Quand ce terme a été utilisé pour la première fois dans le mouvement ouvrier ?
Point sémantique : une gréve reconductible est une grève dont on vote la reconduction ou non sur chaque site séparément, le matin en général, en assemblée générale.
Elle s'oppose à une journée de gréve carrée, mais aussi à la grève jusqu'à satisfaction, ou grève illimitée. Ces dernières concentrent d'une certaine manière la volonté de tout un corps de métier, ou plus largement, autour de l'objectif, même si évidemment les forces peuvent s'épuiser et les AG voter la reprise.
On voit apparaître également des termes comme gréve générale reconductible, sans qu'on sache si la reconduction est votée ici d'une manière générale par tous les grèvistes en même temps, ou par site. Dans le premier cas, il faut préciser les moyens techniques d'une telle prouesse.
Je pose la question évidemment parce qu'elle a un intérêt pratique : on a vu beaucoup de gréves cassées car, nationalement, une organisation syndicale centralisée, contrairement au mouvement de gréve qui est ici décentralisé, peut décider de faire croire aux ouvriers de chaque site pris séparément que les ouvriers des sites alentours et nationaux votent la reprise du travail. C'est encore la meilleure méthode non-violente pour faire reprendre le travail, quand une bureaucratie syndicale veut faire accepter un compromis négocié qui n'est pas approuvé par la base.