a écrit :Et que pense Vérié de la non-assimilation de le Russie à l'OTAN ? Quel est donc cet antagonisme qui existe encore entre la Russie (et les autres pays d'Europe) et les USA ? D'où vient-il ?
Bien évidemment bien des oppositions d'intérêts existent entre pays impérialistes mais là il y a apparemment tous les pays impérialistes contre la Russie. Alors, si ce dernier est devenu un Etat bourgeois comme les autres (voire un Etat impérialiste) pourquoi est-il seul contre tous. Quel est ce virus qu'il traine ?
D'abord, ce n'est pas si simple. La Russie peut compter sur un certain soutien de la Chine, par exemple - ce qui nous entraîne dans d'autres débats sur la nature de l'affrontement entre les USA et le bloc émergent.
Mais, même dans le bloc " occidental ", même si il est évident que les sympathies se dirigent vers le régime réactionnaire géorgien, la position des différents Etats n'est pas non plus évidente. Sous son emballage cow-boys aux far-east, si j'ose dire, la mission Sarkozy-Kouchner par exemple doit compter avec les intérêts russes - et surveiller de ne pas aller trop loin pour ne pas nuire aux marchés que les capitaux français et européens détiennent en Russie.
Fondamentalement, la position de l'impérialisme français, y compris dans ses rapports avec l'UE, reste à mon avis d'être balancé entre la position américaine et les intérêts émergents et russes, en tant qu'impérialisme de seconde zone hésitant, ne sachant pas prédire qu'elles seront les évolutions dans l'échiquier mondial, et donc dans quel panier placer ses oeufs.
La Russie actuelle n'est donc pas du tout dans la situation de celle de Lénine, contre laquelle toutes les bourgeoisies ont formé une Sainte-Alliance. Elle peut compter, bien plus qu'à l'époque, sur les contradictions des puissances adverses, et sur leur solidarité dans les questions essentielles ayant trait à la sauvegarde du mode de production capitaliste qui leur est commun. On est loin du soviet de Pétrograd, comme dit Gaby.
a écrit :
Et puis, que la Russie reste ou pas un Etat ouvrier, il reste bien d'autres facteurs pour choisir qui on soutient et si on soutient. J'ai assez peu d'infos sur ce que pense la population en Ossétie du Sud par exemple.
Ce que pense la population en Ossétie du Sud est important, mais n'est pas un facteur qui permettrait de décider d'un soutien éventuel à la Russie. Dans le passé, bien des petits peuples opprimés ont été utilisé par des impérialismes rivaux pour constituer des brèches dans telle ou telle zone adverse - et souvent avec la bénédiction de leurs chefs.
Alors, quelle position adopter pour les communistes ?
Fondamentalement, renvoyer dos à dos les puissances belligérantes. Dire que ni l'une ni l'autre n'a quelque chose à faire de l'avis et des droits nationaux des petites nations : droits nationaux mis en avant tantôt par l'un, tantôt par l'autre bloc, pour justifier une politique de rapine. Il suffit de regarder la Tchétchénie, l'Irak, etc. Dire que c'est seulement dans le cadre du socialisme que ces tendances hégémonistes et impérialistes seront balayés au profit d'une collaboration internationale égale.
Mais, comme communistes militant dans une zone de veil impérialisme occidental, où la bourgeoisie et ses médias mettent l'accent sur la " souveraineté de la Géorgie " et sur les empiétements russes comme si ils constituaient des crimes supérieurs aux bombardements sanglants effectués par la Géorgie sur des populations civiles d'Ossétie, on doit s'en prendre en premier lieu à l'impérialisme américain et occidental, et aux gesticulations de Sarkozy qui espère gagner quelques points en se la jouant à la Chirac, suivant l'adage que l'ennemi principal est dans notre propre pays.