correspondant à la zone 1 de la Carte orange actuelle. Cette mesure profiterait aussi à ceux qui payent ce tarif aujourd'hui et qui auraient ainsi accès à l'ensemble de la région au même tarif. Elle coûte 550 millions d'Euros par an.

Gratuité des transports pour les chômeurs. Cette mesure concerne 500 000 personnes en Ile-de-France pour qui le coût des transports est un obstacle inacceptable dans leur recherche d'emploi. Elle coûte 250 millions d'euros par an.

Ces mesures seront financées :

- par le renforcement du versement transport des entreprises en augmentant le taux plafond de 25 % et surtout en modulant ce versement de façon, d'une part, à éviter les effets pervers d'une taxation qui pousse les entreprises à se délocaliser toujours plus vers la périphérie et, d'autre part, à faire varier cette taxation en fonction des choix de l'entreprise en faveur de l'emploi, des salaires, de la formation ou bien de la spéculation.. Cette mesure rapporterait 575 millions d'euros,

- et par d'autres mesures financières concernant par exemple, les parkings non résidentiels (environ 200 millions), les mouvements aériens, l'avion étant le mode de transport le plus polluant (de 70 à 120 millions), une surtaxe sur les constructeurs automobiles pour les modèles à forte consommation (2 milliards d'euros au niveau national).
(Source : http://www.pcf.fr/cridf/article.php3?id_article=13 )

Copé lui voilà ce qu'il dit :

a écrit :Je m'engage à créer une carte orange à 45 euros pour tous, doublée d'une carte Imagine R à 25 euros. Cette famille paierait alors 70 euros par mois, soit moins de la moitié d'où 60% d économie sur son budget transport. Cette mesure pour l'essentiel autofinancée par la lutte contre la fraude et la hausse de la fréquentation qui en résultera.

(Source : http://www.cope2004.org/IMG/pdf/projet-jfc.pdf )

Ce représentant de la classe bourgeoise ne pense même pas que les transports urbain sont bien trop souvent bondés, que pour certains trajets (notamment de banlieue à banlieue) il est impossible de prendre les transports en commun car le trajet est soit trop long, soit carrément impossible parce qu'il n'y a pas de liaisons. Ce à quoi il ne pense pas non plus, c'est que celles et ceux qu'il appelle les "fraudeurs" n'ont bien souvent pas les moyens de payer, et ne elles et ils ne pourront pas payer non plus une carte à 45 euros par mois. C'est donc une promesse non financée, et qui ne serait donc pas tenue. Ce qui serait tenu avec Copé, c'est l'augmentation du fliquage et l'augmentation des cadeaux au patronat.

Et puis une carte à 45 ou 46 euros par mois c'est bien gentil mais pourquoi le SMICard devrait payer autant qu'un cadre ? La gratuité des transports devrait donc être de mise. Gratuité qui serait financée par le patronat (en supprimant leurs cadeaux pour commencer) et la bourgeoisie (en taxant les produits de luxe, les grosses voitures, les grands logements, etc.), et par les économies faites par la suppression des tickets, des cartes, des machines nécessaires pour leur délivrance et leur oblitération, et par la suppression des contrôleurs qui pourraient être réaffectés ailleurs (au sein d'une ville comme Rennes, c'est la moitié du prix du billet qui sert uniquement aux frais liés à l'émission, au compostage et au contrôle des billets !).
mael.monnier
 
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