Attention Danger Travail

Message par magdalene » 16 Oct 2003, 18:24

J'ai vu le nouveau film de Pierre Carles.
Est-ce que certains d'entre vous aussi ?

Je ne partage pas du tout le point de vue très individualiste de l'auteur (grosso modo : "on peut refuser l'exploitation et vivre très heureux avec le RMI"), mais je serais sympa d'en discuter ici, il y a vraiment matière...
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Message par boispikeur » 16 Oct 2003, 20:46

Je l'ai survolé: téléchargé sur internet, vite vu, vite effacé, presque déjà oublié...
Sue la forme: il n'y a pas vraiment de cohérence, de thème; juste une justaposition de documentaires entrecoupés de témoignages.

Sur le fond: d'accord avec toi sur le projet de Pierre Carles ("on peut refuser l'exploitation et vivre très heureux avec le RMI"), surtout par le biais des témoignages. Que des "solutions" individuelles et individualistes, qui ne sont en définitive permises qu'à une certaine "aristocratie" qui aurait réussi à ouvrir les yeux, et seulement si le système Capitaliste perdure (Ils oublient un peu "de chacun ses moyens").

En revanche, j'ai bien aimé le documentaire sur les travailleurs d'un magasin de livreurs de pizzas (Domino's pizza?), où l'on suit le recrutement de jeunes, leurs formatage (Tous les salariés de la chaîne, dans le monde entier doivent se ressembler, agir pareil==.. Flippant!

Et aussi le témoignage oral (sur fond d'usines) d'un ouvrier à la chaîne (il donne l'impression d'être des années 70/80; non?), sur la déstruction de l'être humain par la machine.
Très émouvant; sur ses mains (ses pauvres mains abimées, qu'il ne peut plus serrer), sur l'aliénation (Après le travail à la chaîne, on ne peut penser).

Le reste, je jette, mais ça, je garderai bien, et je le montrerai volontier en formation...
boispikeur
 
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Message par magdalene » 16 Oct 2003, 22:49

CITATION (boispikeur @ jeudi 16 octobre 2003, 21:46)Je l'ai survolé: téléchargé sur internet, vite vu, vite effacé, presque déjà oublié...
Sue la forme: il n'y a pas vraiment de cohérence, de thème; juste une justaposition de documentaires entrecoupés de témoignages.

Sur le fond: d'accord avec toi sur le projet de Pierre Carles ("on peut refuser l'exploitation et vivre très heureux avec le RMI"), surtout par le biais des témoignages. Que des "solutions" individuelles et individualistes, qui ne sont en définitive permises qu'à une certaine "aristocratie" qui aurait réussi à ouvrir les yeux, et seulement si le système Capitaliste perdure (Ils oublient un peu "de chacun ses moyens").

En revanche, j'ai bien aimé le documentaire sur les travailleurs d'un magasin de livreurs de pizzas (Domino's pizza?), où l'on suit le recrutement de jeunes, leurs formatage (Tous les salariés de la chaîne, dans le monde entier doivent se ressembler, agir pareil==.. Flippant!

Et aussi le témoignage oral (sur fond d'usines) d'un ouvrier à la chaîne (il donne l'impression d'être des années 70/80; non?), sur la déstruction de l'être humain par la machine.
Très émouvant; sur ses mains (ses pauvres mains abimées, qu'il ne peut plus serrer), sur l'aliénation (Après le travail à la chaîne, on ne peut penser).

Le reste, je jette, mais ça, je garderai bien, et je le montrerai volontier en formation...[/quote]
en fait ce film vaut le détour pour voir à quel point les intellos (loïc waquant ici, sociologue) ou les artistes (ici pierre carles et les co-auteurs du film), n'ont rien mais alors rien à proposer. aucune perspective sauf celle de démerdes individuelles face à l'exploitation (et cette exploitation au travail elle est très bien montrée, comme tu le dis boispiqueur, tout en se résumant à un mix d'oeuvres antérieures : le superbe extrait dont tu parles c'est "Avec le sang des autres", 1974).

disons, que finalement carles pose les choses en ces termes, c'est soit le temps soit l'argent : 2500 balles et du temps (bcp insistent sur le temps qu'ils ont pour lire, mais par contre pas de vacances et gros serrage de ceinture), ou de l'argent sans avoir le temps de rien faire. c'est bien résumé par le chômeur espagnol.

mais, pierre carles, lui, il pense pas à une société où l'on aurait le temps ET les moyens de prétendre à la culture... et c'est bien le reproche majeur que l'on peut lui faire : aucune perspective politique, mais alors aucune. :x

( et encore, il faut lui rendre un certain hommage : d'autres que lui, dans ce registre, auraient sans doute eu tendance à stigmatiser "ceux qui n'ont rien compris", les pauvres imbéciles qui continuent à bosser sur la chaîne à 6000 balles alors que l'on peut être heureux avec le RMI. vraiment, c'est ce que j'ai redouté tout au lon g du film et il évite cet écueil. )
magdalene
 
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Message par boispikeur » 17 Oct 2003, 00:08

CITATION (magdelene @ )le superbe extrait dont tu parles c'est "Avec le sang des autres", 1974).[/quote]

DU coup, une petite recherche internet (), et voici le texte!
CITATION La chaîne

« Avec le sang des autres »

C'est pas simple à décrire une chaîne. C'est pas simple d'arriver à cinq heures moins le quart et puis de... de te dire que là, vite que je fume une cigarette, je mets mon tablier, je prends mes outils, je me dis une dernière cigarette avant la sonnette. Et c'est triste, c'est triste. Tu ne penses plus au travail que tu fais. Tu y penses, mais c'est machinalement. C'est tout par réflexes. Tu sais qu'il faut mettre une aggraffe à gauche, une aggraffe à droite. Tu engueules ton aggraffeuse quand elle va mal, tu t'engueules toi-même. T'arrive à t'engueuler toi-même quand tu te blesses, alors que c'est pas de ta faute.

C'est de la faute des montages qui sont mal faits. Mais c'est comme ça. Le chef vient, il t'engueule parce que le boulot est mal fait... Tout le monde en a rien à foutre, j'en suis certain. Tout le monde, tout le monde s'en fout...

Au bout de cinq ans, je peux plus me servir de mes mains. J'ai mal aux mains... J'ai un doigt, le gros, j'ai du mal à le bouger, j'ai du mal à toucher Dominique le soir, ça me fait mal aux mains... La gamine quand je la change, je peux pas lui dégraffer ses boutons... Tu sais, t'as envie de pleurer, dans ces coups de temps là... C'est tout ça, tu comprends, t'as du mal à écrire, j'ai du mal à écrire. J'ai de plus en plus de mal à m'exprimer, ça aussi c'est la chaîne...

C'est dur de... Quand t'as pas parlé pendant 9 heures, t'as tellement de choses à dire, que t'arrives plus à les dire, que les mots arrivent tous ensembles dans la bouche et puis tu bégayes, tu t'énerves, tu t'énerves, tout...

Et ce qui t'énerve encore plus c'est ceux qui parlent de la chaîne et puis qui ne comprendront jamais que tout ce qu'on peut dire, que toutes les améliorations qu'on peut lui apporter c'est une chose, mais que le travail, il reste...

C'est dur la chaîne. Moi maintenant, je peux plus y aller. J'ai la trouille d'y aller. C'est pas le manque de volonté, c'est la peur d'y aller. La peur qui te mutile encore davantage... La peur que je puisse plus parler un jour, que je devienne muet...

Et puis quels débouchés on a ? Je suis rentré à 18 ans chez Peugeot en sortant de l'école... Je te dis, j'ai tellement mal aux mains, mes mains me dégoûtent tellement. Pourtant, je les aime tellement mes mains. Je sens que je pourrais faire des trucs avec. Mais j'ai du mal à plier les doigts. Ma peau s'en va. Je veux pas me l'arracher, c'est Peugeot qui me l'arrachera. Je lutterai pour éviter que Peugeot me l'arrache.

C'est pour ça que je veux pas qu'on les touche mes mains. C'est tout ce qu'on a. Peugeot essaie de nous les bouffer, de nous les user. Et bien on lutte pour les avoir. C'est de la survie qu'on fait.

Christian Corouge, 1974[/quote]

Sinon, d'accord avec toi sur tout.
Tu peux m'en dire plus sur "Avec le sang des autres" (documentaire? livre?...)
boispikeur
 
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Message par pelon » 17 Oct 2003, 06:17

C'est vrai. Un texte vraiment émouvant.
pelon
 
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Message par Weltron » 17 Oct 2003, 08:36

Oui, j'ai travaillé un temps en intérimaire, et j'ai fait quelques jours de travail à la chaîne. C'était sûrement moins difficile en soi que ce que ce type faisait, et ça n'a duré que trois jours, et pourtant, le soir, j'avais vraiment le sentiment d'avoir passé ma journée à m'endormir la cervelle. Alors j'imagine, plusieurs années ...

Sinon, je suis un peu déçu que, apparemment, le documentaire de Pierre Carles ne soit pas si bon. J'ai vu les autres qu'il a tournés, et ils m'ont bien plu. "Pas Vu Pas Pris" est super, et "La Sociologie est un Sport de Combat" est bien aussi (c'est sur Pierre Bourdieu, et dans un plan, on voit une affiche de LO). Bon, je pense que j'irai voir celui-là quand même, histoire de me faire une opinion.
Weltron
 
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Message par magdalene » 17 Oct 2003, 19:42

CITATION (boispikeur @ vendredi 17 octobre 2003, 01:08)

Tu peux m'en dire plus sur "Avec le sang des autres" (documentaire? livre?...)[/quote]
dans les archives de l'Huma (pas de date) :

CITATION Ne plus être résumé à sa condition d'OS

À Sochaux, autour du cinéaste Bruno Muel, de jeunes ouvriers décident de montrer leur (sur) vie, leurs conditions de travail, leurs luttes, tout ce que l'on ne voyait pas ailleurs.

Sochaux (Doubs),

envoyée spéciale.

" Que des ouvriers arrivent à prendre la parole : c'était ça, les groupes Medvedkine. " Comme tous ceux, " intellos " ou ouvriers, qui ont participé à l'" épopée " Medvedkine à Peugeot Sochaux, Christian Corouge reste profondément marqué par cette expérience. À l'époque, il a vingt ans, il vient d'entrer comme OS à l'usine, milite au PCF et à la CGT. " La rencontre avec ces intellectuels a transformé ma vie, ma vie militante surtout. À partir de là, j'ai eu le sentiment que les actions, la défense des salariés, les revendications, ça ne suffit pas. Il faut aussi donner du rêve. Donner à bouffer intellectuellement. "

À Sochaux, tout a commencé en 1969. Cette année-là, le comité d'entreprise de Peugeot, tenu par la CGT et la CFDT, embauche un certain Pol Cèbe pour gérer son centre de loisirs, Clermoulin, une vieille bâtisse en pleine campagne. Fils de bonne famille " établi " en usine, militant au PCF, à la CGT, et surtout éveilleur culturel, Pol Cèbe a été le pivot du groupe Medvedkine à Besançon (voir ci-contre). Rapidement, il transforme Clermoulin, simple lieu de détente, en foyer culturel et politique. On y discute, on y trouve des livres, on y découvre la peinture, la poésie, on visionne des films militants : ceux du groupe Medvedkine de Besançon, mais aussi sur le Chili, Cuba... " Et plein d'autres films montrant ce vaste monde dont nous voulions changer la face ", raconte Bruno Muel, un des cinéastes " parisiens ", amis de Pol Cèbe, qui venaient régulièrement. Car changer le monde, c'est bien cela dont il est question avec les ouvriers qui se mettent à fréquenter l'endroit. Pour la plupart, ce sont de très jeunes OS fraîchement débarqués d'autres régions françaises pour travailler chez Peugeot, qui embauche à tour de bras. " On était des centaines dans les foyers de jeunes travailleurs ", se souvient Christian Corouge, lui même " immigré " de Normandie. " Soixante-huit était passé par là. C'était l'époque où on se disait qu'on allait changer le monde, la façon de travailler. En arrivant chez Peugeot, on avait l'impression de découvrir une usine du XIXe siècle. On se sentait coupés des ouvriers du coin, anciens paysans qui avaient encore un lopin de terre. On se sentait plus proches des immigrés yougoslaves, marocains, qui avaient le même âge que nous, les mêmes conditions de travail. Le week-end, on n'avait pas grand-chose à faire, on allait à Clermoulin. "

Un premier film, 11 Juin 1968, est réalisé par Pol Cèbe et Bruno Muel en 1969. Il évoque cette fameuse journée où deux ouvriers ont été tués dans les affrontements avec les CRS envoyés par Peugeot pour faire reprendre le travail, après la grande grève. Mais le travail collectif entre le cinéaste et une vingtaine de jeunes ouvriers ne commence qu'en 1971 avec les Trois Quarts de la vie, allusion au temps passé au travail. Quelques mois plus tard, Week-end à Sochaux, réalisé avec plus de moyens, reprend la même trame. Écrit collectivement, le film est constitué de petits sketches, drôles ou graves, qui mettent en scène le recrutement des OS, français et immigrés, les conditions de logement dans les foyers, les conditions de travail, la chaîne, les rapports avec les chefs... On y voit aussi des scènes, prises sur le vif, de discussions politiques entre les membres du groupe : " Le cinéma peut être l'arme du prolétariat, puisqu'il est déjà l'arme de la bourgeoisie. La classe ouvrière peut faire des films, pour montrer nos luttes, montrer des gens, des vrais, pas des vedettes comme à la télé ", affirme un jeune. " On a donné du temps pour faire ces films, c'est pas pour s'amuser, c'est pour militer et combattre l'exploitation. " Pourtant, derrière la révolte et la dénonciation, on sent que ces films ont été faits dans la joie, dans l'espoir de changement qui caractérise l'après 68... et l'ambiance à Clermoulin.

" C'était une époque riche culturellement ", se souvient Annette Paleo avec enthousiasme. " J'avais quatorze ans. Mon père, ouvrier en fonderie, réfugié espagnol, militant à la CGT et au PCF, m'emmenait tous les week-ends à Clermoulin. Je me souviens d'une soirée sur la Commune, une soirée sur Frantz Fanon. C'est là que j'ai découvert ces choses dont on ne parlait pas à l'école. " Dans Week-end à Sochaux, elle est la jeune fille qui parle de l'avenir qu'elle voit " sans chômage, avec des usines claires, dont la fumée passera sous la terre, dont le directeur sera élu, où on travaillera moins d'heures "... Aujourd'hui médecin et toujours communiste, elle estime que cette expérience n'a pas été une parenthèse, mais une " formation ". " Avec ces films, les gens qui ne parlaient pas d'habitude ont pu enfin s'exprimer, avec des mots qui étaient les leurs. Bruno Muel était d'une grande humilité, toujours à l'écoute. Il ne se mettait pas du tout en avant. " Christian Corouge, toujours ouvrier à Peugeot, confirme : " Avec ces intellectuels, on a trouvé assez d'amitié et d'accompagnement pour réussir à prendre la parole. C'est difficile quand on n'a pas le vocabulaire. Même syndicalement, à l'époque, les OS ne prenaient jamais la parole. Ils étaient les collecteurs de timbres et les distributeurs de tracts. Mais quand il y avait un conflit, on faisait venir un ouvrier professionnel ou un technicien - ceux qui avaient une facilité d'élocution - pour parler. Ce qu'on a montré dans ces films n'était jamais dit. Les responsables syndicaux étaient des OP ou des techniciens, ils ne vivaient pas cette réalité. " D'où les réticences, partagées par les dirigeants du Parti communiste et de la CGT, à l'égard du groupe. La plupart des jeunes appartiennent à ces organisations. " Mais en prenant la parole, on grandissait. On devenait critique, inclassable. On faisait un peu peur. "

L'expérience sera de courte durée. Avec le sang des autres, sorti en 1974, frappe par sa noirceur. Pourtant, le thème reste le même : les conditions de travail à l'usine, à la chaîne, l'emprise de Peugeot sur la vie des ouvriers. Mais l'espoir de changement a reflué. " Le bonheur, on n'y croit plus, le socialisme, on n'en parle même plus ", constate une jeune femme dans le film. La condition ouvrière se décrit comme condamnation. " On assistait à la lente destruction de l'esprit 68, raconte Bruno Muel. C'était la fin de l'espoir, des utopies. L'aventure collective avait coïncidé avec une période politique. L'union de la gauche, ça n'avait plus rien à voir. " Le cinéaste s'est retrouvé presque seul pour faire ce film. Beaucoup de jeunes du groupe ont quitté l'usine. " Et puis les prolos n'avaient plus envie de parler de leur condition, explique Christian Corouge. Ça demande de l'énergie, après les journées de boulot. On n'a plus retrouvé le dynamisme pour écrire des scénarios collectifs. La vie, la fatigue ont pris le dessus. Quand les Parisiens venaient, on n'avait plus grand-chose à se dire. " Par la suite, Bruno Muel a arrêté de faire des films. " Parce que ce qui m'intéressait, c'était de filmer des gens qui se battent, explique-t-il. Le documentaire d'analyse ou d'observation, c'est une posture qui ne me convient pas. En tout cas, je n'ai plus rien fait qui m'intéresse autant que ces films. " Derrière lui, l'expérience Medvedkine a laissé un vide immense. " J'ai ressenti un manque très fort, parce que réfléchir tout seul, c'est chiant ", raconte Christian Corouge. Au début des années quatre-vingt, Bruno Muel lui présente le sociologue Michel Pialoux. Ils commencent ensemble un travail sur les usines Peugeot et la condition d'OS, qui dure encore aujourd'hui (1). " Je continuais le même combat qu'avec le groupe Medvedkine, celui du témoignage, de la prise de parole ", explique l'ouvrier, qui garde intacte sa révolte. Que reste-t-il autour ? En 1985, la CGT et la CFDT ont perdu le comité d'entreprise. La bibliothèque a été démantelée, les colonies de vacances, supprimées. Aujourd'hui le CE est une banque de chèques vacances, sans politique culturelle, sans âme. " Dans les années soixante-dix, on se battait pour que les pratiques culturelles ne soient pas réservées aux étudiants, aux profs, aux médecins. On avait une soif de lecture. Aujourd'hui, dans mon atelier, on doit être 3 ou 4 sur 200 à lire des livres. "

Fanny Doumayrou


[/quote]
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Message par Louis » 17 Oct 2003, 21:39

juste un point (parce que je n'ai pas vu le film et pas non plus trop envie de le regarder pour le moment)

CITATION en fait ce film vaut le détour pour voir à quel point les intellos (loïc waquant ici, sociologue) ou les artistes (ici pierre carles et les co-auteurs du film), n'ont rien mais alors rien à proposer. aucune perspective sauf celle de démerdes individuelles face à l'exploitation[/quote]

Je dois dire que pierre carles me laisse au mieux "dubitatif". Mais quand tu dit que "loïc Waquant" ne propose "rien", c'est peut etre aussi qu'en tant que sociologue il n'a rien a proposer "en tant que tel" Est ce que c'est les sociologues qui peuvent "proposer" quoi que ce soit, a part une connaissance plus ou moins fine, plus ou moins intéressante, des millieux sociaux et des dynamiques qui s'y jouent ? Loic Waquant fait partie du camp dit des bourdieusiens, et si celui ci ne propose rien et n'écrase rien de sa morgue et de ses solutions prémachées mais essaye plus modestement de comprendre le monde dans lequel on vit Et si c'est vrai qu'il ne sert a rien ce comprendre le monde si on ne veut pas le changer, comment le changer si on y comprend rien ?

Loic waquant est surtout connu sur ses travaux sur "la sécurité" (et en particulier sur ses traveaux sur la politique des usa de criminalisation des minorités aux usa) et sur la société américaine (son principal ouvrage est "les prisons de la misére" sur le tout carcéral aux etats unis)
Louis
 
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