par Péricles » 13 Mars 2004, 01:43
Wolf,
1) Ce n’est pas le principe de décentralisation en soi mais la décentralisation bourgeoise opérée par le gouvernement Raffarin qui conduit a l’éclatement du cadre national. La nation s’est crée sur la base de la République une et indivisible, s’en prendre a ce cadre c’est s’attaquer aux droits acquis par les travailleurs. Quand la République ne sera plus qu’une vaste association de Super régions aux compétences démesurées, quand le code du travail sera différent selon la région dans laquelle tu habites, quand la protection sociale sera intégralement gérée par les régions, quand le Smic francilien différera du Smic Picard, enfin bref quand la République ne sera plus une et indivisible, quand l’unité des travailleurs qui en découle sera mis a rude épreuve, il ne nous restera plus qu’a pleurer le cadre national.
2) Les travailleurs doivent se situer sur le terrain de la défense du cadre national car il en va de leur intérêt. L’exemple de la mobilisation étudiante du printemps dernier, pour le maintien du cadre national des diplômes, s’inscrivait dans cette démarche de défense de nos acquis. La bourgeoise ne tire plus d’intérêt du cadre national, l’UE est le nouveau terrain que nous propose la bourgeoise pour la lutte des classes. Que peut faire un syndicat ou un parti révolutionnaire contre une directive européenne ?? Comment penses tu lutter contre un commissaire européen ?? Raffarin peut renoncer a sa politique par la pression de la rue oui tandis que Mario Monti, lui, peut dormir tranquille, car malheuresement le prolétariat européen n’est pas encore capable de se mobiliser pour défendre ses intérêts communs. Alors oui la bourgeoisie n’a pas attendu la création de l’UE pour encadrer politiquement l’exploitation de l’homme par l’homme mais aujourd’hui pour en finir avec les services publics elle ne peut agir que par le biais de la Commission. Un gouvernement peut privatiser une entreprise d’Etat, mais pour libéraliser un service public c’est une autre pair de manche. En revanche en passant par le biais des institutions européennes, qui stipulent l’interdiction des monopoles, il devient aisé pour le patronat de contourner le cadre national, entrave a ses intérêts, et privatiser nos services publics. En face de ça que reste t il aux travailleurs européens pour se défendre ?? Un parti révolutionnaire de taille européenne ?? Des syndicats capables de réaliser l’unité face a la Commission ?? Non juste la CES, sensée défendre nos intérêts au niveau européens, et qui ne sert en fait qu’a cautionner la politique bourgeoise menée par l’UE.
Alors oui je reste attaché au cadre national, dans ces temps ou il est mis a rude épreuve par la régionalisation et les institution de l’UE. Le cadre national reste pour le moment le meilleur terrain pour nous défendre.
Tout a fait d’accord, les nouvelles dispositions relatives au dialogue social, qui tendent a abroger le principe d’accords de branche sont absolument a combattre. Cela est évident.
Concernant les priorités du PT, je reconnais qu’il y a une certaine tendance a la paranoïa chez eux, en focalisant le débat sur les institutions issues de Maastricht, demande leur pourquoi je ne suis pas bien placé pour répondre a leur place.
3) Je ne suis pas abonné a IO. Je n’ai pas lu leur prise de position sur Haïti. Simplement, je dirai, que dans ce cas précis il s’agit quand même d’un pays soumis a l’influence américaine en 1er lieu. C’est Clinton et pas Chirac qui a remis Aristide au pouvoir en septembre 1994.
4) Bien évidemment qu’il existe des nations américaines, espagnoles, suisse, etc.… Je ne suis pas la pour juger de leur organisation administrative, cela les regarde, en revanche ce n’est pas le modèle de construction de la nation française, le notre est différent, a chacun d’atteindre par ses propres moyen et ses propres stratégies, le stade du socialisme. Je n’impose aucun modèle aux travailleurs des pays étrangers t’inquiètes l’UE est la pour uniformiser l’Europe au modèle libéral.
SSR.