a écrit :" L'éducation rend le citoyen indocile et difficile à gouverner"
Lorsque Condorcet exprimait cette idée, il le faisait dans une vision émancipatrice qu'il pouvait avoir du peuple en cette époque pré-révolutionnaire, réclamant la Liberté, L'Egalité et la Fraternité au nom de valeurs en création et à faire vivre.
En est-il de même pour le pouvoir actuel ?
A-t-il envie, besoin, que le citoyen soit un être capable d'agir sur son devenir ?
" Faire penser ceux qui ne pensent pas, faire agir ceux qui n'agissent pas, faire des hommes des citoyens"
Lorsque Jean Macé affirmait cela au 19 ème siecle, on ne le traitait pas de populiste. Le haut respect qu'il avait du peuple et des femmes et hommes qui le composaient en faisait un pédagogue éclairé.
En est-il de même pour notre ministre de l'éducation actuel ?
A-il envie de former des êtres pensant et agissant ?
Les associations d'éducation populaire complémentaires de l'enseignement public ont au fil de ces deux siècles accompagné l'Ecole Publique dans sa difficile mission, de formation et d'éducation.
En fonction des pouvoirs et des contextes de crises, elles ont toujours par leurs innovations et adaptations, su garder le cap des valeurs initiales : Former le citoyen, Former à la responsabilité et aux valeurs de respect, d'entraide et de solidarité.
Elles ont su créer et maintenir une forme de conscience collective responsable d'une République en devenir et en mouvement. Elles ont toujours été le grain de sable qui empêchait le pouvoir d'aller trop loin.
La Ligue de l'Enseignement (1866) a participé grandement aux fondations de l'Ecole Publique et à sa progression, son histoire est fortement liée à celle de la République.
Au cours du 20 siècle d'autres associations sont nées autour de l'Ecole Publique Laîque pour l'accompagner et l'émanciper et elles sont étroitement imbriquées dans son histoire :
les Eclaireurs Eclaireuses de France en 1911, les Pupilles de l'Enseignement Publics en 1915, l'Office Central de la Coopération à l'Ecole en 1928, La Jeunesse au Plein Air dans le sillage du Front Populaire (1938), les CEMEA en 1937, les FRANCAS en 1944, la FOEVEN (1952-1965).
Ces associations ont maintenu souvent contre vents et marées une cohérence dans le système éducatif français. Par leur lien permanent avec l'école et ses enseignants, elles ont contribué et contribuent toujours à sauvegarder le sens premier de l'éducation : Eduquer, émanciper l'enfant pour rendre l'adulte le plus libre et le plus responsable possible.
Héritières de courants pédagogiques innovants aujourd'hui décriés par la pensée libérale médiatisée à outrance, elles résistent pour que perdurent les valeurs humanistes qui peuvent et doivent plus que jamais donner sens au système éducatif de ce pays.
Dans l'Histoire, le combat fut souvent inégal, il l'est aujourd'hui plus que jamais...La mise à mort est annoncée et programmée.
Ces associations nationales et leurs réseaux sont menacées, car leur pouvoir émancipateur gêne la logique d'un système économique qui ne peut accepter une concurrence qui lui prend une part de marché.
Aujourd'hui 8 Fédérations Nationales sont sur la sellette (50 000 emplois).
Demain si nous ne résistons pas comme il se doit, tout les secteurs de l'Education Populaire et associatifs seront concernés et en cascade des centaines de milliers d'emplois de l'économie sociale.
En effet, l'action de ces associations occupe un espace économique très important qui, s'il était mis sur le marché avec un but "lucratif" pourrait rapporter gros aux actionnaires de sociétés had oc .
Le consommateur rapporte beaucoup plus que le citoyen et comme le disait Jean Marie Messier (ex patron de Vivendi) : "Il convient de prendre en charge le consommateur de sa naissance jusqu'à sa mort"
On comprend alors que même si Véolia a pris le relais sur Vivendi, l'enjeu est de taille.
Pour cela, je vous invite à ne pas oublier de signer la pétition lancée par les 8 associations nationales :
http://www.pourleducation.org/index.phpEn une semaine cette pétition, qui vise à stopper une des attaques les plus virulentes que l'Education Populaire ait subi dans son histoire, a recueilli 31500 signatures.
C'est déjà une belle chose. Je rappelle que l'objectif est d'arriver à 100 000 et plus.
Le fait de se mobiliser sur internet participe fortement à une mobilisation plus générale et il ne faut pas négliger le phénomène et son impact (voir campagne du référendum).
Il suffit de voir comment le Ministre de l'Education (encore nationale) se préoccupe de l'activité de la toile pour mieux anticiper ses agissements.
Je vous envoie ce petit rappel enfin que, si vous ne l'avez déjà fait, vous signiez cette pétition en conscience, et la diffusiez massivement autour de vous.
Toute une histoire, riche d'expériences citoyennes et collectives, est aujourd'hui plus que jamais remise en question par un pouvoir avide et pressé de remettre l'Education dans les mains des tenants du marché et de la concurrence effrénée. On voit ce que cela produit.
Président de Francas de L'Ariège
http://www.pourleducation.org/index.php