Les municipales, c'est en mars

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pelon » 05 Déc 2007, 01:07

a écrit :
(pelon @ mercredi  5 décembre 2007 à 00:35 a écrit :Sur quelle genre de mesure contre la population pauvre et les ouvriers LO pourrait-elle ne pas oser protester ?

Ce n'est absolument pas sur ce genre de suspiscion que porte la discussion : il me semble avoir été assez clair là-dessus, et j'ai quelque peine à croire que tu ne l'as pas compris !


Oh 34 pages de discussion dans tous les sens qui ne sont pas devenues ma lecture de chevet, il est possible que j'ai raté quelque chose. :D En plus il y a quand même différents interlocuteurs. Alors, sur quoi porte exactement la discussion ...

a écrit :
Question pour question : lorsqu'on se présente au premier tour sur la liste du maire PC d'Aubervilliers et que revient pendant la campagne la question de son attitude vis-à-vis des mal-logés expulsés par la police sur sa demande (en tout cas suite à une décision de justice prise sur sa demande), qu'est-ce qu'on dit ?


Sur le problème des mal-logés on dit ce que l'on a écrit dans le canard...qui n'est pas un soutien au maire mais pas non plus du suivisme par rapport aux gauchistes.
pelon
 
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Message par Leonid » 05 Déc 2007, 03:49

a écrit :Sur le problème des mal-logés on dit ce que l'on a écrit dans le canard...qui n'est pas un soutien au maire mais pas non plus du suivisme par rapport aux gauchistes.


Pourrais tu m'expliquer ce que tu entends par ce "suivisme par rapport aux gauchistes"? Les mal-logés seraient donc des gauchistes qu'il ne faut pas "suivre"? C'est le DAL que tu dénonces? Les militants de la LCR d'Aubervilliers?

a écrit :
Leur société

Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Les squatteurs lèvent le camp, mais le problème du logement reste entier

Le campement établi depuis deux mois par plusieurs familles d'origine africaine (un peu plus d'une centaine de personnes) devant une école d'Aubervilliers a été levé dans la nuit du 10 au 11 septembre.

La municipalité avait demandé l'évacuation de ce campement mais plusieurs interventions des CRS n'ont pas empêché les familles de rester sur les lieux.

C'est à la suite d'une mesure d'expulsion entamée à l'encontre de cinq de ces familles squattant des appartements de l'OPHLM de la ville, que d'autres, squattant aussi des appartements à Aubervilliers, les ont rejointes sur ce campement, craignant d'être à leur tour l'objet d'expulsions. Ces familles, appuyées par le DAL, espéraient ainsi être relogées par la ville ou par la préfecture, ce qui avait été le cas de certaines dans le passé car ce n'est pas la première fois que la municipalité se retrouve dans cette situation.

Cependant la municipalité a refusé la revendication de ceux qui réclament le droit d'occuper légalement tous les appartements qu'ils squattent du fait que 3 800 personnes sont sur liste d'attente pour obtenir un appartement HLM à Aubervilliers.

Le jour de la première intervention de la police pour évacuer le campement, Rama Yade, secrétaire d'État aux Droits de l'homme choisie par Sarkozy parce que d'origine sénégalaise, est venue y passer un quart d'heure. Elle est arrivée dans sa 607 de fonction pour dire « aux communistes » qui dirigent la ville qu'« en matière de logement l'extrême gauche n'a pas de leçon à nous donner ».

Eh bien voyons ! Une population pauvre, voire très pauvre est accueillie à Aubervilliers où il y a 41 % de logements sociaux. Malgré cela, il y subsiste un habitat privé fortement dégradé (2 000 logements ne disposent d'aucun élément de confort et certains sont insalubres) dans lequel s'entassent des familles nombreuses, et où des enfants sont parfois victimes du saturnisme. Ce sont ces familles qui constituent, entre autres, les listes d'attente d'un logement social.

La loi SRU impose aux communes la construction d'au moins 20 % de logements sociaux. Sur la région parisienne, 8,5 % des communes abritent 50 % des logements HLM. Les municipalités UMP, le parti de Sarkozy et de Rama Yade, elles, sont presque toujours hors la loi dans ce domaine et en sont même fières. Ainsi, le maire UMP du Raincy Éric Raoult avait, bien avant l'instauration de cette loi, barré l'entrée de sa ville d'une banderole qui disait en substance : non au logement social au Raincy.

Le Raincy, pourtant commune de Seine-Saint-Denis, a sur son territoire de nombreux hôtels particuliers et une population plutôt aisée. Et ne parlons pas de Neuilly, banlieue très chic de Paris, dont l'ancien maire n'est autre que Nicolas Sarkozy.

Rama Yade est aussi secrétaire de l'UMP et elle ignore donc volontairement l'attitude de ses amis politiques sur ce terrain-là pour ne consacrer son temps et ses critiques qu'aux communes dirigées par le Parti Communiste !

En tout cas, les femmes de ces familles, elles, ont l'air de savoir quels sont les responsables de leur situation. Après que Yama Rade eut déclaré qu'elle était « choquée » par ce qu'elle voyait, l'une d'entre elles lui a répondu «  c'est ton gouvernement qui a décidé ça, ma sœur » !

On pourrait ajouter que ce sont les gouvernements qui se sont succédé, dont le précédent auquel appartenait Sarkozy, qui, depuis des années, ont laissé le manque de logements s'aggraver de façon catastrophique.

La presse, la télévision, la radio ont largement rendu compte de la situation. Cette médiatisation a aidé les familles et n'est certainement pas étrangère à la venue, sur place, du préfet de Seine-Saint-Denis. Il a proposé d'examiner le lundi 10 septembre le cas des cinq familles déjà expulsées et un accord a été trouvé prévoyant leur relogement. Des promesses de relogement ont été faites à 66 autres. Par contre, il n'a été fait aucune proposition aux familles sans papiers.

Mais ce n'est pas au cas par cas ni au coup par coup qu'il faut agir face au problème du logement. C'est l'État qui devrait entreprendre la construction du million, voire des deux millions de logements qui manquent dans le pays ; c'est lui qui devrait réquisitionner les terrains nécessaires et embaucher les travailleurs des différents corps de métier capables de le faire.

Ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, est loin d'avoir cette politique et il y aura encore bien des situations dramatiques pour bien des familles avant d'y parvenir.

Correspondant LO


Un article qui se garde bien de dénoncer cette politique qui s'en prend violemment aux mal-logés.

Plutôt que de s'affirmer clairement dans le camp des mal-logés, plutôt que de les soutenir fermement en les aidant à trouver des solutions sans tarder, à Aubervilliers ou ailleurs, la mairie a eu comme principale réponse l'envoi de CRS.

La lutte pour le droit au logement ne s'arrête pas aux portes des municipalités PCF, pas plus que ne le fait la lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers. Et il n'y a absolument rien de "gauchiste" à cela quand on est des militants révolutionnaires conséquents, débarassés de toutes illusions vis-à-vis de l'appareil du PCF.

Pour comparaison, l'article de Rouge sur le sujet.

a écrit :MAL-LOGÉS D’AUBERVILLIERS

Campement victorieux

Après deux mois de campement à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), les familles mal logées ont obtenu des garanties de la préfecture.

La lutte des mal-logés d’Aubervilliers a fini par payer. Les cinq familles expulsées vont se voir proposer, dans les jours qui viennent, un relogement. Les 25 familles menacées d’expulsion voient leur situation étudiée par le groupe habitat régional pour un relogement. Et, ce qui n’est pas rien, les 40 autres familles, « inconnues » de la préfecture parce que non soumises à un arrêté d’expulsion, seront, dans un deuxième temps, traitées de la même manière. La solidarité exprimée par l’ensemble des familles, qui s’est traduite par un campement regroupant expulsés, menacés et squatters, a permis de faire plier la préfecture.

C’est une véritable victoire, malgré la position de la municipalité (PCF). S’il est vrai que les squats, à Aubervilliers, font l’objet d’un commerce mafieux, ce ne sont pas les familles, à qui l’on refuse partout un logement, qui en sont responsables. C’est pourquoi il est particulièrement scandaleux que la municipalité ait refusé de soutenir la lutte des expulsés et qu’elle ait engagé une procédure pour demander l’évacuation du campement. Le jour de la rentrée, les élus, écharpe tricolore en bandoulière, sont venus distribuer un tract aux parents d’élèves de l’école voisine pour sommer le préfet d’exécuter la décision de justice ! Ce que ce dernier s’est empressé de faire, deux jours plus tard, en faisant intervenir la police, avec arrestations, blessés et confiscation de biens à la clé.

Mais on ne peut réduire aussi simplement un campement de personnes déterminées à résister. Le soir même, une réunion s’est tenue sur le lieu du campement et les expulsés ont réaffirmé leur volonté de rester là, malgré les menaces d’intervention. La police a confisqué la nouvelle bâche installée. La nuit suivante, elle est revenue pour enlever les matelas. Mais rien n’y a fait. Le regard des médias, la solidarité des habitants du quartier ont mis dans l’impasse la politique du maire et du préfet. À tel point que ce dernier a dû finalement revenir en personne assurer que, pour les matelas, « ça pouvait aller ». Le lundi suivant, il proposait un plan de relogement.

Jeudi 6 septembre, la secrétaire d’État aux Droits de l’Homme, Rama Yade, est venue perturber le jeu avec son intervention imprévue. En ciblant la municipalité communiste, elle a oublié qu’elle faisait partie d’un gouvernement qui expulse à tour de bras, qui arrête les sans-papiers et qui se fiche complètement du sort des mal-logés. Le préfet, jusqu’à preuve du contraire, prend ses ordres du gouvernement, et c’est lui qui a été responsable de l’intervention policière.

Le PCF de Seine-Saint-Denis, L’Humanité, la mairie d’Aubervilliers se sont jetés sur l’aubaine pour crier au loup, à la manipulation, à la provocation, et faire oublier la position honteuse de la ville. Alors que, pour les sans-papiers, la municipalité s’est largement investie, elle n’a pas été capable de se mobiliser pour soutenir les demandeurs de logement et elle est restée du côté des institutions et de la gestion de la pénurie. C’est par le rassemblement de tous les habitants avec les mal-logés eux-mêmes que nous pourrons imposer des solutions pour le droit au logement pour tous.

Marie-Claude Benezet


Pour en revenir aux municipales, puisque ce sont les sections locales de LO qui explorent les possibilités, celle d'Aubervilliers fera t-elle campagne pour soutenir le maire afin de "résister à la droite"?

Qu'elle soit de droite ou de gauche, une expulsion reste une expulsion! On est d'accord sur ce point, je pense.

(Communiqué de LO a écrit :Mais il se trouve que, lors d’élections municipales précédentes, le Parti socialiste et le Parti communiste étaient au gouvernement et s’y comportaient comme la droite aujourd’hui, ce que nous ne voulions pas cautionner.


Dans la logique de ce communiqué, on ne verra donc pas de listes LO-PC vu la façon dont se comporte le PC sur Aubervilliers, n'est ce pas? À moins que vos militants veuillent la cautionner ... :S
Leonid
 
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Message par com_71 » 05 Déc 2007, 05:58

(AxelPersson @ mercredi 5 décembre 2007 à 03:49 a écrit :
Qu'elle soit de droite ou de gauche, une expulsion reste une expulsion! On est d'accord sur ce point, je pense.

Sémantiquement, oui. Politiquement, la formule ne dit rien sur quoi faire, quoi dire, surtout qu"en l'occurrence il s'agit d'autre chose que d'expulsions.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Leonid » 05 Déc 2007, 07:06

Mais la réponse politique ne doit elle pas être celle de l'opposition politique ferme, concrète, militante sur le terrain? Une opposition pour empêcher physiquement l'évacuation par les CRS, une opposition pour dénoncer publiquement la municipalité sans ambiguité? Et bien sur un soutien inconditionnel à la lutte des mal-logés pour obtenir des solutions de relogement acceptable dans les délais les plus rapides. Ex : manif, constitution de dossiers, rassemblements et délégations devant la préfécture, actions coup de poings, propagande de soutien, médiatisation de la lutte etc.

C'est en tout cas le choix qu'ont fait les militants de la LCR sur Aubervilliers! Quel autre choix peut on faire en tant que militant révolutionnaire?
Leonid
 
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Message par Ottokar » 05 Déc 2007, 07:57

On a déjà parlé d'Aubervilliers. Ne repartons pas là-dessus il y a un fil. Ou alors c'est pour sous-entendre que LO a déjà un fil à la patte avant d'être (peut-être) élu sur la même liste que le maire PC de la ville ? ce serait un procès d'intention.

34 pages en effet et on ne peut se convaincre. Si je résume, il y a ceux qui comme Vérié, jouent les puristes et se refusent même à envisager la "co-gestion" d'une municipalité, l'assimilant à l'entrée dans un gouvernement. Libre à lui de ne pas voir la différence. Mais même au Parlement, nous voterions un certain nombre de mesures, même d'un gouvernement de droite, si elles sont favorables aux travailleurs. Nous l'avons fait (LO et LCR) à l'Europe, dans les régions, nous le faisons dans les conseils municipaux.

Il y a ceux qui craignent pour l'image de LO et craignent qu'Arlette devienne Picquet, le plus droitier de la LCR, celui qui veut toujours des alliances avec le PS ou sa mouvance alter. Qu'ils se rassurent. C'est précisément parce que LO n'a pas les traditions et les liens de la LCR avec cette gôche qu'elle peut le faire.

Elle sait à la fois être intransigeante vis-à-vis de la gauche et solidaire des sentiments des travailleurs. Voter avec, voter pour la gauche même, il y a façon et façon. Ce n'est pas LO qui a expliqué depuis toujours qu'une victoire de la gauche est une victoire des travailleurs, ce n'est pas LO qui a dansé à la Bastille en 81 ou se pose la question de faire partie d'un gouvernement si le PS cessait d'être "social-libéral". Quand LO "soutient" la gauche, en général la gauche se reçoit avec le vote une volée de bois vert. Relisez les déclarations d'Arlette appelant à voter Mitterrand en 81 ou Ségolène Royal en 2007. Il y a une phrase d'appel au vote et une page de critiques et de rappel des trahisons !

Il y a ceux surtout qui n'imaginent pas l'extrême gauche et LO autrement que petite, "pure" et ne se posent pas la question de ce qu'il faut faire pour s'implanter en profondeur dans un pays. Artza a raison de dire qu'ils sont routiniers et peu imaginatifs, se contentent de reproduire les recettes de petits groupes propagandistes et n'ont jamais raisonné comme s'ils étaient à la tête de grands partis de 10 ou 50 000 membres. Ce sont les mêmes qui reprochaient le langage d'Arlette en 74 et après, pensant que si un candidat révolutionnaire ne parlait pas de la prise du pouvoir par les armes et de la reconstruction de la IV, il trahissait. Arlette et LO ont montré qu'on pouvait s'adresser aux travailleurs autrement que Krivine.

Je fais confiance, oui, je fais confiance à mes camarades, parce que je les ai vus et que je sais qu'on ne les changera pas. Je ne fais pas confiance dans l'abstrait, je fais confiance à des conseillers, des militants que je connais. Certains ont peur de l'inverse. Libre à eux. Je leur dis rendez-vous dans quelques mois ou quelques années. Vous avez exprimé votre défiance. Bien, vous jugerez sur pièces.

Pour le reste, on peut s'arrêter car la discussion tourne en rond.
Ottokar
 
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Message par Ottokar » 05 Déc 2007, 07:58

(AxelPersson @ mardi 4 décembre 2007 à 17:58 a écrit : Sinon, peut on voir les textes de congrès? La Fraction a presenté quoi comme orientation?

Ils seront publiés comme chaque année avec le résultat des votes (sans changement, mais ne le répéte pas, c'est un scoop) dans un prochain numéro de la Lutte de Classes.
Ottokar
 
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Message par Vérié » 05 Déc 2007, 08:47

Dernières nouveles :

Aux infos de France Inter (8 h 20) ce matin, Julien Dray se félicite de l'évolution de Lutte Ouvrière et d'Arlette Laguiller et envisage de lui tendre la main car il envisage des primaires à gauche et un grand front allant de l'extrême-gauche radicale à... Bayrou. :hinhin:
Vérié
 
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Message par pelon » 05 Déc 2007, 09:24

(Vérié @ mercredi 5 décembre 2007 à 07:47 a écrit : Dernières nouveles :

Aux infos de France Inter (8 h 20) ce matin, Julien Dray se félicite de l'évolution de Lutte Ouvrière et d'Arlette Laguiller et envisage de lui tendre la main car il envisage des primaires à gauche et un grand front allant de l'extrême-gauche radicale à... Bayrou. 8)
Pour le reste, d'accord avec Ottokar. Que chacun mène sa politique et en tire le bilan plus tard.
pelon
 
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Message par Gaby » 05 Déc 2007, 09:34

(Ottokar @ mercredi 5 décembre 2007 à 07:57 a écrit : Il y a ceux surtout qui n'imaginent pas l'extrême gauche et LO autrement que petite, "pure" et ne se posent pas la question de ce qu'il faut faire pour s'implanter en profondeur dans un pays. Artza a raison de dire qu'ils sont routiniers et peu imaginatifs, se contentent de reproduire les recettes de petits groupes propagandistes et n'ont jamais raisonné comme s'ils étaient à la tête de grands partis de 10 ou 50 000 membres. Ce sont les mêmes qui reprochaient le langage d'Arlette en 74 et après, pensant que si un candidat révolutionnaire ne parlait pas de la prise du pouvoir par les armes et de la reconstruction de la IV, il trahissait. Arlette et LO ont montré qu'on pouvait s'adresser aux travailleurs autrement que Krivine.

Je fais confiance, oui, je fais confiance à mes camarades, parce que je les ai vus et que je sais qu'on ne les changera pas. Je ne fais pas confiance dans l'abstrait, je fais confiance à des conseillers, des militants que je connais. Certains ont peur de l'inverse. Libre à eux. Je leur dis rendez-vous dans quelques mois ou quelques années. Vous avez exprimé votre défiance. Bien, vous jugerez sur pièces.

Si tu ne fais confiance qu'à des personnes que tu connais parceque tu les connais, je vois mal comment tu peux dire que tu raisonnes en véritable parti et comment tu peux reprocher à d'autres d'exprimer une défiance. Surtout que ce n'est pas le problème, que personne ne fait dans le registre ad hominem. Ni ne reproche à Arlette de ne pas appeller à l'insurrection. Ou alors c'est plus honnête d'instruire ce genre de procès rétroactif, sur une position de 2008 qui serait comme une autre hors sujet ? On parle d'alliance avec la gauche ici, pas exactement quelque chose qui va de soi, ni qui a de précédent (la Ligue ? LO lui a toujours reproché ces listes locales d'union de la gauche).

C'est terrible, quand à l'extrème-gauche quelqu'un est accusé de sectarisme, on lui ressort des positions sectaires qu'il n'a pas tenues, et quand il est accusé d'opportunisme, c'est en miroir. Tu pousses un peu et tu remontes à la NEP de 1921, ou à Zinoviev et Kamenev comme dit Vérié...

Encore une fois, la question porte essentiellement non pas sur la finalité d'être élu, sur les possibilités de l'agitation à partir d'échos du conseil municipal, mais sur la façon de s'y inviter.

Au sujet de la "gauche jamais autant à droite", je crois que c'est biaiser de ne pas le reconnaitre. Bien sûr que la fonction fondamentale de la gauche est toujours la même depuis au moins le vote des crédits de guerre de 1914, qu'ils sont responsables d'horreurs. Personne ne croit qu'ils sont autre chose que des gérants loyaux de l'Etat avant toute chose. Il me semble que les camarades disent plus simplement que la gauche n'a plus la même signification pour les travailleurs (qui se reconnaissent de moins en moins en tant que tels), et que son programme a changé (si ce n'est son action). Si vous voyez une différence de nature entre le vote démocrate américain et le vote socialiste français, en ces temps où le premier ministre de Royal aurait été de droite (Bayrou) sans parlement à droite, c'est la méthode n'importe coué. D'autant plus que le discours de la gauche a changé radicalement, et que oui, ca a quand même son importance. Quand un opportuniste PS montre le vent, et qu'on n'entend plus parler de travailleurs ou d'ouvriers, que les travailleurs ne votent plus systématiquement à gauche, c'est qu'il est urgent de faire campagne sur l'idée qu'existe notre classe et qu'elle est capable de grandes choses. Sans cette conscience là, le commentaire des mesures plus ou moins sociales, c'est peanuts.
Gaby
 
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