Extrait de Mediapart : encouragés, les racistes s'en donnent à coeur joie.
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Identité nationale: le site d'Eric Besson devient un défouloir raciste
Fin octobre, ils étaient plusieurs responsables politiques à souligner le risque de dérapage du débat sur l'identité nationale que s'apprêtait à lancer le ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Eric Besson. «Ce débat est très risqué. Je pense qu'à la veille d'élections régionales, il peut très vite déraper sur des discussions dont nous avons horreur», avait même estimé Christine Boutin, la très conservatrice présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD), le 28 octobre.
Moins d'un mois après son ouverture, le site de contributions au débat sur l'identité nationale, géré par le ministère de l'immigration, est devenu le défouloir de la xénophobie d'une partie de la population. Près de 40.000 personnes ont déjà posté un message, selon le cabinet d'Eric Besson, contacté mardi en fin de journée. A la question, «Pour vous, qu’est-ce qu’être français?», propos racistes et amalgames fusent, par centaines, et sous des pseudonymes parfois évocateurs («desouche», «Patriot», «lafraaaance», etc.). Des propos d'autant plus étonnants qu'ils sont modérés (par un consultant extérieur), comme le précise le bandeau rose en haut du site. La charte de modération à laquelle renvoie le site est pourtant claire:
Pour "Biket507", «la nationalité française a été attribuée à tout va. La France est devenue une colonie de l’Afrique de façon irrémédiable». «Avant la France avait des colonies, maintenant elle est colonisée ; le droit du sol et l’invasion essentiellement maghrébine viendront à bout d’un sujet qui ne fera plus l’objet d’un débat dans 1 ou 2 décennies car notre identité propre aura complètement disparu, il suffit de regarder la sortie des écoles pour s’en rendre compte», écrit "Jean-Michel11", concluant son propos d'un «Charles Martel reviens, vite !».
Les Maghrébins seraient responsables de l'insécurité
«Les incidents qui se multiplient et les exemples cités concernent pratiquement toujours les communautés africaines et musulmanes, estime un autre internaute, qui fait remarquer que «curieusement, les Asiatiques (...) ne revendiquent pratiquement jamais, sont absents dans les scènes de violences, émeutes.» «Chaque peuple doit avoir le droit de choisir celles qui sont le plus compatibles avec ses valeurs», ajoute-t-il.
Les étrangers seraient des profiteurs:
«Ce qui me peine beaucoup, écrit Domi83, c’est d’attirer tous ces étrangers qui profitent du social, ces gens là ne travaillent pas !! Ils vivent grâce aux allocations familiales et autres aides diverses, alors que nous, propres Français, nous n’y avons pas droit car nous travaillons. Je paye un impôt social pour la sécu et les services sociaux, mais j’en ai franchement MARRE de devoir travailler et d’être prise pour une vache à lait. QU'ELLE DEVIENT MOCHE LA FRANCE, J’AI HONTE POUR ELLE ET J’AI HONTE D’ETRE FRANÇAISE !! Voilà ma bien triste opinion de la France. QUEL GACHIS.»
Les étrangers seraient favorisés au détriment des «Blancs»:
«Les soi-disant marginalisés ont droit à tous les micros, les télévisions, les attentions et ne sont pratiquement jamais contredits ! Quelle est leur souffrance à côté de nos paysans, pêcheurs, artisans, dont les salaires sont ridicules, les métiers, largement "souchiens", en péril !», s'énerve "La propagande".
Les Maghrébins ne respecteraient pas les «valeurs de la République»:
«Etre français», selon "Divn", c'est «être hostile à ceux qui sont hostiles aux lois françaises, à commencer par celles qui sont perçues comme lois du pays d'accueil», c'est «dénonc[er] la "nouvelle France"», être «révolté d'entendre, sur mon sol, des manifestants hurler des slogans antisémites ou soutenir les terroristes du Proche-Orient», ne plus «support[er] que des drapeaux étrangers ou des banderoles francophobes soient brandis agressivement lors de rencontres sportives ou dans des manifestations de rue», ne plus apprécier «qu'il y ait dans nos banlieues des hommes et des femmes pour voir en Ben Laden un saint ou un héros.»
Chacun y va de sa solution. Pour FDS, «tous les matins il faudrait faire chanter la Marseillaise dans les établissements scolaires et les lieux de travail, avec sanctions en cas de non exécution». «Pourquoi ne pas organiser un référendum sur la question de l’islamisation rampante de notre société?», interroge Françoise.
Surtout, ils sont nombreux, depuis dimanche, à saluer le vote des Suisses, qui, à l'appel de la droite populiste, a voté à 57,5% l'interdiction de la construction de minarets: «Vive la Suisse!»; «Aujourd'hui je me sens plus suisse que français»; «A quand un référendum populaire pour que les vrais Français puissent contibruer pour une vraie France?», peut-on lire.
De Villiers et Morano en éclaireurs
Mais les débordements racistes de ce débat ne se cantonnent pas au site d'Eric Besson. Le blog de l'UMP dédié au débat, et ouvert le 2 novembre, abrite le même type de réponses (lire notre onglet "Prolonger"). «Je ne peux admettre qu'un noir musulman (par exemple) soit aussi français que moi dont le grand-père s'est battu à Verdun, le père en 40 et qui apprécie tous les produits du terroir contenant du cochon. Et en plus, il siffle la Marseillaise...», estime Mélodie, qui juge ce débat «inutile» puisque «nos gouvernements souhaitent une France métissée et qu'hélas ils y parviennent».
La réponse de Serge est symptomatique du balancier que l’on retrouve souvent entre un attachement à une tradition et la reconnaissance d’une diversité pourvu qu’elle vienne du monde judéo-chrétien. Et donc du rejet de l’islam: «La France est une nation de culture gréco-latine et de tradition chrétienne, mais c'est aussi une république laïque. Etre français, c'est d'abord reconnaître ce fait historique incontestable et inaliénable, mais c'est aussi adhérer à un certain nombre de valeurs (...). Mais la France est aussi faite de la diversité de ces régions et de son peuple, constitué d'apports successifs de migrants, aujourd'hui parfaitement intégrés car majoritairement d'origine européenne, et partageant globalement les mêmes valeurs. Ceux qui aujourd'hui tentent de nous imposer intégrisme, prosélytisme religieux et communautarisme n'ont pas leur place dans notre République.»
«Tout ce qui se passe avec les “sans-papiers” n'est pas tolérable, explique Cécile. Nous ne devrions pas les garder sous prétexte d'analyser je ne sais quoi. Le retour immédiat au pays s'impose car ce n'est pas rendre service à un pays que d'accepter que ses habitants s'enfuient sous prétexte qu'ils seront plus heureux ailleurs.»
Autant de discours dignes des sites et forums d'extrême droite, et qui ne sont pas non plus sans rappeler ceux du Front national dans les années 1980. «J'adore les étrangers chez eux, j'adore les mosquées en Algérie, j'adore le tchador au Maghreb», avait l'habitude de lancer Jean-Marie Le Pen, comme lors de ce débat sur l'immigration, en décembre 1989.
Si une partie des Français se permettent aujourd'hui de tenir de tels propos, c'est aussi parce que les dirigeants de la majorité donnent l'exemple, à l'échelon local comme national. Nouveau venu dans le comité de la majorité présidentielle, Philippe de Villiers n'a de cesse de dénoncer «l'islamisation des esprits», et de rappeler que, selon lui, «ce n'est pas à la France de s'adapter à l'islam, c'est à l'islam de s'adapter à la République».
En 2006, le président du MPF expliquait, dans son livre Les Mosquées de Roissy, qu'«il sera trop tard, quand Marianne portera le tchador, trop tard pour s’alarmer, trop dangereux pour protester».
Lors de la campagne présidentielle de 2007, la future secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, avait déjà tenu un discours affligeant sur le marché de Montreuil, après la sortie de Nicolas Sarkozy sur la kärcherisation des banlieues.
«Les minarets en Suisse c'est non... et à Barbès?»
Et depuis le vote des Suisses, le 29 novembre, l'UMP affiche sans complexe son penchant pour l'interdiction des minarets en France. «Est-ce qu'on a forcément besoin de minarets pour le faire? Ça, je n'en suis pas persuadé!, a expliqué Xavier Bertrand, le patron de l'UMP, au sujet de la pratique de l'islam, dans le Grand jury RTL, dimanche soir. A Saint-Quentin, il y a une mosquée dans ma ville mais il n'y a pas forcément de minaret.»
Le lendemain, Dominique Paillé, le porte-parole adjoint du mouvement, lui a emboîté le pas, en disant n'être «pas sûr» de la nécessité de construire des minarets en France. «Les salles de prières sont tout à fait indispensables mais pour autant faut-il des minarets au-dessus de ces salles de prière? Moi je n'en suis pas sûr», a-t-il expliqué au micro de France Info.
«Il y a évidemment des clochers sur les églises mais c'est un héritage historique», a-t-il souligné, en opérant une distinction entre les «religions qui étaient là avant l'avènement de la République» et «celles qui sont arrivées après». «Pour le reste il faut savoir, pouvoir en tout cas assumer ses convictions sans que cela blesse qui que ce soit, et notamment sans que cela transgresse le principe de laïcité», a-t-il ajouté.
Sur son blog, le député des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, franchit un cap. «Jusqu'à preuve du contraire, les Suisses acceptent le principe de lieux de culte – ce qui n'est pas toujours le cas en France – mais ils refusent une ostentation considérée comme une provocation. C'est parfaitement leur droit. Et ce qui est vrai pour la Suisse, l'est aussi pour la France», écrit-il.
Frédéric Lefebvre, le porte-parole du parti, a tenté de rectifier le tir, en répétant, lundi midi, que la «France n'est pas la Suisse». Pour lui, évoquer la présence des minarets dans le paysage urbain est légitime «au sein du débat sur l'identité nationale» mais «le prosélytisme doit s’arrêter là où il y a des règles». «Nous ne laisserons pas faire la provocation», a-t-il déclaré.
D'autres, comme le patron des députés UMP, Jean-François Copé, ont tenté de déplacer le débat sur l'interdiction de la burqa. «Ce qui est pour moi l'objet d'un véritable combat, ce sont les comportements intégristes. Prenez par exemple la question de la burqa, qui n'est pas une question religieuse! Il faut une loi d'interdiction», a-t-il estimé sur France Info.
Mais sur le blog de la fédération UMP du Finistère, on trouve des propos d'une tout autre virulence. Dans un billet intitulé «Les minarets en Suisse... c'est non... et chez nous ...à Barbès...?», Jean-René Le Léanec, délégué UMP de la 2e circonscription du Finistère, se plaint des «musulmans qui confisquent les trottoirs [lors de leur prière] chaque vendredi» à Barbès (dans le XVIIIe arrondissement de Paris).
«Les minarets en Suisse c'est non... et à Barbès?» Et depuis le vote des Suisses, le 29 novembre, l'UMP affiche sans complexe son penchant pour l'interdiction des minarets en France. «Est-ce qu'on a forcément besoin de minarets pour le faire? Ça, je n'en suis pas persuadé!, a expliqué Xavier Bertrand, le patron de l'UMP, au sujet de la pratique de l'islam, dans le Grand jury RTL, dimanche soir. A Saint-Quentin, il y a une mosquée dans ma ville mais il n'y a pas forcément de minaret.» Le lendemain, Dominique Paillé, le porte-parole adjoint du mouvement, lui a emboîté le pas, en disant n'être «pas sûr» de la nécessité de construire des minarets en France. «Les salles de prières sont tout à fait indispensables mais pour autant faut-il des minarets au-dessus de ces salles de prière? Moi je n'en suis pas sûr», a-t-il expliqué au micro de France Info. «Il y a évidemment des clochers sur les églises mais c'est un héritage historique», a-t-il souligné, en opérant une distinction entre les «religions qui étaient là avant l'avènement de la République» et «celles qui sont arrivées après». «Pour le reste il faut savoir, pouvoir en tout cas assumer ses convictions sans que cela blesse qui que ce soit, et notamment sans que cela transgresse le principe de laïcité», a-t-il ajouté. Sur son blog, le député des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, franchit un cap. «Jusqu'à preuve du contraire, les Suisses acceptent le principe de lieux de culte – ce qui n'est pas toujours le cas en France – mais ils refusent une ostentation considérée comme une provocation. C'est parfaitement leur droit. Et ce qui est vrai pour la Suisse, l'est aussi pour la France», écrit-il. Frédéric Lefebvre, le porte-parole du parti, a tenté de rectifier le tir, en répétant, lundi midi, que la «France n'est pas la Suisse». Pour lui, évoquer la présence des minarets dans le paysage urbain est légitime «au sein du débat sur l'identité nationale» mais «le prosélytisme doit s’arrêter là où il y a des règles». «Nous ne laisserons pas faire la provocation», a-t-il déclaré. D'autres, comme le patron des députés UMP, Jean-François Copé, ont tenté de déplacer le débat sur l'interdiction de la burqa. «Ce qui est pour moi l'objet d'un véritable combat, ce sont les comportements intégristes. Prenez par exemple la question de la burqa, qui n'est pas une question religieuse! Il faut une loi d'interdiction», a-t-il estimé sur France Info. Mais sur le blog de la fédération UMP du Finistère, on trouve des propos d'une tout autre virulence. Dans un billet intitulé «Les minarets en Suisse... c'est non... et chez nous ...à Barbès...?», Jean-René Le Léanec, délégué UMP de la 2e circonscription du Finistère, se plaint des «musulmans qui confisquent les trottoirs [lors de leur prière] chaque vendredi» à Barbès (dans le XVIIIe arrondissement de Paris), vidéo à l'appui. «Ils forc[ent] les piétons à marcher sur la chaussée et (...) bloquent l'entrée de la rue des Poissonniers avec une barrière, empêchant ainsi tout véhicule de l'emprunter, écrit ce responsable local. Cela dure depuis des mois, sans aucune intervention des forces de l'ordre pour faire cesser cette manifestation religieuse illégale [loi de 1905] et ce trouble à l'ordre public. En raison de pics de pollution de l'air à Paris, le maire de Paris, Bertrand Delanoë a annoncé que le stationnement résidentiel sera gratuit… et là… on fait quoi…?», interroge-t-il, avant de rappeler l'épisode Clotilde Reiss, cette étudiante «détenue en Iran (...) pour avoir participé à des manifestations post-électorales». Et de conclure: «La France, je crois savoir, est le pays des droits de l'homme… pas de l'intolérance religieuse… essayez donc d'en faire autant dans le prochain pays musulman que vous visiterez lors de vos prochaines vacances… vous m'en parlerez ici à votre retour…»
Et les politiciens de droite - le maire UMP de Gussainville - tiennent des propos que ne désavouerait pas les Le Pen : "10 millions qu'on paie à rien foutre et qui vont nous bouffer". Que cette canaille aille donc remplacer les sans-papiers à la plonge dans les restos où il gueuletonne ! :ph34r: