a écrit :Sur le problème des mal-logés on dit ce que l'on a écrit dans le canard...qui n'est pas un soutien au maire mais pas non plus du suivisme par rapport aux gauchistes.
Pourrais tu m'expliquer ce que tu entends par ce "suivisme par rapport aux gauchistes"? Les mal-logés seraient donc des gauchistes qu'il ne faut pas "suivre"? C'est le DAL que tu dénonces? Les militants de la LCR d'Aubervilliers?
a écrit :
Leur société
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) Les squatteurs lèvent le camp, mais le problème du logement reste entier
Le campement établi depuis deux mois par plusieurs familles d'origine africaine (un peu plus d'une centaine de personnes) devant une école d'Aubervilliers a été levé dans la nuit du 10 au 11 septembre.
La municipalité avait demandé l'évacuation de ce campement mais plusieurs interventions des CRS n'ont pas empêché les familles de rester sur les lieux.
C'est à la suite d'une mesure d'expulsion entamée à l'encontre de cinq de ces familles squattant des appartements de l'OPHLM de la ville, que d'autres, squattant aussi des appartements à Aubervilliers, les ont rejointes sur ce campement, craignant d'être à leur tour l'objet d'expulsions. Ces familles, appuyées par le DAL, espéraient ainsi être relogées par la ville ou par la préfecture, ce qui avait été le cas de certaines dans le passé car ce n'est pas la première fois que la municipalité se retrouve dans cette situation.
Cependant la municipalité a refusé la revendication de ceux qui réclament le droit d'occuper légalement tous les appartements qu'ils squattent du fait que 3 800 personnes sont sur liste d'attente pour obtenir un appartement HLM à Aubervilliers.
Le jour de la première intervention de la police pour évacuer le campement, Rama Yade, secrétaire d'État aux Droits de l'homme choisie par Sarkozy parce que d'origine sénégalaise, est venue y passer un quart d'heure. Elle est arrivée dans sa 607 de fonction pour dire « aux communistes » qui dirigent la ville qu'« en matière de logement l'extrême gauche n'a pas de leçon à nous donner ».
Eh bien voyons ! Une population pauvre, voire très pauvre est accueillie à Aubervilliers où il y a 41 % de logements sociaux. Malgré cela, il y subsiste un habitat privé fortement dégradé (2 000 logements ne disposent d'aucun élément de confort et certains sont insalubres) dans lequel s'entassent des familles nombreuses, et où des enfants sont parfois victimes du saturnisme. Ce sont ces familles qui constituent, entre autres, les listes d'attente d'un logement social.
La loi SRU impose aux communes la construction d'au moins 20 % de logements sociaux. Sur la région parisienne, 8,5 % des communes abritent 50 % des logements HLM. Les municipalités UMP, le parti de Sarkozy et de Rama Yade, elles, sont presque toujours hors la loi dans ce domaine et en sont même fières. Ainsi, le maire UMP du Raincy Éric Raoult avait, bien avant l'instauration de cette loi, barré l'entrée de sa ville d'une banderole qui disait en substance : non au logement social au Raincy.
Le Raincy, pourtant commune de Seine-Saint-Denis, a sur son territoire de nombreux hôtels particuliers et une population plutôt aisée. Et ne parlons pas de Neuilly, banlieue très chic de Paris, dont l'ancien maire n'est autre que Nicolas Sarkozy.
Rama Yade est aussi secrétaire de l'UMP et elle ignore donc volontairement l'attitude de ses amis politiques sur ce terrain-là pour ne consacrer son temps et ses critiques qu'aux communes dirigées par le Parti Communiste !
En tout cas, les femmes de ces familles, elles, ont l'air de savoir quels sont les responsables de leur situation. Après que Yama Rade eut déclaré qu'elle était « choquée » par ce qu'elle voyait, l'une d'entre elles lui a répondu « c'est ton gouvernement qui a décidé ça, ma sœur » !
On pourrait ajouter que ce sont les gouvernements qui se sont succédé, dont le précédent auquel appartenait Sarkozy, qui, depuis des années, ont laissé le manque de logements s'aggraver de façon catastrophique.
La presse, la télévision, la radio ont largement rendu compte de la situation. Cette médiatisation a aidé les familles et n'est certainement pas étrangère à la venue, sur place, du préfet de Seine-Saint-Denis. Il a proposé d'examiner le lundi 10 septembre le cas des cinq familles déjà expulsées et un accord a été trouvé prévoyant leur relogement. Des promesses de relogement ont été faites à 66 autres. Par contre, il n'a été fait aucune proposition aux familles sans papiers.
Mais ce n'est pas au cas par cas ni au coup par coup qu'il faut agir face au problème du logement. C'est l'État qui devrait entreprendre la construction du million, voire des deux millions de logements qui manquent dans le pays ; c'est lui qui devrait réquisitionner les terrains nécessaires et embaucher les travailleurs des différents corps de métier capables de le faire.
Ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, est loin d'avoir cette politique et il y aura encore bien des situations dramatiques pour bien des familles avant d'y parvenir.
Correspondant LO
Un article qui se garde bien de dénoncer cette politique qui s'en prend
violemment aux mal-logés.
Plutôt que de s'affirmer clairement dans le camp des mal-logés, plutôt que de les soutenir fermement en les aidant à trouver des solutions sans tarder, à Aubervilliers ou ailleurs, la mairie a eu comme principale réponse l'envoi de CRS.
La lutte pour le droit au logement ne s'arrête pas aux portes des municipalités PCF, pas plus que ne le fait la lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers. Et il n'y a absolument rien de "gauchiste" à cela quand on est des militants révolutionnaires conséquents, débarassés de toutes illusions vis-à-vis de l'appareil du PCF.
Pour comparaison, l'article de
Rouge sur le sujet.
a écrit :MAL-LOGÉS D’AUBERVILLIERS
Campement victorieux
Après deux mois de campement à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), les familles mal logées ont obtenu des garanties de la préfecture.
La lutte des mal-logés d’Aubervilliers a fini par payer. Les cinq familles expulsées vont se voir proposer, dans les jours qui viennent, un relogement. Les 25 familles menacées d’expulsion voient leur situation étudiée par le groupe habitat régional pour un relogement. Et, ce qui n’est pas rien, les 40 autres familles, « inconnues » de la préfecture parce que non soumises à un arrêté d’expulsion, seront, dans un deuxième temps, traitées de la même manière. La solidarité exprimée par l’ensemble des familles, qui s’est traduite par un campement regroupant expulsés, menacés et squatters, a permis de faire plier la préfecture.
C’est une véritable victoire, malgré la position de la municipalité (PCF). S’il est vrai que les squats, à Aubervilliers, font l’objet d’un commerce mafieux, ce ne sont pas les familles, à qui l’on refuse partout un logement, qui en sont responsables. C’est pourquoi il est particulièrement scandaleux que la municipalité ait refusé de soutenir la lutte des expulsés et qu’elle ait engagé une procédure pour demander l’évacuation du campement. Le jour de la rentrée, les élus, écharpe tricolore en bandoulière, sont venus distribuer un tract aux parents d’élèves de l’école voisine pour sommer le préfet d’exécuter la décision de justice ! Ce que ce dernier s’est empressé de faire, deux jours plus tard, en faisant intervenir la police, avec arrestations, blessés et confiscation de biens à la clé.
Mais on ne peut réduire aussi simplement un campement de personnes déterminées à résister. Le soir même, une réunion s’est tenue sur le lieu du campement et les expulsés ont réaffirmé leur volonté de rester là, malgré les menaces d’intervention. La police a confisqué la nouvelle bâche installée. La nuit suivante, elle est revenue pour enlever les matelas. Mais rien n’y a fait. Le regard des médias, la solidarité des habitants du quartier ont mis dans l’impasse la politique du maire et du préfet. À tel point que ce dernier a dû finalement revenir en personne assurer que, pour les matelas, « ça pouvait aller ». Le lundi suivant, il proposait un plan de relogement.
Jeudi 6 septembre, la secrétaire d’État aux Droits de l’Homme, Rama Yade, est venue perturber le jeu avec son intervention imprévue. En ciblant la municipalité communiste, elle a oublié qu’elle faisait partie d’un gouvernement qui expulse à tour de bras, qui arrête les sans-papiers et qui se fiche complètement du sort des mal-logés. Le préfet, jusqu’à preuve du contraire, prend ses ordres du gouvernement, et c’est lui qui a été responsable de l’intervention policière.
Le PCF de Seine-Saint-Denis, L’Humanité, la mairie d’Aubervilliers se sont jetés sur l’aubaine pour crier au loup, à la manipulation, à la provocation, et faire oublier la position honteuse de la ville. Alors que, pour les sans-papiers, la municipalité s’est largement investie, elle n’a pas été capable de se mobiliser pour soutenir les demandeurs de logement et elle est restée du côté des institutions et de la gestion de la pénurie. C’est par le rassemblement de tous les habitants avec les mal-logés eux-mêmes que nous pourrons imposer des solutions pour le droit au logement pour tous.
Marie-Claude Benezet
Pour en revenir aux municipales, puisque ce sont les sections locales de LO qui explorent les possibilités, celle d'Aubervilliers fera t-elle campagne pour soutenir le maire afin de "résister à la droite"?
Qu'elle soit de droite ou de gauche, une expulsion reste une expulsion! On est d'accord sur ce point, je pense.
(Communiqué de LO a écrit :Mais il se trouve que, lors d’élections municipales précédentes, le Parti socialiste et le Parti communiste étaient au gouvernement et s’y comportaient comme la droite aujourd’hui, ce que nous ne voulions pas cautionner.
Dans la logique de ce communiqué, on ne verra donc pas de listes LO-PC vu la façon dont se comporte le PC sur Aubervilliers, n'est ce pas? À moins que vos militants veuillent la cautionner ... :S