par Sinoue » 14 Oct 2009, 14:03
Ok alors à mon raisonnement, ya deux points qui me bloquent,
Les forces productives sont les travailleurs et les machines. Donc on peut dire que depuis 1945, elles ont cru et de façon exponentielle. Mais il faut aussi remarquer que l'économie a laissé de côté une part non négligeable de forces productives potentielles. La plupart des pays du tiers monde est restée "sous-exploitée" au sens où la main d'oeuvre était: ou exploitée de façon grossière (par la guerre, l'occupation, le pillage ou l'astreinte a des taches très dures ayant pu etre effectuées par des machines); ou simplement laissée en dehors de l'économie capitaliste internationale (petite agriculture, artisanat, mendicité...).
Dans les pays riches, il y a eu une particularité avec le plan Marshall. L'emmergence du bloc soviétique a incité les Etats-Unis à gonfler sa part du gâteau en finançant des économies nationales en Europe et en Asie. Ainsi la Corée, le Japon, la RFA, l'Italie... ont pu bénéficier d'une croissance presque à deux chiffres. Ces économies ont connu le plein emploi et ont donc considérablement accru leurs forces productives.
Le communisme et le capitalisme ne pouvant pas vivre simultanément, elles se sont menées une guerre respective, une concurrence qui les a poussé à exploiter au maximum leurs forces productives. Cependant cette croissance rapide s'est essouflée au bout de 30 ans. Est alors apparu dans le camp du capitalisme "du nord" le phénomène du chomage de plus en plus massif, pourtant oublié depuis un certain temps.
Il s'agit à mon avis de faire une nuance entre forces productives, et forces productives potentielles. Le capitalisme a grandement développé ses forces productives alors qu'elle avait un ennemi extérieur. Cette compétition menée "à bout de souffle" amena finalement la dislocation du bloc soviétique, on laisse de coté les raisons internes. Face au ralentissement lié à la surproduction des années 80, le capitalisme voit s'ouvrir devant lui, presque toutes les parts de marché anciennement de l'autre coté du rideau de fer. Un second souffle lui est alors accordé.
Le ralentissement du développement des forces productives qui durait depuis environ 15 ans, laisse place à une nouvelle phase de croissance qui dure cahin-caha jusque 2008. Entre temps de nouveaux marchés se sont ouverts au systeme: la Chine et autres.
Mais ce qu'il faut se demander, c'est la difference entre les forces productives manuelles et mécaniques. Car si le développement technologique permet de démultiplier et complexifier les machines, la part de main d'oeuvre employée, la seule qui puisse etre à l'origine de la plus-value, a eu plutot tendance à diminuer.
En France, le chômage officiel ou pas, n'a quasiment cessé de croitre depuis 30 ans. les petits boulots et tâches inutiles pouvant parfaitement etre ignorées ou executés par des machines, ont aussi augmenté.
Quitte à parler de morale, on peut aussi parler de la "production artistique". En matiere economique, il est impossible de juger de la valeur marchande et "productive" d'une oeuvre d'art. Mais en temps qu'humain on peut parfaitement avoir son gout là dessus. Par exemple Vérié, ne trouves tu pas la production artistique d'aujourd'hui, particulièrement faible? On s'entend bien je parle de valeur artistique, quelque chose de purement subjectif; non pas de quantité de production. C'est à dire de "l'efficacité" avec laquelle la matière est exploitée.
Je te prends un exemple. La bourgeoise en se développant, notamment avec la découverte du nouveau monde, a dévelopé ses nouvelles découvertes de façon tres riche et variée. Ainsi la période historique appelée renaissance a donné lieu à de formidable avancées dans le domaine de l'art et du traitement de l'image. Les peintres ont domestiqué l'usage de la perspective... Il s'agit là de sa phase de développement commercial à travers le monde. La bourgeoisie accomplit une seconde "révolution/évolution", avec la révolution industrielle. Dans le domaine artistique, cela s'est notamment traduit par l'émergence de mouvements artistiques très riches: impressionisme, surréalisme... (je suis d'accord cela est tout à fait subjectif)
Qu'avons nous aujourd'hui, notamment d'un point de vue artistique, sur le traitement de l'image? Un tas de nouveautés technologiques, avec le cinéma, les images de synthese... Mais est ce que les forces productives susceptibles d'utiliser ces outils modernes sont exploitées? Je me place juste d'un point de vue artistique, car je n'ai pas de chiffres, mais la qualité de production artistique ne fait que baisser depuis 30 ans, à mon gout.
Outre ces petits exemples d’ordre artistique, ce que je voulais dire, c’est qu’à mon avis, les machines se sont développées, mais la main d’œuvre employée à la production a baissé en quantité et en « qualité ». qu’est ce que j’entend par qualité ? ça rejoint le deuxieme point qui me pose problème.
Le caractère "productif", ou socialement nécessaire d'une marchandise. Les industries de luxe ou du tourisme sont elles des productions "socialement nécessaires"? Une quantité non négligeable de la production actuelle sert à des industries ou finances non nécessaires à l’humanité, il y a certes les industries d’armement, mais aussi les industries et secteurs économiques parasitaires.
En conclusion, oui l’humanité a fait de grands bonds d’ordre technologique depuis 65 ans ; mais elle laisse se développer une part de plus en plus grande de forces improductives. Phénomène croissant depuis 30 ans, atténué par l’ouverture progressive des ex-pays de type « communiste ». La production a augmenté, mais l’emploi utile des forces productives diminue.