Lutte de classes en Bolivie

Dans le monde...

Message par Vérié » 03 Oct 2008, 07:53

DERNIERES NOUVELLES

CRISE
-Alors que la presse et les "économistes" expliquent que la Bolivie sera probablement (certainement selon certains) deux fois plus touchée par la crise mondiale que les pays riches, en raison des faiblesses structurelles de son économie, en dépit de sa richesse en hydrocarbures, la BCB (Banque Centrale de Bolivie) déclare solennellement que tous les avoirs, dépots seront garantis, que tout va bien, que le crédit aux entreprises et particuliers n'est pas menacé etc
(Ca nous rappelle le discours de Lagarde voici encore moins d'un mois...)

-Les patrons montent au créneau pour demander que l'Etat leur trouve des marchés de remplacement au boycot américain et critiquent "l'irresponsabilité de Morales" sur ce point. Morales répond en créant une commission chargée de trouver ces marchés...

LA NEGOCIATION AVEC LES OLIGARQUES EST QUASIMENT ROMPUE
Prétexte des oligarques : les atteintes aux droits de l'homme commis selon eux par le gouvernement dans le Pando, où, outre le préfet Fernandez, quelques civiques sont aussi "confinados". Une femme chef de la police de Porvenir, où a eu lieu le massacre, affirme avoir été torturée par les militaires envoyés par Morales.
(Cela fait la Une de la presse).

Morales tente de négocier séparèment avec les différents préfets-gouverneurs et a rencontré celui du Béni. "Les entretiens se sont déroulés dans une ambiance amilicale" (ABI) Morales fixe dimanche prochain comme date butoir pour obtenir un accord, mais ne dit rien sur ce qu'il fera s'il n'y a pas d'accord.

DROGUE; Un autre dirigeant du MAS vient d'être arrêté en possession d'une grosse quantité de coke. Deux en moins de dix jours, ça fait désordre et la presse de droite cartonne. Le MAS est déjà bien rongé par la corruption, mais on peut se demander si ces arrestations arrivent par hasard.

MINES. Conflit entre des ONG de la région d'Oruro et le syndicat des mineurs. Les ONG dénoncent la dangereuse pollution des sol engendrée par l'utilisation de produits chimiques dans les mines. La COB menace de virer les ONG si elles "veulent faire perdre leur travail aux mineurs"... Un spot TV sur ce sujet a particulièrement mis en colère le syndicat.
Vérié
 
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Message par Vérié » 06 Oct 2008, 11:01

ECHEC DES NEGOCIATIONS AVEC LES OLIGARQUES

Dimanche, aucun accord n'a pu etre conclu entre Morales et les 4 prefets de l'Oriente. Le président a signé un accord séparé avec les autres prefets sur l'autonomie.

Parmi les conditions mises en avant par les préfets dissidents, il y avait notamment la libération de quelques fachos arrêtés à la suite du massacre du Pando (et sans doute celle du prefet Fernandez ?)

Cet échec des négociations suscite de vives critiques de l'UNASUR, des Etats Unis, de la délégation européenne et de... l'Eglise. Morales a critiqué l'Eglise (c'est très rare !) et l'a accusé de soutenir les factieux de l'Oriente et les propriétaires terriens.

-La FEJUVE, la plus puissante organisation de quartiers de El Alto, réclame l'établissement d'une justice communautaire-populaire pour juger le préfet assassin Fernandez, en raison de la corruption de la justice d'Etat et de ses liens avec les riches et les oligarques.

-La Fédération des mineurs de la COB revendique un congrès de la COB et la dméission de Pedro MOntes (dirigeant national qui a signé un accord de "défense de la démocratie" avec Morales). Montes aurait du statutairement quitter ses fonctions en juin dernier.

-Grève de 300 mineurs salariés contre une nouvelle administration de leur mine.

-A propos du massacre de Porvenir (Pando), certains journaux n'hésitent pas à parler maintenant de "massacre imaginaire" et mènent une très violente campagne contre "la répression, les atteintes aux droits de l'homme" du gouvernement (quelques rares arrestations de fachos et de mercenaires, en particulier celle de Sosa chef (femme) flic du Pando, qui est l'épouse d'un haut dignitaire des Civiques. Un arsenal a été trouvé par les militaires dans leur maison.

-La campagne de la presse pour Fernandez a entrainé l'agression violente de plusieurs journalistes par des militants armés du groupe Les ponchos rouges qui montent la garde jour et nuit devant la prison de San Pedro où est détenu le préfet.

-L'armée dément avoir torturé ou meme maltraité Sosa et deux autres paryisans des Civiques.
Vérié
 
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Message par Vérié » 08 Oct 2008, 10:24

CRISE ECONOMIQUE
-La presse bolivienne commence à accorder la prmeière place à la crise mondiale et à ses répercussions en bolivie. Une des plus importantes répercussions est, pour le moment, l'effondrement du prix de l'étain, ce qui inquiète énormément les mineurs. (Les coopérativistes sont généralement payés en fonction du minerai sorti et selon les cours. Quant aux salariés, ils ont souvent aussi des primes liées à la production et aux prix du marché. Et ils se souviennent des grands licenciements lors du démantélement de la COMIBOL (entreprise nationale gérant toutes le smines après la révolution de 1952.)
-Pénurie de carburant et de fuel domestique à... Santa Cruz, la ville la plus riche d'un des Etats pétroliers !

LE MASSACRE DU PANDO continue à susciter polémiques, manifs, affrontements.
-Un policier du Pando se met à table et déclare avoir assisté au massacre et reconnu un sénateur de l'UN (parti de droite dure) parmi les assassins. Il a confirmé que les paysans étaient désarmés et que beaucoup se sont jetés dans le fleuve pour échapper à la fusillade. La presse de droite tire à boulets rouges sur ce flic, l'accusant de s'être vendu au gouvernement, d'être un "gauchiste infiltré " etc.
-Le Prefet Fernandez demande son transfert à Sucre à l'issue de sa période de "confinado".
-Le Fiscal Général (le chef de la magistrature, je suppose) demande une "pause" dans l'instruction contre Fernandez jusqu'à ce que la commission d'enquête ait rendu ses conclusions.

GRANDE MANIF de commémoration des affrontements et massacres qui ont fait tomber Goni en octobre 2003 à El Alto.

CHE. Morales a rendu un vibrant hommage à Che Guevara. Ca ne mange pas de pain.

ARNAQUE SINISTRE. Des centaines de victimes d'une arnaque ont occupé divers lieux à Cochabamba. On leur avait promis 4000 bolivianos par mois pour aller travailler... en Russie, où ils ont été traités comme des esclaves. De retour en Bolivie, ils accusnet les trafiquants de main d'ouvre et exigent leur arrestation.
Ca ressemble furieusement, en pire, à It's a free country de Ken loach...

___
Pénurie de fuel à Santa Cruz



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Message par jeug » 08 Oct 2008, 12:25

a écrit :GRANDE MANIF de commémoration des affrontements et massacres qui ont fait tomber Goni en octobre 2003 à El Alto.
Quand ?
jeug
 
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Message par Vérié » 08 Oct 2008, 13:22

Ca a eu lieu hier mardi 7. Lors du mouvement qui a renversé Goni, au moins 65 personnes avaient été tuées par la police et l'armée, dont une majorité d'habitants de El Alto d'où venaient les foules les plus combatives.

J'ai l'impression qu'en célébrant ces glorieux événements, les dirigeants des orgas locales, et notamment de la FEJUVE, essaient de faire oublier leur politique actuelle beaucoup moins combative.

Affiche commémorative.


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Message par Vérié » 10 Oct 2008, 13:12

LE MASSACRE DU PANDO et le sort du prefet gouverneur assassin Fernandez restent au centre de toutes les polémiques :
-Nouvelles révélations sur le système de corruption mis en place au Pando : achat de la presse et des journalistes etc/.
-Le policier qui a dénoncé la présence d'un important sénateur de droite parmi les massacreurs a été mis sous haute protection dans un lieu inconnu après avoir été auditionné.
-15 militants (MAS, syndicalistes etc) emprisonnés par les autorités du Pando et torturés ont été libérés. Les partisans de Fernandez voulaient les utiliser comme monnaie d'échange. Mais la terreur fasciste règne toujours dans une partie de cette province.
-Deux ados indiens viennent d'être griévement blessés par balles par de jeunes "Blancs" ivres. Polémique sur la nature de ce crime, raciste ou non ?
-La droite et des organisations "humanitaires" nord-américaines accusent MOrales de pousser à la "haine raciale" avec ses discours indigénistes.

POLEMIQUES
-La droite accuse MOrales d'avoir voulu s'emparer de l'Oriente par la force. (Un président élu qui s'emparerait d'une province, ça fait bizarre...)
-Le gouvernement dément et accuse les Oligarques de préparer un coup d'Etat.
-Un arsenal vient d'être découvert à Santa Cruz chez des fachos, par de nouvelles unités de police envoyés poour remplacer celles qui avaient été chassées par les fachos. Du matériel ultra-moderne et sophistiqué.

CHE. Un général, ancien chef des forces armées, multiplie les déclarations et interview pour dire qu'il est indigné par les propos de Morales sur le Che, que c'est une insulte à l'armée qui a fait son devoir contre des terroristes étrangers. Il dénonce aussi l'intervention de Cubains et de Vénézuéliens en Bolivie. (Il exprime sans doute l'opinion d'une partie des militaires d'active qui préfèrent ne pas apparaître pour le moment...)

COB Le congrès de la COB des mineurs décide de ne pas participer aux marches du MAS devant le congrès destinées à soutenir le projet de constitution de
Morales, car ça ne concerne pas les intérêts de classe des ouvriers.

Nouvelles manifs de mineurs de la région d'Oruro pour exiger la démission et l'incarcération du préfet responsable du massacre de Huanuni.

ARNAQUE (suite)
-Les victimes de l'escroquerie expliquée plus haut (travail en Russie) multiplient les actions.
-Le principal responsable de l'entreprise qui a organisé le trafic vient d'être libéré par le juge.
-Les porte-parole des victimes se disent écoeurés par la justice et menacent de se faire justce eux-memes. (Ils occupent déjà la maison d'un des patrons.)
__
Des victimes de l'arnaque se crucifient en place publique. (C'est une forme de manifestation très fréquente en Bolivie. Les enseignants l'ont notamment utilisée.)




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Message par jeug » 10 Oct 2008, 15:16

(Vérié @ vendredi 10 octobre 2008 à 14:12 a écrit : COB Le congrès de la COB des mineurs décide de ne pas participer aux marches du MAS devant le congrès destinées à soutenir le projet de constitution de
Morales, car ça ne concerne pas les intérêts de classe des ouvriers.

Stp, tu n'aurais pas les déclarations par hasard ?
jeug
 
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Message par Vérié » 11 Oct 2008, 10:07

(jeug @ vendredi 10 octobre 2008 à 16:16 a écrit :
(Vérié @ vendredi 10 octobre 2008 à 14:12 a écrit : COB Le congrès de la COB des mineurs décide de ne pas participer aux marches du MAS devant le congrès destinées à soutenir le projet de constitution de
Morales, car ça ne concerne pas les intérêts de classe des ouvriers.

Stp, tu n'aurais pas les déclarations par hasard ?
J'ai pris ces infos dans la section "Oruro régional" de La Patria, quotidien de la région. Mais c'était dans le numéro d'hier qui n'est plus en ligne.
Il n'y avait pas les déclarations in extenso des dirigeants de la COB mineurs.

Mais c'est la deuxième fois que des dirigeants mineurs font des déclarations et expliquent qu'ils ne veulent pas soutenir les actions du MAS pour la nouvelle constitution car celle-ci ne contient pas les dispositions favorables aux travailleurs qu'ils attendent. Le différent avec Morales porte notamment sur le retour à la retraite à 50 ans revendiquée par les mineurs. (J'ignore s'il y a des précisions de ce genre dans le projet de nouvelle constitution, mais il y en a sur la réforme agraire.)

D'une façon générale, la COB mineurs refuse de servir de masse de manoeuvre à Morales. Mais j'ignore quelles est la part, dans ce refus, de corporatisme, de rivalités d'appareil avec le MAS, d'esprit de classe et de concession à la pression de la base...

Peut-être le prochain numéro de Palabra Obrera apportera-t-il des indications...
Vérié
 
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Message par artza » 12 Oct 2008, 08:26

Si tu as un peu de temps Vérié pourrais-tu nous faire un petit tour d'horizon des partis, groupements politiques, syndicats ouvriers et paysans de Bolivie.

D'avance merci :D
artza
 
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Message par Vérié » 12 Oct 2008, 12:18

(artza @ dimanche 12 octobre 2008 à 09:26 a écrit : Si tu as un peu de temps Vérié pourrais-tu nous faire un petit tour d'horizon des partis, groupements politiques, syndicats ouvriers et paysans de Bolivie.

D'avance merci :D

Voici en gros ce que je sais ( des forumeurs pourront peut-être complèter)

Syndicats :

-La COB Centrale ouvrière bolivienne.
Confédération syndicale historique structurée nationalement, dont le bastion reste toujours la FSTMB, fédération des mineurs, en dépit de la chute considérable du nombre de mineurs depuis la grande époque de la révolution de 1952. Les enseignants représentent l'autre composante importante de la COB
Les COR sont les centrales ouvrières régionales. Mais elles sont souvent "interclassistes", c'est à dire qu'elles regroupent aussi bien, à El Alto par exemple, des ouvriers salariés que des artisans et des commerçants (mais dans les "commerçants", on compte les vendeurs des rues...
La COB est dirigée par Jaime Solares, affreux bureaucrate, qui disait préférer un chef militaire énergique du genre de Chavez à Morales, lors des élections. Solares vient toutefois de signer un "pacte de défense de la démocratie" avec Morales... sans consulter sa base qui proteste contre ce pacte et l’abandon des revendications sur les retraites, La FSTMB et notamment la COR de la région d’Oruro sont très critiques.
-Les syndicats étudiants. Certains se rattachent à la COB, d'autres sont tenus par des corporatistes et meme par les Civiques et les fascistes dans les grandes villes de l'Oriente où ils ont participé aux attaques contre les institutions publiques.
-La CSUTCB confédération unitaire des travailleurs paysans de Bolivie, fondée en 1979 sur le modèle de la COB. Elle a connu une scission en 2003, sous l’influence du MAS. Il y a donc désormais deux CSUTCB :
-Une dirigée par des membres du MAS
-Une dirigée par Quispe, leader indigéniste du MIP (voir plus loin)
Globalement, la CSUTCB est passée – ses deux composantes - d’un discours de classe à un discours indigéniste. Ses dirigeants se plaignaient notamment d’être sous représentés dans la COB qui, statutairement, accorde un rôle dirigeant aux fédérations ouvrières, en premier lieu à celle des mineurs.
-La FCCC Fédération des cultivateurs de coca, les fameux cocaleros du Chiapare, dont Morales était le chef. (Il dirige toujours officiellement plusieurs fédérations). Parmi ces cocaleros, on compte pas mal d’anciens mineurs licenciés qui ont apporté leurs traditions et méthodes de lutte. C’est la force de frappe de Morales.
-Il y a d’innombrables autres organisations paysannes locales, souvent indigénistes sur une base régionale-semi tribale et des organisations cathos dirigées par des prêtres avec l’aide de coopérants-missionnaires étrangers, comme la CIOEC qui affirme regrouper 20 000 familles dans 70 regroupements.
-La FEJUVE. La fédération des comités de quartiers de El Alto, la plus forte concentration prolétarienne de Bolivie (750 000 habitants, avec de très nombreuses entreprises dont certaines de 2000 salariés – textile, cuir, pharmaceutique etc) La FEJUVE est interclassiste puisqu’elle rassemble aussi bien des salariés que des commerçants et artisans.
La FEJUVE est dirigée par la famille Mamani, dont le chef Abel Mamani, surnommé le « petit roi » a été nommé ministre de l’eau par Morales. (Morales donne systèmatiquement des places aux chefs syndicaux). Mamani est très contesté au sein de la FEJUVE, ce qui a entrainé diverses scissions, mais le clan Mamani reste puissant.
A El Alto, la FEJUVE est en concurrence avec la COR qui est elle-aussi interclassiste.
-Les fédérations corporatistes, par exemple celle des « gremiales » (petits artisans et commerçants souvent très pauvres) et celle des transporteurs, propriétaires de minibus, de « collectivos » (taxis collectifs) etc.
La Bolivie est un pays où tout le monde est organisé. Par exemple, les vendeurs de billets de loterie sur les trottoirs ont leur syndicat. Lors d’une grève, tous les vendeurs avaient des panneaux manuscrits et des tracts explicatifs à coté d’eux, à tous les coins de rue de La Paz. Aussi étonnant qu’impressionnant !
-La fédération des coopératives minières : les « coopérativistes ». Ca regroupe aussi bien de véritables coopératives que des coopératives qui sont devenues de fait des entreprises privées avec des capitaux d’origine diverses, des joint-venture avec des trusts étrangers etc. Le problème est que les « coopérativistes » mineurs sont assez souvent manipulés par leurs « patrons » contre les mineurs du secteur public. On l’a vu par exemple lors de l’affrontement.
sanglant de Huanuni. Mais les coopérativistes sont aussi très hostiles aux oligarques de l’Oriente car les coopératives voudraient bénéficier de la manne des hydrocarbures pour se développer.

Partis

Gauche
-Le MAS – Mouvement vers le socialiste – créé dans les années 1990. Ce n’est pas un parti proprement dit, mais une fédération de « mouvements sociaux », ça va des cocaleros au gremiales en passant par la CSTUCB-MAS et les coopérativistes. La COB n’en fait pas partie, mais envoie des représentants aux assemblées. J’ignore comment les candidats aux élections locales et nationales ont été désignés par le MAS. Toujours est-il que le MAS est déjà très corrompu.
Le terme « socialiste » n’a aucune signification particulière. Le MAS a en fait hérité du sigle d’une scission de la Phalange socialiste – nationaliste de droite, voire d’extrême droite qui n’avait évidemment rien de socialiste.
-Le PC bolivien, très faible mais encore présent parmi les cadres syndicaux, mineurs, enseignants et certaines entreprises. Très nationaliste et très suiviste vis à vis de Morales. Le ministre de l’enseignement, ancien dirigeant de la COB enseignants, appartient au PC. Pour avoir une idée de la politique du PCB : ce parti a critiqué les positions de la COB sur les retraites et les a renvoyé dos à dos avec… les oligarques. Le PCB a meme prétendu que les grèves de mineurs et d’enseignants opposées à Morales s’expliquaient par l’infiltration d’agents nord-américains dans ces syndicats !
-Le POR – le Partit ouvrier révolutionnaire, le plus ancien parti trotskyste, qui a mené une politique suiviste vis à vis de la bureaucratie syndicale de la COB après la révolution de 1952.
Aujourd’hui, le POR n’est plus que l’ombre de qu’il a été. Il ne compte quelques dizaines de militants, mais intervient chez les enseignants (une dirigeante très connue à El Alto, qui avait
Eté emprisonnée sous Goni), les étudiants et a des contacts chez les mineurs.
-La LOR-CI. Née en 1999 de la fusion d’une scission du POR et d’un groupe de Morénistes.
Critique le POR pour sa politique dans les années cinquante, son adaptation à la bureaucratie syndicale et son manque d’intérêt pour la politique mondiale. Il l’accuse de « national trotskysme » (sic). En pratique, la LOR-CI et le POR se distinguent par leur attitude vis à vis des assemblées populaires locales, que le POR présente fréquemment comme des « embryons de soviets », alors que la LOR-CI est beaucoup plus critique et prudente sur ce point.
La LOR-CI ne compte aussi que quelques dizaines de militants. Elle intervient parmi les enseignants, les étudiants et plusieurs entreprises de El Alto, dont les services de l’aéroport où travaille un de ses dirigeants. Pas chez les mineurs, d’après la lecture de sa presse : le quinzomadaire Palabra Obrera. La LOR-CI appartient au courant dont fait partie le CRI en France, qui publie d’ailleurs certains de ses textes.
-Le POR comme la LOR-CI préconisent l’organisation de comité d’autodéfense ouvriers et populaires sur des bases de classe contre la menace fasciste. Certains de ces comités semblent regrouper des jeunes en différentes villes : El Alto, Cochabamba, Plan 3000. D’autres mini groupes trotskystes y participent.
-D’autres organisations trotskystes plus petites interviennent surtout parmi les étudiants, dont la LIT, émanation du MST argentin qui a pour politique d’envoyer des groupes de militants essaimer dans les autres pays d’Amérique latine.
Indigénistes
-MIP. Mouvement indigène Pachacuti. (De Pachacutec, célèbre empereur inca). Dirigé par Felipe Quispe, qui s’est pris une veste aux élections. Sscission du MRTK.
-MRTK Mouvement Révolutionnaire Tupac Katari (du nom du chef de la révolte contre les espagnols au 18ème siècle.) Ce parti s’est complètement déconsidéré quand son chef historique, Victor Hugo Cardenas – un prof de fac – a accepté de servir de potiche comme Vice-président de Gonzalo Sanchez de Lozada, le sinistre Goni, en échange de… l’adoption du drapeau indien aymara dans les manifestations officielles !

Droite
Les partis de droite ont éclaté et sont très nombreux.
-Podemos. Le plus important actuellement. Centrte droit.
-ADN parti de l’ex dictateur Banzer, auquel appartient le prefet assassin Ferndandez.
-Union nationale
-MIR. Rien à voir avec le MIR chilien meme si ce fut à l’origine un parti guérillériste. C’est aujourd’hui un parti de droite réputé pour sa corruption (plusieurs scandales.)
Une des caractéristiques de la Bolivie, c’est que de très nombreux « militants » ex-gauchistes, ex-PC ex guérilléristes se sont reconvertis dans des partis de droite.
Vérié
 
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