Bonjour !
Je ne sais pas vous, mais à force d'entendre parler "du" virus, je finis par imaginer qu'1 virus entre dans mon organisme et zou, je suis infectée.
Or, ça ne marche pas du tout comme ça. Et je trouve que les informations télévisuelles ne développent pas assez cette problématique.
Voici l'état de la recherche sur cet aspect pour le Covid : source New Scientist du 27/03/2020 (traduit par moi, lien vers l'article en anglais ci-dessous)
L'article pourrait s'intituler : Covid-19 : dose infectieuse
puis charge virale
Bonne lecture et gros bisous
[incantatoire]Portez-vous bien ![/incantatoire]
Zelda
L'exposition à une dose plus élevée de particules de coronavirus signifie-t-elle que l'on développera une forme plus sévère de la maladie ? Les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux suggèrent que le personnel hospitalier ou les membres de leur foyer exposés à une «charge virale» plus élevée tombent davantage malades que la population en général. Mais des recherches récentes indiquent que le rapport entre l'infection et la gravité du covid-19 peut être plus complexe - et différente de celle d'autres maladies respiratoires.
On appelle le nombre moyen de particules virales suffisant à déclarer une infection la dose infectieuse. Nous ne savons pas encore ce qu'il en est du covid-19, mais étant donné la vitesse à laquelle la maladie se propage, il est probable qu'elle soit relativement faible - de l'ordre de quelques centaines ou de quelques milliers de particules, explique Willem van Schaik de l'Université de Birmingham, Royaume-Uni.
La charge virale, quant à elle, désigne le nombre de particules virales transportées par une personne infectée puis disséminées dans son environnement. "La charge virale est une mesure de la puissance du feu qui brûle chez un individu, tandis que la dose infectieuse est l'étincelle qui déclenche ce feu", explique Edward Parker de la London School of Hygiene and Tropical Medicine.
Si l'on a une charge virale élevée, on est plus à même d'infecter d'autres personnes, car on propage davantage de particules virales. Toutefois, dans le cas du covid-19, une charge virale plus élevée n'entraînera pas automatiquement des symptômes plus graves.
Par exemple, les agents de santé enquêtant sur l'irruption du covid-19 dans la région de Lombardie en Italie ont examiné plus de 5000 personnes infectées et n'ont trouvé aucune différence de charge virale entre les porteurs sains et les autres. Ils sont parvenus à cette conclusion après avoir retrouvé des personnes qui avaient été en contact avec une personne dont on savait qu'elle était infectée par le coronavirus et les avoir testées pour voir si elles étaient également infectées.
De même, lorsque les médecins du Guangzhou Eighth People's Hospital en Chine ont régulièrement prélevé des écouvillons provenant de la gorge de 94 patients atteints du covid-19, du jour où ils ont déclaré la maladie au jour où ils se sont débarrassés du virus, ils n'ont trouvé aucune différence évidente de charge virale entre les cas les plus légers et ceux qui ont développé des symptômes plus graves.
Bien qu'il soit difficile d'en tirer des conclusions définitives à ce stade, de telles études "peuvent influencer nos hypothèses quant à savoir si un nombre élevé de particules virales prédispose à une maladie plus grave", explique le Professeur Van Schaik.
Cependant, une étude sur des patients hospitalisés atteints du covid-19 à Nanchang, en Chine, a révélé une corrélation forte entre la gravité de la maladie et la quantité de virus présente dans le nez. "Les personnes ayant développé un syndrome plus sévère avaient un niveau de réplication du virus plus élevé, bien que nous ne disposions d'aucun élément pour relier la dose d'exposition initiale à l'apparition du syndrome", explique Leo Poon de l'Université de Hong Kong, qui a participé à l'étude. "Cette rumeur reste une question ouverte pour moi."
Nous n'en sommes qu'au début, mais si la dose infectieuse n'est pas en corrélation avec la gravité du syndrome, cela distinguerait le covid-19 de la grippe, du MERS ou du SRAS.
Pour la grippe, une dose infectieuse plus élevée est reliée à des symptômes plus graves. Cela a été testé en exposant des volontaires à des doses croissantes de virus de la grippe dans un cadre contrôlé et en les surveillant de près médicalement sur plusieurs semaines. Cela n'a pas été fait avec le covid-19, et il est peu probable que cela se fasse un jour, étant donné sa gravité.
Les animaux infectés avec des doses plus élevées de coronavirus de type SRAS ou MERS ont également subi des poussées plus graves, explique le professeur Van Schaik. "Je pense que nous pouvons juste en conclure que bien que ce virus soit proche du SRAS, il possède aussi d'importantes différences qui sont actuellement mal comprises", dit-il.
Même si la dose infectieuse n’est pas liée à la gravité de la maladie, cela paie tout de même de minimiser autant que possible notre exposition au virus, parce que cela réduit tout d'abord nos risques de tomber malade. "Nous voulons prendre absolument toutes les précautions pour éviter l'infection, ce qui réduira également notre potentiel de transmission du virus à d'autres", explique le Professeur Parker. "Toutes les mesures que nous pouvons prendre pour éviter l'infection valent le coup."
Source :
https://www.newscientist.com/article/22 ... -19-worse/