Salut camarades,
Il y a des années, un vénérable vieillard algérien, un ami, M. Karoubi, de Constantine, me disait comment son père en mai 1945 avait été assassiné ainsi qu'une partie de sa famille à Guelma par l'armée française...
1945 : Oradour en AlgérieUn siècle après les «enfumades», le 8 mai 1945, des dizaines de milliers d’Algérien-nes sont tué-es par l’armée et la police française dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata. C’est l’un des plus grands massacre colonial jamais commis par la France, le jour même de l’armistice de la seconde guerre mondiale.
Selon le journal Politis...
Ce jour là, au petit matin, près de 10.000 personnes se rassemblent à Sétif, ville du nord-est de l’Algérie. Elles manifestent, profitant de la victoire sur le nazisme pour réclamer leur propre libération. Les policiers attaquent alors la foule pour arracher le drapeau algérien brandi par un jeune scout. Un inspecteur tire et abat le porteur. C’est la panique. Un car de gendarme fauche d’autres manifestant-es. Des colons ouvrent le feu sur la foule. Une milice constituée d’européen-nes est armée, des forces policières sont déployées. La manifestation se transforme en émeute. 23 européen-nes et 35 algérien-nes sont tué-es. À Guelma le sous-préfet, qui sera plus tard à la tête du groupe armée d’extrême droite OAS, ouvre le feu. À Kherrata, les colons européens prennent peur et s’arment jusqu’aux dents.
Les automitrailleuses de l’armée française se mettent à faucher la population, des bombardements tombent sur les montagnes. Des navires tirent 8.800 obus depuis la mer sur la région de Sétif. Il y a des arrestations de masse, des exécutions sommaires, des prisonniers jetés d’une falaise. Des villages kabyles sont incendiés et rasés. Au total, 102 européens ou militaires auraient été tués. Du côté algérien, tant de corps ont disparu qu’un décompte est impossible. Le nombre de victimes est estimé entre 10.000 et 45.000. Le journal «Ohé Partisans !», fondé par un groupe de résistance communiste des F.T.P., titre à l'époque : «Oradour sur Glanes en Algérie». Le parallèle n'a donc rien de scandaleux : ce sont les résistants eux-mêmes qui l'ont fait les premiers !
Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."