par Vérié » 19 Nov 2007, 08:03
Efito de la Fraction
Edito des bulletins d’entreprise - Le 18 novembre 2007
Mardi 20, tous ensemble en grève et dans la rue !
C’est au nom de « l’équité » que Sarkozy, Fillon et consorts prétendent mener le combat contre les « régimes spéciaux » de retraite. Il n’aura pourtant échappé à personne qu’en faisant voter 15 milliards supplémentaires de réduction d’impôt pour les plus fortunés, qu’en octroyant une augmentation de 206 % de salaire, ou plutôt de son argent de poche à Sarkozy, qu’en fermant les yeux sur l’enrichissement frauduleux de son copain Lagardère qui faisait supprimer des dizaines de milliers d’emplois chez Airbus, le nouveau président et son gouvernement n’en avaient vraiment rien à faire de l’équité. Et ils n’en sont pas à une escroquerie près, quand ils proclament « travailler plus pour gagner plus ».
Les cheminots, les agents de la RATP, les gaziers et les électriciens, n’ont pas besoin qu’on leur fasse un dessin pour comprendre qu’on veut les faire travailler plus pour gagner moins. Et tous les autres travailleurs peuvent aussi comprendre qu’ils sont aussi dans la ligne de mire et concernés par cette offensive. Non seulement parce que le gouvernement après les « régimes spéciaux », a programmé un nouveau coup contre toutes les retraites, en prolongeant encore la durée de cotisation à 41 et 42 ans, en fait en réduisant les pensions. Mais aussi parce ce gouvernement prépare de nouvelles mesures pour faciliter les licenciements, faire baisser les salaires et réduire les allocations de chômage, s’en prendre aux possibilités de se soigner en instaurant de nouvelles franchises sur les remboursements.
L’équité ce serait le rétablissement à 37,5 ans pour tous, comme avant la réforme Balladur pour le privé. Pourquoi faudrait-il que l’augmentation formidable des richesses de ces dernières dizaines d’années se traduise par un allongement de la durée du travail et un appauvrissement des salariés et des retraités ? Pour que les actionnaires et les patrons puissent s’engraisser encore davantage ?
L’équité ce serait une autre répartition des richesses et tout d’abord l’augmentation de tous les salaires d’au moins 300 € pour tous. Ne serait-ce que pour rattraper l’augmentation du coût de la vie, qui se fait particulièrement sentir sur les produits de première nécessité, la nourriture, l’essence, les loyers, les charges. Ce serait l’interdiction des licenciements, en particulier dans les entreprises qui font des profits. Ce serait la suppression des contrats précaires.
Tous ceux qui font grève et manifestent dans la rue ont bien raison, c’est le seul moyen d’empêcher que toute la classe ouvrière soit amenée à s’appauvrir davantage.
Le gouvernement voudrait bien faire rentrer dans le rang les grévistes de ces derniers jours avant mardi. Il craint qu’ils ne soient rejoints par ceux de la fonction publique et un certain nombre d’autres travailleurs du secteur privé. Il sait qu’en se généralisant le mouvement deviendrait irrésistible et le contraindrait à reculer. Oui tous ensemble ! Notre avenir en dépend, comme celui de nos enfants, dont bon nombre d’étudiants, se battent contre la dernière loi sur les universités, pour que l’enseignement ne soit pas davantage au service du fric et toujours plus inégalitaire.
Sarkozy et son gouvernement espèrent, avec le concours de certains chefs syndicaux – qui ont jusque-là tout fait pour que les combats se mènent les uns après les autres – éviter un mouvement d’ensemble. Les politiciens du Parti socialiste eux aussi voudraient faire cesser la grève. Ils ne nous soutiennent pas plus que ceux de la droite et tous proclament qu’ils feraient les mêmes « réformes », même s’ils prétendent qu’ils emploieraient d’autres méthodes pour nous les faire avaler. Mais rien ne prouve que les compères puissent parvenir à faire remballer les mouvements sans frais. Ainsi les cheminots à la base, dans les assemblées générales, ont montré la semaine dernière leur volonté de ne se plier qu’à leurs propres décisions et ils ont obligé, ne serait-ce qu’un temps, pratiquement toutes les directions syndicales à leur filer le train. Nous ne devons compter que sur notre lutte et nous devons la contrôler nous-mêmes.
Mardi 20 novembre, soyons le plus nombreux en grève et dans la rue