Un bien beau meeting en perpective

[Zorglub]

Et bien nous nous avons autre chose à faire que de servir la soupe à des gens qui, tout en participant à ces meetings se frottent les mains de ce climat, du Crif à l'UOIF. Participer à ce meeting, c'est accréditer que ces gens-là seront là pour défendre les libertés publiques comme l'a déjà fait remarquer Jacquemart ou Com71, c'est... ubuesque. Implicitement le NPA en étant à côté de l'UOIF, accrédite l'idée que l'UOIF serait là pour défendre les immigrés. Les défendre en tant que musulmans ? Comme le FN "défend" les travailleurs "français". C'est un peu comme penser que le Crif n'est pas le porte-voix de Tsahal.

[Gaby]

Avec ce même raisonnement, tu n'aurais pas participé au mouvement des droits civiques des noirs américains.

L'histoire ne laisse pas longtemps survivre ceux qui ratent ce genre de rendez-vous.

Et honte à toi pour dire que l'affirmation de l'identité d'une minorité est équivalente au FN. Tu ne le dirais pas pour une lutte anti coloniale, alors examine ta contradiction.

[Zorglub]

Le voile aussi, une "affirmation de l'identité" ?! En effet, le signe d'une période aussi. Cela ne rend pas moins réactionnaire les islamistes. C'est profondément méprisant de dire que ces réacs seraient aussi l'expression d'une identité parce qu'ils parlent au nom d'une minorité. Les immigrés font partie d'une majorité, celle de la classe ouvrière. Un cliché sans doute.

[Doctor No]

Juste une question à Gaby et à Docteur No. Si demain, un meeting contre l'antisémitisme s'organisait avec la participation du CRIF, de Finkielkraut et de quelques autres du même acabit, expliqueriez-vous qu'il serait du devoir des organisations d'extrême-gauche d'y participer ?

Evidement.

La réponse de Gaby est la juste.

C'est élémentaire la défense des minorités persécutées pour un communiste.

Et les pretextes sectaires pour ne pas le faire c'est le propre des ultra-gauchistes.

[Gaby]

Ce qui est drôle avec ces histoires d'alliances, de programmes, de textes signés ensemble ou pas, de porte-parole commun ou pas (ici il y a juste une tribune en commun, mais pas de même tribun), c'est que personne ne peut échapper à l'Histoire, et même les personnes les plus attachées à des principes simples évoluent.

Au début du XXème siècle, les femmes socialistes craignaient le féminisme bourgeois quand elles créèrent l'internationale socialiste des femmes. Elles n'avaient pas tort, il était important de faire exister un féminisme ouvrier, et ça avait du sens de rappeler que les libertés formelles ne sont pas les libertés réelles dans une société d'inégalités économiques. Mais dans les années 1960 et 1970, le féminisme en France remporte d'importantes victoires sans chercher à régler ces différences entre courants qui ont coexisté. Certaines étaient contre la gratuité de la contraception, d'autres pas. Certaines venaient d'associations bourgeoises, d'autres pas. Et les manifestations, tout comme certains regroupements organisationnels, bien que la gauche ouvrière y était bien présente, ne séparaient pas les féministes bourgeois et les intellectuels des féministes prolétariens. Il fallait en être. Il fallait partager la tribune. Et cesser d'avoir peur de se dire "féministe", alors que Zetkin et Kollontaï n'avaient, elles, jamais aimé le mot ! Sur la lutte féministe, les marxistes s'étaient un peu réformés et ont su articuler les revendications immédiates avec leurs objectifs absolus. Il en va de même dans la lutte contre le racisme.

Il y a des gymnastiques pourtant simples que certains ne veulent pas comprendre, parce que comme l'a dit un syndicaliste américain contemporain, il est plus facile de perdre avec ses habitudes que de gagner avec de nouvelles façons. Les communistes ne peuvent pas choisir si l'Histoire leur proposera un mouvement d'émancipation des femmes, des minorités ou que sais-je, mais ils peuvent/doivent les nourrir, ainsi que s'en nourrir. Sauf à penser son organisation parfaitement immune des torts d'une société faite de tant de dominations, simplement parce qu'elle ambitionne de la transformer.

Quand des députés insultaient Simone Veil en sa qualité de femme et de juive, il fallait la défendre en tant que femme et en tant que juive, même si elle était la ministre d'un gouvernement de droite.

[spartacre]

Tout est une question de rapport de force ....en l absence d un mouvement ouvrier puissant , offrant ses propres perspectives , aller dans un meeting comme celui la , c est inevitablement légitimer et cautionner tout le projet poltique et ideologique d organisations comme l UOIM ou autres...et puis je trouve pas très honnête ce rapprochement avec la lutte des noirs americains qui avait un contenu autrement progressiste , ne serait ce que la revendication de l égalité civique et qui de plus était un mouvement de masse : autre contexte , autre perspective..et puis nous reprocher de ne pas avoir pris position ouvertement et publiquement contre les insultes que dut subir Simone Weill en tant que juive et femme, voila qui ne manque pas de sel ....

[Doctor No]

Tout ceci est profondément faux, gravement faux et conduit inévitablement au gauchisme le plus sectaire et à un isolationnisme poussé. C'est une spirale descendante qui mène au néant et les masses les ignoreront avec un haussement des épaules.
Spartacre

Tout est une question de rapport de force ....en l absence d un mouvement ouvrier puissant , offrant ses propres perspectives , aller dans un meeting comme celui la, c est inevitablement légitimer et cautionner tout le projet poltique et ideologique d organisations comme l UOIM ou autres...

Les principes, une question de "rapport de forces"? C'est un préjugé ankylosé proposé depuis longtemps pour justifier tous les immobilismes. Et toujours faux, car on pourra toujours le brandir, les masses ne se mobilisent jamais complètement et il y aura toujours des grincheux qui trouveront qu'elle ne "se mobilisent pas assez".
"En l'absence d'une mouvement ouvrier"...mais c'est quoi le mouvement ouvrier si non celui qui existe tel qu'il est? Et c'est aussi attendre un mouvement ouvrier idéal, pur, comme le souhaitent ceux qui ne le connaissent que dans le plus mauvais livres.
Quant à "cautionner le projet politique et idéologique" des gens qui se rallient à une manifestation pour les libertés publiques c'est le comble de l'absurdité pour ne pas parler de malhonnêteté destinée à défendre une politique indéfendable.

Ou pour ou contre les projets liberticides de Vals et sa ministre de justice.

Ou pour ou contre la manifestation qui la dénonce.

Il n'y a pas à tortiller, moins encore un chemin "au milieu" sauf pour ceux qui, d'une manière ou d'une autre, consciemment ou inconsciemment, seraient pour ces lois scélérates.
Ici, dans ce cas bien réel et concret, c'est la défense des libertés publiques et la lutte contre les persécutions des immigrés sous des prétextes qui cachent mal la xénophobie.
Pour un communiste il n'y a qu'un choix, qu'un devoir, qu'une obligation: participer, faire participer et travailler de toutes ses forces a sa réussite.

Les autres, feront comme ils voudront.

[ulm]

"En l'absence d'une mouvement ouvrier"...mais c'est quoi le mouvement ouvrier si non celui qui existe tel qu'il est? Et c'est aussi attendre un mouvement ouvrier idéal, pur, comme le souhaitent ceux qui ne le connaissent que dans le plus mauvais livres.
Quant à "cautionner le projet politique et idéologique" des gens qui se rallient à une manifestation pour les libertés publiques c'est le comble de l'absurdité pour ne pas parler de malhonnêteté destinée à défendre une politique indéfendable.

doctor no

le mouvement ouvrier actuel, c'est celui qu'on tente de construire dans nos boites, nos quartiers partout on nous sommes present. Il me semble que la lutte de classe doit etre la clé de notre activité.

Pour un communiste il n'y a qu'un choix, qu'un devoir, qu'une obligation: participer, faire participer et travailler de toutes ses forces a sa réussite.

pour moi c'est forcement la lutte de classe.

[Bertrand]

Modération : les avis des uns et des autres sont clairement exprimés et ... ça commence à tourner en rond. On ferme.