l'huma parle de LO et de l'URSS

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Vérié » 08 Avr 2009, 07:44

a écrit :
Badou
De plus la question à laquelle Sachtman ne répond pas, Verié y répond en disant que l'état ouvrier dégénéré s'est transformé en état capitaliste par la simple volonté de la bureaucratie.


Fais au moins l'effort de lire ce que j'écris, et d'essayer de comprendre mon raisonnement, même si nous ne sommes pas d'accord.

Il y a deux choses différentes :
-La nature de l'Etat
-La nature de l'économie

La nature de l'économie en URSS n'a jamais dépassé le stade d'un capitalisme arriéré. L'URSS n'est donc pas "redevenue capitaliste".

L'Etat en revanche a été ouvrier après la prise de pouvoir mais s'est effondré.

Il y a un décalage entre l'Etat et l'économie. La transition au socialimse est un processus volontariste. Mais ce décalage ne peut pas durer très longtemps : on avance ou on recule. Quand on recule, c'est l'Etat qui s'adapte aux nécessités de l'économie capitaliste.

a écrit : Badou
Trotsky considérait que la bureaucratie était un frein pour l'économie. Cette prévision s'est avérée exacte tandis que Verié essaye de faire porter le poids de l'échec économique de l'URSS à la planification tout simplement, ou de faire couler cette dernière avec la bureaucratie: "planification bureaucratique


C'est une déformation tout à fait ridicule de mes propos. La planification ne peut pas être isolée et séparée de l'ensemble du fonctionnement du système stalinien. C'est un tout que nous jugeons positif ou non. La planification n'est rien d'autre qu'une mesure technico-économique au service d'une classe ou d'une autre, au service de l'industrie militaire ou du bien être de la population etc.

a écrit : Finimore
Doit-on comprendre que l'URSS change de nature dès la fin des années 20 ? n'est-ce pas aussi cette thèse qui est défendue par l'ultra-gauche conseilliste ?

Il y a différentes variétés de conseillistes. En gros les conseillistes nient la nécessité d'un parti, ou à la limite acceptent un parti à condition qu'il ne joue pas un rôle dirigeant. Certains conseillistes considèrent que Lénine était un révolutionnaire bourgeois. Ce n'est pas du tout la position que je défend.
___

PS J'attend toujours que les camarades de LO expliquent sérieusement les différences concrètes entre la Chine maoiste et l'URSS stalinienne.

Et aussi que les ML nous disent ce qu'ils pensent de la Corée du Nord.
Vérié
 
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Message par artza » 08 Avr 2009, 08:04

Personnellement je pense que LO et Trotsky avant t'ont largement répondu au cours de ces...trente dernières années.

Tu as même contrairement à moi bénéficié d'un traitement de faveur avec stages et cours particuliers délivrés par les plus "éminents spécialistes" de LO sur ce sujet.

Tu ne fus pas convaincu.

Ca ne saurait prouvé que tu avais raison, ni que les faits t'ont donné raison.

Bien au contraire, les faits n'ont pas spécialement validés ton point de vue.

Encore une fois, je ne peux que te renvoyer à la lecture de tout ce que LO a produit sur le sujet, contrairement à toi.

Je n'ai pas mieux à t'offrir, mais au moins c'est quelque chose, parce que désolé qu'as-tu raconté sur l'URSS au fil de ses années ?

Rien ?

Et tu répètes la même chose en boucle, en ajoutant une bêtise de plus à chaque tour de boucle.

Je ne vais pas les relever, à quoi bon?
artza
 
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Message par Vérié » 08 Avr 2009, 08:20

(artza @ mercredi 8 avril 2009 à 08:04 a écrit :
Encore une fois, je ne peux que te renvoyer à la lecture de tout ce que LO a produit sur le sujet, contrairement à toi.


Je ne crois pas avoir à rougir des positions que nous avons développées dans la discussion avec LO. Le groupe Combat Communiste a largement développé ses positions dans de nombreux textes, dont celui que j'ai cité : La contre-révolution russe, qui, bien qu'il remonte à 1978, comporte d'ailleurs un passage très intéressant sur la crise en URSS.


LO, contrairement à ce que tu racontes, n'a jamais expliqué quelle différences concrètes il y a avait entre ces deux Etats staliniens, l'URSS et la Chine, au delà de leur origine différente, en quoi ces différences changeaient les perspectives dans ces deux pays etc.

S'il y a un texte de référence sur le sujet, rien ne t'empêche de le mettre e ligne ou d'en donner le lien.

Sur beaucoup d'autres sujets, pourtant largement traités par LO, ceux-là, des intervenants se sont efforcés de résumer au moins la position de LO. Pourquoi ne pas le faire sur ce sujet précis ? Tout simplement parce que LO, du fait de l'incohérence de ses positions, ne le peut pas.
Vérié
 
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Message par badou » 08 Avr 2009, 12:41

La nature de l'économie en URSS n'a jamais dépassé le stade d'un capitalisme arriéré. L'URSS n'est donc pas "redevenue capitaliste".

Tu ne répond à rien du tout et tu réafirme ta thèse sous la forme d'un sophisme grossier. Il y a autant d'erreur que de mots.
J'ai précisé dans mes précédent message que la "nature de l'économie" comporte beaucoup d'éléments similaires en système capitaliste et en système socialiste pour la simple et bonne raison que la société socialiste est "issue des flancs" du capitalisme.
Qu'est-ce que la "nature de l'économie"? Comment cette nature peut-elle "dépasser un stade" dans la mesure où c'est une nature? Le capitalisme arriéré comme chacun sait est un état fixe et non une notion relative et étant donné que l'économie de l'URSS c'est le mal on peut considérer qu'elle n'a jamais évolué.
Effectivement pour mériter le nom de socialiste il faut avoir dépassé la production des pays capitalistes avancés, effectivement l'URSS même si elle s'en est raprochée n'a jamais atteint ce stade. Mais ce dont il est question c'est le développement des forces productives, et la phrase précédente n'a pas pour conclusion: c'était le capitalisme, cela est faux, c'était une phase transitoire.
La conséquence de ta phrase c'est que la révolution d'octobre n'a jamais existé. Mais comme tu en es un peu conscient, tu dis:

L'Etat en revanche a été ouvrier après la prise de pouvoir mais s'est effondré.

"effondré", donc le capitalisme a été restauré lors de la NEP ou lors de l'arrivée au pouvoir de staline ou encore dans une période infinitésimale le 25 octobre 1917

Il y a un décalage entre l'Etat et l'économie. La transition au socialimse est un processus volontariste. Mais ce décalage ne peut pas durer très longtemps : on avance ou on recule. Quand on recule, c'est l'Etat qui s'adapte aux nécessités de l'économie capitaliste.

Dans la mesure où l'économie est planifiée il y a beaucoup moins de décalage entre l'état et l'économie, ce qu'il faudrait dire c'est en quoi consiste ce décalage. Je ne comprend la deuxième phrase que comme de l'idéalisme. "On avance ou on recule" donc impossibilité de considérer que la réaction en URSS a pu jouer un role progressiste en s'adaptant à la nécessité de briser le secteur capitaliste à la campagne pour développer les forces productives.


Badou
Trotsky considérait que la bureaucratie était un frein pour l'économie. Cette prévision s'est avérée exacte tandis que Verié essaye de faire porter le poids de l'échec économique de l'URSS à la planification tout simplement, ou de faire couler cette dernière avec la bureaucratie: "planification bureaucratique

C'est une déformation tout à fait ridicule de mes propos. La planification ne peut pas être isolée et séparée de l'ensemble du fonctionnement du système stalinien. C'est un tout que nous jugeons positif ou non. La planification n'est rien d'autre qu'une mesure technico-économique au service d'une classe ou d'une autre, au service de l'industrie militaire ou du bien être de la population etc.


Il n'y a aucune déformation tu répète ce que je dis: il y avait une bureaucratie donc c'est tout mal et la planification va avec. La propriété d'état et la planification de la production sont des instrument (les principaux) au service de l'abolition des classes et la planification subsistera après la disparition des classes à moins que l'on ne pense que l'économie capitaliste peut être meilleure pour le progrès selon les circonstances. C'est toi qui réduit la planification à un simple concept et qui le dissocie et de la bureaucratie et de tout système alors que c'est le résultat d'une révolution prolétarienne à laquelle tu n'accorde presque aucun impact. Il se trouve que la caste bureaucratique, a utilisé la planification à ses propres fins. Donc, selon toi, cette planification souillée par la bureaucratie ne pouvait être maintenue et le système capitaliste lui était préférable.

Il fallait donc chasser la planification sans la bureaucratie ce qui a été fait ce qui montre que l'on peut disjoindre dans une certaine mesure ces deux chose.

La 2ème possibilité c'était de chasser la bureaucratie pour que le prolétariat prenne en main la planification de manière démocratique, mais cela tu ne veux pas l'envisager car cela aurait mis complètement à plat la thèse du capitalisme d'état.

En terme de prise de position et d'action au niveau de l'URSS il faut dire clairement laquelle de ces positions était juste.

Fallait-il défendre l'URSS contre l'Allemagne et le Japon? si oui est-ce que c'est parce qu'ils sont plus pires ou quelque chose de plus objectif?


Pour le métaphysicien, les choses et leurs reflets dans la pensée, les concepts, sont des objets d'étude isolés, à considérer l'un après l'autre et l'un sans l'autre, fixes, rigides, donnés une fois pour toutes. Il ne pense que par antithèses sans moyen terme : il dit oui, oui, non, non; ce qui va au-delà ne vaut rien.
Engels, Anti-Dühring

NE SOMMES NOUS PAS EN FACE D UN GROS GROS SOUCIS DE DIALECTIQUE? euh c'est que je viens de finir l'anti-duhring, alors c'est plus fort que moi, je vois des problèmes de dialectique VS métaphysique partout....
Redsamourai, je pense que c'est ça

D'ailleurs je ne vois pas de meilleure argumentation que celle de Verié pour expliquer que la révolution c'est la bureaucratie et la bureaucratie c'est la révolution. C'est "un tout".
badou
 
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Message par jedi69 » 08 Avr 2009, 13:10

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


(Gaby @ mardi 7 avril 2009 à 20:15 a écrit :

(jedi69 @ mardi  7 avril 2009 à 20:58 a écrit : Tu devrais relire au moins quelques pages.

Tu devrais relire ce que tu écris. J'ai tout lu. Dans un paragraphe où tu parles du Chili, tu expliques que [/B]les "dirigeants marxistes-léninistes" blabla. Au Chili, les ML, convidado de piedra pourrait t'en dire un bout, ce n'était vraiment pas ça.


Bon, je vois pas trop où j'ai fait cette confusion. J'ai relu, sans citation ... je peux pas faire grand chose.

Sinon, je répondrais(aux intervention qui sont arrivées après celle de Gaby) à ce qui est relatif aux "communistes"(Staliniens et surtout maoïstes) après la 2ème guerre mondiale là :

Communisme ou Maoïsme ?

J'y ai regroupé la polémique qui a commençait ici.




(Vérié @ mercredi 8 avril 2009 à 07:20 a écrit :
(artza @ mercredi  8 avril 2009 à 08:04 a écrit :
Encore une fois, je ne peux que te renvoyer à la lecture de tout ce que LO a produit sur le sujet, contrairement à toi.


Je ne crois pas avoir à rougir des positions que nous avons développées dans la discussion avec LO. Le groupe Combat Communiste a largement développé ses positions dans de nombreux textes, dont celui que j'ai cité : La contre-révolution russe, qui, bien qu'il remonte à 1978, comporte d'ailleurs un passage très intéressant sur la crise en URSS.


[b]LO, contrairement à ce que tu racontes, n'a jamais expliqué quelle différences concrètes il y a avait entre ces deux Etats staliniens, l'URSS et la Chine, au delà de leur origine différente, en quoi ces différences changeaient les perspectives dans ces deux pays etc.

S'il y a un texte de référence sur le sujet, rien ne t'empêche de le mettre e ligne ou d'en donner le lien.

Sur beaucoup d'autres sujets, pourtant largement traités par LO, ceux-là, des intervenants se sont efforcés de résumer au moins la position de LO. Pourquoi ne pas le faire sur ce sujet précis ? Tout simplement parce que LO, du fait de l'incohérence de ses positions, ne le peut pas.


L'origine est fondamentale.

C'est ce qu'on répète sans cesse.

En octobre 1917 la terre appartenait aux paysans, l'industrie appartenait aux ouvriers, les transports, les moyens de communications, les villes appartenaient aux travailleurs. Les exploités possédés les richesses d'un pays arriéré. C'est ça l'état ouvrier, c'est ça l'économie soviétique.

La problème vérié c'est que tu mesures pas la profondeur en détail et générale de la révolution ouvrière et paysanne, les soviets, le parti bolchévik, l'Internationale Communiste, la trace indélébile que ça a laissé à l'URSS et à toute l'Humanité. Tu devrais relire Trotsky et la RÉVOLUTION RUSSE de Février et d'octobre, et ce qui existe de la révolution de 1905.

30 ans plus tard, la révolution chinoise est une révolution bourgeoise. C'est pas la totalité de la classe paysanne et ouvrière qui prenne possession des terres et des usines. Le PCC est une caricature du parti Bolchévik, et le système de conseils ouvrier est rare, exceptionnel dans cette énorme pays. Et je parle pas des conseils, des comités de paysans. C'est pas la majorité de la paysannerie qui est derrière MAO, qui est insurgée. La majorité des exploités soutiennent la révolution bourgeoise, mais n'agissent pas, n'exercent pas le pouvoir, ne possède pas les terres et l'industrie.

Tout ça tu le sais.

C'est pourquoi, c'est une révolution bourgeoise, et donc moins profonde qu'une révolution ouvrière et paysanne 30 ans plus tôt en Russie. C'est pourquoi les possibilités, les perspectives ne sont pas les mêmes. Même si Mao fait appliquer la collectivisation, la planification. A aucun moment la classe ouvrière n'a possédé toute l'industrie, à aucun moment la classe paysanne n'a possédé toutes les terres .. particules par particules, atome par atome, molécule par molécule, de manière intime, organique, contrairement à l'URSS.

Jusqu'à aujourd'hui personne n'a dépossédé totalement les exploités dans l'Ex-URSS. Et vu que le monde capitaliste lui même tend vers la collectivisation, la socialisation, l'étatisation, ça risque pas d'arriver. Je dis pas que c'est fondamentalement impossible, mais bon, les possibilités restent toute petite. Par contre la révolution mondiale, la possession des usines, des terres, des villes, des transports, des moyens de communications par les exploités, ça les possibilités sont beaucoup plus grande aujourd'hui. C'est pourquoi, j'insiste sur la puissance du parti bolchévik intimement lié au système soviétique sur toute la planète à un degré supérieur à notre époque. C'est la base fondamentale du bilan positif de Nathalie Arthaud, de Lutte Ouvrière ... et des perspectives révolutionnaires prolétarienne pour toute l'Humanité.

A+
jedi69
 
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Message par Vérié » 09 Avr 2009, 16:44

a écrit :
Dans la mesure où l'économie est planifiée il y a beaucoup moins de décalage entre l'état et l'économie, ce qu'il faudrait dire c'est en quoi consiste ce décalage. Je ne comprend la deuxième phrase que comme de l'idéalisme. "On avance ou on recule" donc impossibilité de considérer que la réaction en URSS a pu jouer un role progressiste en s'adaptant à la nécessité de briser le secteur capitaliste à la campagne pour développer les forces productives.


Badou, essaie au moins de comprendre mon raisonnement, même si tu ne le partages pas.

Quand le prolétariat prend le pouvoir, l'économie est toujours capitaliste, nous sommes bien d'accord ? Sous la commune par exemple.

Il convient donc de distinguer la nature de l'Etat de la nature de l'économie.

Un certain nombre de tendances et de gens parlent d'Etat socialiste et d'Etat capitaliste, mélangeant les diverses notions.

Il n'y a jamais eu d'"Etat socialiste" en URSS, mais un Etat ouvrier dont les dirigeants se fixaient pour objectif d'étendre la révolution et, non pas de construire le socialisme en URSS, ni même de prendre des mesures socialistes, ce qui était impossible, mais de tenir tant bien que mal en attendant le renfort de la révolution européenne.

Le pouvoir "physique" de la classe ouvrière organisé s'est effondré dans les années vingt. Cela est indiscutable. Sinon, nous ne disposons pas des mêmes informations historiques. Est resté en place un Etat de type traditionnel dirigé par un parti encore révolutionnaire, bénéficiant sans doute encore pendant un certain temps de l'appui d'une partie de la classe ouvrière, mais placé dans une situation contradictoire et insoluble en l'absence de l'extension de la révolution.

Ce passage célèbre d'Engels (La guerre des Paysans) t'éclairera peut-être :
a écrit : Engels
"C'est le pîre qui puisse arriver au chef d'un parti extrême que d'être obligé d'assumer le pouvoir à une époque où le développement n'est pas mur pour la domination de la classe u'il représente et pour l'application des mesures qu'exige la domination de cette classe. (... Je n'ai pas le courage de tout recopier, mais il faut lire le passage en entier)

En un mot, il est obligé de ne pas représenter son parti, sa classe, mais la classe pour laquelle le mouvement est précisèment mur. Il est obligé dans l'intérêt de tout le mouvement de réaliser les intérêts d'une classe qui lui est étrangère et de payer sa propre classe de phrases, de promesses et de l'assurance qye les intérêts de cette classe étrangère sont ses propres intérêts. Quiconque tombe dans cette situation fausse est irrémédiablement perdu."


C'est ce qui est arrivé aux bolcheviks qui ont été contraints par la situation de prendre des mesures bourgeoises renforçant le caractère bourgeois des rapports de production : rétablissement de sprivilèges des cadres et ingénieurs, fordisme etc.

Car si la situation était sans doute mûre pour la domination de la classe ouvrière en Europe, en Russie isolée, elle ne l'était pas.

a écrit :
impossibilité de considérer que la réaction en URSS a pu jouer un role progressiste en s'adaptant à la nécessité de briser le secteur capitaliste à la campagne pour développer les forces productives.



Ta phrase en'est pas claire... :33:
Si la question que tu poses est de savoir ce qu'il faut penser de la collectivisation des années trente. Cette collectivisation, menée dans des conditions abominables, a permis à la bureaucratie d'accaparer la totalité du suproduit social. (Trotsky lui même l'explique.) Cela lui a donné les moyens de procéder à une accumulation primitive rapide du capital et de développer l'industrie lourde sans donner grand chose en échange à la paysannerie.

Si l'URSS avait été le seul pays sur terre, cela aurait été progressiste, puisque, à l'échelle de l'URSS, cela a permis de développer les forces productives plus vite, en laissant les gens crever de faim. Mais, l'URSS n'étant pas le seul pays sur terre, A l'échelle historique, non, cela n'a pas eu un caractère progressiste. Le développement de style stalinien et maoiste a représenté un gigantesque gachis de travail et de vies humaines.

__
PS Inutile d'employer des grands mots : métaphysique, sophisme etc, ni de tenir des propos méprisants à tout propos. Je pense moi aussi que tu racontes beaucoup d'âneries, mais à quoi cela pourrait-il servir de l'écrire toutes les trois lignes ? Qui vas-tu convaincre ? Nous ne sommes pas dans une assemblée où il est possible de faire du terrorisme intellectuel. Essaie plutôt d'employer des arguments simples et d'essayer de comprendre ma façon de raisonner.
Vérié
 
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Message par badou » 09 Avr 2009, 18:28

a écrit :Il n'y a jamais eu d'"Etat socialiste" en URSS, mais un Etat ouvrier dont les dirigeants se fixaient pour objectif d'étendre la révolution et, non pas de construire le socialisme en URSS, ni même de prendre des mesures socialistes, ce qui était impossible, mais de tenir tant bien que mal en attendant le renfort de la révolution européenne.


a écrit :Nous sommes partisans de la défense de la patrie depuis le 25 octobre 1917. Je l'ai dit plus d'une fois avec la plus grande netteté, et vous n'osez pas le contester. C'est précisément pour « renforcer la liaison » avec le socialisme international, qu'il est de notre devoir de défendre la pa­trie socialiste . Celui‑là compromettrait la liaison avec le socialisme international qui traiterait avec légèreté la dé­fense du pays où le prolétariat a déjà triomphé. Quand nous étions des représentants de la classe opprimée, nous ne traitions pas avec légèreté la défense de la patrie dans la guerre impérialiste, nous en étions les adversaires de principe. Devenus les représentants de la classe dominante qui a commencé à organiser le socialisme, nous exigeons de tous une attitude sérieuse  envers la défense du pays.
...
Je vois d'ici avec quelle noble indignation le « commu­niste de gauche » va repousser cette affirmation et à quelle « critique destructrice » de la « déviation bolchévique de droite » il va se livrer devant les ouvriers. Comment ? Dans la République socialiste  des Soviets, le passage au capitalisme  d'Etat serait un pas en avant ?... N'est‑ce pas trahir le socialisme ?
C’est là précisément qu'est l'erreur économique des « communistes de gauche ». C'est donc sur ce point qu'il faut nous arrêter plus longuement.
Premièrement, les « communistes de gauche » n'ont pas compris quel est exactement le caractère de la transition du capitalisme au socialisme qui nous donne le droit et toutes les raisons de nous appeler République socialiste des Soviets.
Deuxièmement, ils révèlent leur nature petite‑bourgeoise du fait, justement, qu'ils ne voient pas dans l'élément petit­-bourgeois l'ennemi principal auquel se heurte chez nous le socialisme.
Troisièmement, en agitant l'épouvantail du « capitalisme d'Etat », ils montrent qu'ils ne comprennent pas ce qui, au point de vue économique, distingue l'Etat soviétique de l'Etat bourgeois.

Lénine, Sur l'infantilisme de gauche et les idée petites-bourgeoises


a écrit :Un certain nombre de tendances et de gens parlent d'Etat socialiste et d'Etat capitaliste, mélangeant les diverses notions.

Si il y a des gens qui mélangent les notions il y en a qui en inventent: un "état de type traditionnel", fondé sur quelle classe?

a écrit :C'est ce qui est arrivé aux bolcheviks qui ont été contraints par la situation de prendre des mesures bourgeoises renforçant le caractère bourgeois des rapports de production : rétablissement de sprivilèges des cadres et ingénieurs, fordisme etc.


Effectivement, le "caractère" bourgeois des rapport de production. Les cadres et les ingénieurs font partie du prolétariat.

a écrit :Si la question que tu poses est de savoir ce qu'il faut penser de la collectivisation des années trente. Cette collectivisation, menée dans des conditions abominables, a permis à la bureaucratie d'accaparer la totalité du suproduit social. (Trotsky lui même l'explique.) Cela lui a donné les moyens de procéder à une accumulation primitive rapide du capital et de développer l'industrie lourde sans donner grand chose en échange à la paysannerie.

L'URSS tenait la première place mondiale dans la construction de tracteurs en 36, cela venait peut-être de l'industrie légère, ou bien c'était des tracteurs mangeurs de moujiks. :yes:
Qu'est-ce que Trotsky expliquait:
a écrit :Les immenses résultats obtenus par l'industrie, le début plein de promesses d'un essor de l'agriculture, la croissance extraordinaire des vieilles villes industrielles, la création de nouvelles, la rapide augmentation du nombre des ouvriers, l'élévation du niveau culturel et des besoins, tels sont les résultats incontestables de la révolution d'Octobre, dans laquelle les prophètes du vieux monde voulurent voir le tombeau de la civilisation. Il n'y a plus lieu de discuter avec MM. les économistes bourgeois: le socialisme a démontré son droit à la victoire, non dans les pages du Capital, mais dans une arène économique qui couvre le sixième de la surface du globe; non dans le langage de la dialectique, mais dans celui du fer, du ciment et de l'électricité. Si même l'U.R.S.S. devait succomber sous les coups portés de l'extérieur et sous les fautes de ses dirigeants ó ce qui, nous l'espérons fermement, nous sera épargné ó, il resterait, gage de l'avenir, ce fait indestructible que seule la révolution prolétarienne a permis à un pays arriéré d'obtenir en moins de vingt ans des résultats sans précédent dans l'histoire.


a écrit :La différenciation des paysans n'était qu'une invention de l'opposition. Le Yakovlev déjà mentionné licencia le Service central des statistiques, dont les tableaux faisaient au koulak une place plus grande que ne le souhaitait le pouvoir. Tandis que les dirigeants prodiguaient des affirmations rassurantes sur la résorption de la disette de marchandises, "l'allure calme du développement" prochain, le stockage désormais plus "égal" des céréales, etc., le koulak, fortifié, entraîna le paysan moyen à sa suite et refusa le blé aux villes. En janvier 1928, la classe ouvrière se trouva face à une famine imminente. L'histoire a parfois de féroces plaisanteries. C'est précisément au cours du mois où le koulak prit la révolution à la gorge que les représentants de l'opposition de gauche ont été jetés en prison ou envoyés en Sibérie pour avoir "semé la panique" en évoquant le spectre du koulak!
...
Quoi qu'il en soit, le virage s'accomplit. Le mot d'ordre: "Enrichissez-vous!" et la théorie de l'assimilation indolore du koulak par le socialisme furent réprouvés, tardivement mais avec une énergie d'autant plus grande. L'industrialisation fut mise à l'ordre du jour. Le quiétisme content de lui-même fit place à une impétuosité panique. Le mot d'ordre de Lénine, à demi publié, "rattraper et dépasser" fut complété en ces termes: "dans le plus bref délai". Le plan quinquennal minimaliste, déjà approuvé en principe par le congrès du parti, fit place à un plan nouveau dont les principaux éléments étaient entièrement empruntés à la plate-forme de l'opposition de gauche défaite la veille. Le Dnieprostroï, comparé hier à un gramophone, retint toute l'attention.
...
Il ne se trouvera vraisemblablement personne pour répéter le galimatias libéral qui veut que la collectivisation ait été tout entière le fruit de la seule violence. Dans la lutte pour la terre qui leur faisait défaut, les paysans se soulevaient autrefois contre les seigneurs, et parfois allaient coloniser des contrées vierges; ou bien ils formaient des sectes religieuses où les moujiks compensaient le manque de terres par le vide des cieux. Depuis l'expropriation des grands domaines et l'extrême morcellement des parcelles, la réunion de celles-ci en des cultures plus étendues était devenue une question de vie et de mort pour les paysans, pour l'agriculture, pour la société entière.
...
La précipitation de cette nouvelle politique résultait de la nécessité d'échapper aux conséquences de celle de 1923-28. La collectivisation pouvait et devait cependant avoir un rythme plus raisonnable et des formes mieux calculées. Maîtresse du pouvoir et de l'industrie, la bureaucratie aurait pu régler la collectivisation sans mettre le pays au bord de l'abîme. On pouvait et on devait adopter un rythme correspondant mieux aux ressources matérielles et morales du pays. "Dans des conditions intérieures et internationales satisfaisantes, écrivait en 1930 l'organe de l'opposition de gauche à l'étranger, la situation matérielle et technique de l'agriculture peut être radicalement transformée en quelque dix ou quinze ans et assurer à la collectivisation une base dans la production. Mais au cours des années qui nous séparent de cette situation, on peut réussir à renverser plusieurs fois le pouvoir des soviets..."

Trotsky, La révolution trahie

a écrit :Si l'URSS avait été le seul pays sur terre, cela aurait été progressiste, puisque, à l'échelle de l'URSS, cela a permis de développer les forces productives plus vite, en laissant les gens crever de faim. Mais, l'URSS n'étant pas le seul pays sur terre, A l'échelle historique, non, cela n'a pas eu un caractère progressiste. Le développement de style stalinien et maoiste a représenté un gigantesque gachis de travail et de vies humaines.

Le gâchi venait de la planification ou de la bureaucratie? 18000ème édition
Ensuite la planification ne peut être un progrès que si il y avait une révolution mondiale: désolé mais si il y a une révolution elle ne se fera pas partout en même temps, personnellement je ne condamnerai pas les pays qui planifieraient leur économie et je ne suis pas pour la restauration du capitalisme à Cuba. Et tout ceci ne fait pas de moi un partisan du socialisme dans un seul pays.
a écrit :cela a permis de développer les forces productives plus vite, en laissant les gens crever de faim.

Très bien, je suis tout à fait d'accord: la planification est progressiste, la bureaucratie est réactionnaire. Et effectivement la bureaucratie a sapé la planification jusqu'au rétablissement du capitalisme.
badou
 
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Message par Vérié » 09 Avr 2009, 18:43

Je ne vais pas commenter toutes ces citations de Lénine et de Trotsky, que j'ai lues, comme toi, mais que j'interprête d efaçon complètement différente, notamment l'allusion de Lénine au capitalisme d'Etat.

Oui, bien évidemment, dans la situation de l'URSS de 1920, le capitalisme d'Etat était un progrès, puisque l'économie de ce pays, sous beaucoup d'aspect, conservait des caractéristiques pré-capitalistes. Mais le capitalisme d'Etat, sous la direction de qui ? Du prolétariat ou d'une bureaucratie qui a joué le rôle de substitut de la bourgeoisie trop faible, tout le problème est là.

a écrit :
Et effectivement la bureaucratie a sapé la planification jusqu'au rétablissement du capitalisme.


C'est évidemment sur ce point que nous ne sommes pas d'accord : il n'y avait pas de capitalisme a rétablir, puisque le capitalisme n'avait pas été dépassé, l'URSS avait tout juste atteint le stade d'un capitalisme d'Etat ttrès attardé par rapport aux autres grandes puissances.

Nous ne sommes pas d'accord non plus sur cette volonté d'opposer la planification à la bureaucratie. Je pose à nouveau la question déjà posée : quel était donc le moteur du développement économique ? La planification n'a pas de vertus magiques par elle-même, il faut des forces sociales pour la mettre en oeuvre.
Tu ne vas tout de même pas me dire que ce moteur, c'était l'enthousiasme des masses ouvrières pour leur Etat en 1930, à l'époque du goulag, de l'extermination des bolcheviks, de la répression de masse et de la famine, alors qu'on assistait à un développement sasn précédent des privilèges de la bureaucratie ?

Tu me demandes au service de quelle classe était cet Etat de forme traditionnelle, mais dirigé par les bolcheviks. C'était une situation transitoire, forcèment très brève, ambigue, contradictoire, pendant laquelle le pouvoir changeait de main : les bolcheviks dirigeaient de moins en moins un appareil d'Etat qui leur échappait.
Une situation instable, un peu comme Trotsky croyait voir celle de la bureaucratie dans les années 30-40. Sauf qu'une telle situation d'équilibre est nécessairement très brève, elle ne peut pas durer 50 ans...
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Message par finimore » 10 Avr 2009, 06:03

(Vérié @ jeudi 9 avril 2009 à 16:44 a écrit :Il n'y a jamais eu d'"Etat socialiste" en URSS, mais un Etat ouvrier dont les dirigeants se fixaient pour objectif d'étendre la révolution et, non pas de construire le socialisme en URSS, ni même de prendre des mesures socialistes, ce qui était impossible, mais de tenir tant bien que mal en attendant le renfort de la révolution européenne.

Le pouvoir "physique" de la classe ouvrière organisé s'est effondré dans les années vingt. Cela est indiscutable.


:nono2: C’est avec ce genre d’affirmation « indiscutable » qu’est construit un argumentaire, des théories, des conceptions absurdes.
Pour info, Lénine n’a jamais dit que le socialisme ne pouvait pas être construit en URSS.

(Vérié @ jeudi 9 avril 2009 à 18:43 a écrit :Nous ne sommes pas d'accord non plus sur cette volonté d'opposer la planification à la bureaucratie. Je pose à nouveau la question déjà posée : quel était donc le moteur du développement économique ? La planification n'a pas de vertus magiques par elle-même, il faut des forces sociales pour la mettre en oeuvre.
Tu ne vas tout de même pas me dire que ce moteur, c'était l'enthousiasme des masses ouvrières pour leur Etat en 1930, à l'époque du goulag, de l'extermination des bolcheviks, de la répression de masse et de la famine, alors qu'on assistait à un développement sans précédent des privilèges de la bureaucratie ?


:nono2: Là aussi je suis en désaccord complet avec ces affirmations contraires à la réalité de la lutte des classes sous dictature du prolétariat en URSS.
De plus quand tu dis « Tu ne vas tout de même pas me dire que ce moteur, c'était l'enthousiasme des masses ouvrières pour leur Etat en 1930, à l'époque du goulag, de l'extermination des bolcheviks, de la répression de masse et de la famine, alors qu'on assistait à un développement sans précédent des privilèges de la bureaucratie ? » C’est ni plus ni moins que ce que les pires anticommunistes à la sauce Courtois peuvent dire…
finimore
 
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