a écrit : Convidado
si tout cela est vraie, alors le capitalisme est un système que malgré ses crises et ses guerres et ses gaspillages a un avenir devant soi et tout compte fait il a fait progresser plus l'humanité qu'il la faite régresser, non?
Bernstein aurait raison contre ...tous les autres et il vaut mieux se battre pour réformer ce système que pour un hypothétique changement révolutionnaire qui devient impossible du fait que comme disait Marx on ne change pas une équipe qui gagne.
1) D'abord, nous partons de la réalité, que cela nous plaise ou non. Donc, il n'y a pas à poser la question "si tout cela est vrai ?", car c'est vrai - sauf pour Erou qui nie la réalité en bloc... Ou alors, il faut que nous prouves que ce développement du capitalisme est imaginaire, mais tu vas avoir les mêmes difficultés que Erou.
2) Le capitalisme a-t-il pour autant un avenir devant lui malgré ses crises, ses guerres et ses gaspillages ? Peut-être si nous ne parvenons pas à le renverser. A moins qu'il ne sombre dans la barbarie absolue après une guerre nucléaire. Nous ne sommes pas des émules de Nostradamus.
3) Constater que le capitalisme a considérablement développé les forces productives depuis la seconde guerre mondiale devrait-il conduire au réformisme ?
D'une part,
le capitalisme n'est pas réformable : toute son histoire le montre. D'autre part, le fait qu'il se soit développé n'implique pas qu'il ait maîtrisé ses crises ! Ce développement des forces productives entre continuellement en contradiction avec les structures sociales, étatiques etc. Donc, ces contradictions peuvent permettre au prolétariat de prendre conscience de la nécessité de changer le système etc.
a écrit : Convidado
S'il n'y a pas de crise final du capitalisme, à quoi bon lutter contre
Tu poses vraiment mal le problème. Nous constatons qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent de "crise finale" du capitalisme et que le capitalisme ne s'est pas s'effondré pas tout seul, c'est tout. Il n'y aura de crise finale que quand le prolétariat s'emparera du pouvoir. A moins, encore une fois, que, faute de révolution, le capitalisme ne sombre cette fois dans une barbarie dont il ne se relèvera pas (bis). On n'en sait rien.
a écrit : Convidado
tout compte fait il a fait progresser plus l'humanité qu'il la faite régresser, non?
Encore une fois, tu poses mal le problème. Puisque le socialisme aurait pu faire beaucoup mieux ! On peut dire en effet que le capitalisme l'a plutôt fait progresser, mais à quel prix : 50 millions de morts de la guerre mondiale, quelques millions ou quelques dizaines de millions ensuite dans les guerres "locales"...
La population n'a peut-être pas envie de se payer une troisième guerre mondiale, et les gens des pays qui sont toujours en guerre n'ont peut-être pas envie de continuer. Ca peut faire partie, avec la crise, d'une situation qui peut susciter une révolution, non ? Même si le capitalisme continuait encore à se développer.
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Derrière cette discussion, il y a une erreur fondamentale, dont Erou est le défenseur caricatural : considérer que c'est seulement la fin du développement des forces productives qui peut amener la révolution et la fin du capitalisme. Si tu considères les mouvements révolutionnaires prolétariens comme la Commune et la Révolution russe, ou plus récents comme la révolution bolivienne de 1952 ou la révolution hongroise de 1956 (plus discutable mais c'est HS), ces insurrections n'ont pas été suscitées par une baisse des forces productives.
Donc il faut laisser de côté ces théories économistes mécanistes...