la clarification est un combat

Message par Sterd » 13 Oct 2007, 10:04

Bof, ça sent bon son purisme révolutionnaire, mais je ne suis pas d'accord pour ériger ça en principe.
Si des militants laics sont agressés par des intégristes de quelque obédience comme ce fut le cas il y a quelques mois, je me mettrais a nouveau sans réserves dans le camps des laics, fussent ils républicains.

Les gens qui regardent les intégristes imprimer leur terreur dans des réunions laiques sans prendre parti au pretexte que les laics en question ne sont pas de parfaits révolutionnaires prolétariens ont de bien curieuses convictions.
Sterd
 
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Message par Matrok » 13 Oct 2007, 10:50

(Vérié @ samedi 13 octobre 2007 à 09:25 a écrit :nous n'avons pas à choisir notre camp entre Tarik Ramadan, l'UOIF etc d'un coté et Finkielkraut, Caroline Fourest, Julien Dray, Fadela Amara etc de l'autre.

Chacun voit le "campisme" là où il veut le voir... Le départ même de ce fil est une lettre ouverte de Caroline Fourest où elle se démarque clairement du "camp" où tu veux à tout prix la loger. Le "campisme" c'est peut-être tout simplement une autre façon de dire "manichéisme".
a écrit :Nous défendons les droits et la dignité des femmes, pas la "laicité républicaine", du moins si nous nous revendiquons du communisme ou meme du socialisme.

D'accord avec ça mais c'est très insuffisant dans ce cas précis. Il n'y a pas un seul "camp" de la "laïcité républicaine" où on trouverait côte à côte de Villiers et Caroline Fourest, comme il n'y a pas un "camp" de l'extrême gauche ou on trouverait côte à côte Arlette et Tarik (qu'on nous a présenté mille fois comme un antilibéral fréquentable). La différence est aussi énorme que ça !
Matrok
 
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Message par Vérié » 13 Oct 2007, 10:58

(Sterd @ samedi 13 octobre 2007 à 11:04 a écrit : Si des militants laics sont agressés par des intégristes de quelque obédience comme ce fut le cas il y a quelques mois, je me mettrais a nouveau sans réserves dans le camps des laics, fussent ils républicains.


Certes, si des intégristes s'en prennent à une femme non voilée ou à une enseignante laique qui critique la religion, interdit le port du voile dans sa classe, à des médecins hommes dans les hôpitaux etc je serais bien entendu moi aussi à leurs cotés.

Mais quand des gens du genre Finkielkraut ou des "nationaux républicains laiques" s'en prennent aux arabes et au blacks des cités au nom de la "lutte contre l'islamisme", je suis du coté des jeunes des cités, pas du coté de ces gens qui dissimulent leur racisme derrière leur laicité. Quand tous ces gens présentent l'islamisme comme le péril mondial numéro un, je suis du coté des gens "d'origine musulmane", religieux ou non, qui se sentent agressés.
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Message par Vérié » 13 Oct 2007, 11:05

(Matrok @ samedi 13 octobre 2007 à 11:50 a écrit : 1) Le départ même de ce fil est une lettre ouverte de Caroline Fourest où elle se démarque clairement du "camp" où tu veux à tout prix la loger.

2) D'accord avec ça mais c'est très insuffisant dans ce cas précis. Il n'y a pas un seul "camp" de la "laïcité républicaine" où on trouverait côte à côte de Villiers et Caroline Fourest, comme il n'y a pas un "camp" de l'extrême gauche ou on trouverait côte à côte Arlette et Tarik (qu'on nous a présenté mille fois comme un antilibéral fréquentable). La différence est aussi énorme que ça !

1) Elle se démarque... pour cette fois, sur un point précis. On en a déjà longuement discuté : ça ne suffit pas pour oublier son instrumentalisation au service de la lutte contre le péril islamiste, instrumentalisation largement acceptée.

2) Nous sommes entièrement d'accord. Comme tu le soulignes, il y a des nuances et des divergences d'un coté comme de l'autre. Mais aucun de ces cotés n'est le notre, meme si nous pouvons ponctuellement nous retrouver avec des "laiques"... ou avec des "religieux", selon les circonstances. (Exemple : on peut se retrouver aux cotés d'un curé qui abrite des sans-papiers dans son église etc).
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Message par Matrok » 13 Oct 2007, 11:52

(Vérié @ samedi 13 octobre 2007 à 10:58 a écrit :Quand tous ces gens [de de Villiers à Fourest en passant par Finkielkraut] présentent l'islamisme comme le péril mondial numéro un, je suis du coté des gens "d'origine musulmane", religieux ou non, qui se sentent agressés.

(Vérié @ samedi 13 octobre 2007 à 11:05 a écrit :[Fourest] se démarque... pour cette fois, sur un point précis. On en a déjà longuement discuté : ça ne suffit pas pour oublier son instrumentalisation au service de la lutte contre le péril islamiste, instrumentalisation largement acceptée.

Et bien là dessus : on est en effet en désaccord complet. D'abord parce que je refuse d'assimiler islamisme (une famille de doctrines politiques) et islam (une religion et une culture). La majorité des musulmans que je connais font d'ailleurs très bien la différence ! Ensuite parce que quelque soient les volontés des gens qui l'"instrumentalisent", le "péril islamiste" n'est pas qu'une lubie, il existe, et ses premières victimes ce sont les musulmans.
Si tu prenais une petite heure (on est en début de week-end) pour regarder les vidéos postées plus haut par Wapi (et dont je te re-mets les liens ci-dessous), tu verrais que c'est entre autres choses ce que dit Fourest. On peut être opposé à plein d'aspects de ses positions, et certainement à ses accointances politiques, mais pas admettre la caricature de CQFD qui voudrait en faire à coups d'amalgames et de simplifications, l'agent de la politique de Bush...
Première partie
Deuxième partie
Troisième partie
Quatrième partie
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Message par Vérié » 13 Oct 2007, 12:11

(Matrok @ samedi 13 octobre 2007 à 12:52 a écrit : [Et bien là dessus : on est en effet en désaccord complet. D'abord parce que je refuse d'assimiler islamisme (une famille de doctrines politiques) et islam (une religion et une culture). La majorité des musulmans que je connais font d'ailleurs très bien la différence ! Ensuite parce que quelque soient les volontés des gens qui l'"instrumentalisent", le "péril islamiste" n'est pas qu'une lubie, il existe, et ses premières victimes ce sont les musulmans.

Essayons au moins de cerner les désaccords... s'il y en a vraiment. Je n'assimile pas non plus intégrisme et culture religieuse musulmane (la façon dont tu le formules me semble un peu bizarre.)

Alors, le fameux "péril islamiste" existe : il y a des peuples qui le subissent en Iran, Arabie Saoudite, Afghanistan etc. Les intégristes peuvent être emmerdants dans certains quartiers, encore qu'il ne faut pas exagérer leur influence.

Mais tout dépend de la façon dont on présente ce péril, de l'importance qu'on lui donne. Quand on raconte, comme Caroline Fourest et pas mal d'autres gens, que, après le communisme et le fascisme, le grand danger qui menace l'humanité est le péril islamiste, c'est non seulement débile mais dangereux. Et ces propos, meme s'ils sont prononcés avec des nuances différentes, meme si ce n'est pas dit à la façon de l'entourage de Bush, sont instrumentalisés. Et Caroline Fourest accepte cette instrumentalisation, ce qui lui apporte toutes sortes d'avantages médiatiques et autres.

__

Pour Sterd, un autre exemple. Ca ne m'aurait pas gêné de manifester avec Fadela Amara (ancienne version) pour défendre des jeunes femmes de banlieue. Mais ça ne me gène pas non plus de me retrouver dans la meme manifestation que, disons Tarik Ramadan, contre la guerre d'Irak. (En revanche je serais pour virer tout groupe qui afficherait par exemple des slogans antisémites.)
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Message par Sterd » 13 Oct 2007, 13:35

(Vérié @ samedi 6 octobre 2007 à 18:00 a écrit : Voici un article publié dans CQFD sur Caroline Fourest
________________________________________

FAUX AMIS


CAROLINE FOUREST


Mis à jour le :15 juin 2006. Auteur : Le bouledogue rouge.



C’était le 25 mars dernier, dans les salons capitonnés de l’Assemblée nationale. Caroline Fourest, journaliste à Charlie Hebdo et au Wall Street Journal, « militante féministe, anti-fasciste et libertaire » comme elle se définit elle-même, recevait des mains du progressiste Jean-Louis Debré le « prix du livre politique 2006 ». Une distinction prestigieuse, comme l’atteste le profil des lauréats précédents : Denis Tillinac (2005), Fadela Amara (2004), Alexandre Adler (2003), Laurent Joffrin (2002)... On comprend l’émotion de la militante. Sur le site web de l’Assemblée, on la voit échanger des sourires fondants avec l’ex-ministre de l’Intérieur, celui qui déclarait après l’expulsion des sans-papiers de Saint- Bernard en 1995 : « Est-ce que vous acceptez que des étrangers viennent chez vous, s’installent chez vous et se servent dans votre frigidaire ? Non, bien évidemment ! Eh bien c’est pareil pour la France. » Caroline Fourest, elle, n’était pas venue piller le frigo de l’Assemblée, mais serrer la louche de son président et remercier les membres du jury - Arlette Chabot, Michèle Cotta, Jean-Pierre Elkabbach, Bernard Guetta, Laurent Joffrin... - pour leur courageux soutien à la résistance. Donnedieu de Vabres, ministre du Rétrecissement des intermittents, et Louis Schweitzer, l’ex-PDG humaniste de Renault, étaient là aussi pour l’applaudir. Ne manquait que son maquignon de chez Grasset, BHL, co-signataire avec elle d’un héroïque « manifeste contre le nouveau totalitarisme ». Celui des islamistes, bien sûr.

Car personne ne saurait ignorer que c’est là le grand combat du nouveau siècle : la lutte sans merci contre le monstre barbu qui cogne à nos portes et sape nos valeurs. Caroline Fourest, c’est un peu la Jeanne d’Arc de cette affaire-là. Soulevant les barbes comme un entomologiste soulève les cailloux, elle débusque les termites qui grignotent les fondations de la pôvre maison France : tous les musulmans qui ne lisent pas Charlie, mais aussi leurs complices, ces « islamo-gauchistes » qui fourmillent à Attac, à la LDH, au Mrap, à l’École pour tous... Leur crime ? Avoir cédé à la « tentation obscurantiste » (pour reprendre le titre du bouquin primé à l’Assemblée) en s’inquiétant par exemple du sort des fillettes voilées exclues de l’école, ou en taillant un bout de gras avec Tariq Ramadan. Le prédicateur suisse est certes bien mal placé pour incarner les masses opprimées, et on peut ironiser à bon droit sur les quelques altermondialistes qui le courtisent. Mais Caroline Fourest ne s’arrête pas là : pour elle, quiconque ne fait pas de l’anti-islamisme le coeur de ses obsessions a déjà franchi la ligne de front. Au prix d’un nombre incalculable d’impostures et de contre-vérités (répertoriées sur le site « Les mots sont importants »), la sainte croisée laïque voit des collabos partout. C’est grave, docteur ? Plutôt, oui. Avec la force de frappe que lui confère sa double appartenance à la « gauche citoyenne » et à la crème des matraqueurs d’opinion, Caroline Fourest contribue à populariser les mots d’ordre de l’Axe du Bien dans des milieux qui ne leur étaient pas naturellement réceptifs. Nouvelle marotte du bobo en battle-dress, l’idée se répand que l’islam est l’ennemi à abattre et que cette guerre-là justifie toutes les alliances : le Grand Duduche avec Jean-Louis Debré, la presse libre avec le Wall Street Journal, le tiers-monde avec le CAC 40, les pauvres avec les riches, les victimes de guerre avec George Bush, les antifascistes avec les anti-Arabes. « Plutôt mort que rouge », disait la droite au temps de la guerre froide. « Plutôt BHL que Barbès », lui répond l’idiote utile.

Article publié dans CQFD n° 35, juin 2006.
Présenter Caroline Fourest comme une "journaliste du Wall Street Journal" est au mieux une caricature. A ma connaissance elle n'a publié qu'une seule et unique tribune dans l'édition européenne du journal.

On peut penser ce que l'on veut de cette tribune, mais présenter son auteur comme duement appointée par le wsj, c'est un mensonge. Mensonge utile quand il s'agit de la discréditer.

("wsj" a écrit :The France after the riots

Les émeutes auxquelles nous avons assistées en France ces dernières semaines ne sont ni ethniques ni religieuses. Mais le symptôme d'un malaise social, économique et identitaire. Ce qui ne veut pas dire que des mouvements religieux « intégristes », c'est à dire défendant une vision de l'islam à la fois politique et liberticide, ne vont pas chercher à tirer parti du chaos. Dans un contexte où le fanatisme prospère particulièrement bien sur les ruines de l'échec social.

Cet échec n'est pas, à mon avis, dû au modèle d'insertion universaliste à laquelle la France tient tant. Les émeutes existent dans tous les pays, et même plus particulièrement dans ceux où le respect des communautés visibles n'empêche pas la ségrégation sociale et économique. La France a même longtemps été plutôt protégée dans ce domaine grâce aux efforts successifs de ces gouvernants pour « désenclaver » les quartiers concentrant les populations défavorisées et donc les handicaps sociaux. Même si, de l'avis de tous aujourd'hui, cet effort n'a jamais été à la hauteur du défi, gigantesque, qui attend ceux qui souhaitent sincèrement offrir à tous ses compatriotes une « égalité des chances » réelle et non simplement fictionnelle.

Cette ambition, c'est bien celle du modèle universaliste : ne pas reconnaître ses citoyens en fonction de leur appartenance « visible » à une communauté mais les considérer comme des individus ayant droit aux mêmes chances de réussite, quelle que soit leur origine.

Belle ambition, à laquelle il ne faut surtout pas renoncer sous prétexte que le modèle communautariste, qui régule le lien social en fonction de communautés culturelles - au risque d'enfermer de fait l'identité de ses concitoyens - se révèle plus payant à court terme. Assurément, le modèle auquel nous devons réfléchir en Europe est une forme de troisième voie, qui sache marier l'ambition universaliste à long terme sans pour autant tomber dans un conformisme niant les appartenances culturelles et donc la richesse de cette diversité.

C'est un long débat, qui demandera du temps, donc de la patience mais aussi des moyens. Dominique de Villepin vient d'anoncer la déblocage de 100 millions d'euros à destination d'associations qui, sur le terrain, animent justement cette oeuvre interculturelle et ce lien social. C'est une bonne chose. Même cette mesure arrive un peu tard. En effet, c'est bien l'arrêt de tout crédit aux forces vives du tissu associatif et social qui est en partie responsable des émeutes que nous venons de vivre. En France, plus qu'aux Etats-Unis ou en Angleterre, le tissu associatif dépend des subventions publiques. C'est grâce à de l'argent public que des milliers d'associations et de travailleurs sociaux tentent de lutter, jour après jour, contre les inégalités et les discriminations grâce à leur talent de médiateur et d'éducateurs.

Or depuis trois ans, cet argent public a fondu. Lors de son arrivée au ministère de l'intérieur, l'une des premières déclarations marquantes de Nicolas Sarkozy fut de congédier la police préventive de proximité pour se concentrer uniquement sur une police de répressive : « La police n'est pas là pour jouer au football avec les jeunes des quartiers mais pour arrêter et sanctionner » a-t-il lancé au principal responsable de la police de proximité, médusé. Mais Nicolas Sarkozy vous dira qu'il a souhaité mener une politique à la fois « ferme et juste ». La fermeté, c'est ce recentrage vers une police uniquement répressive. La « justice », Nicolas Sarkozy l'a bâtie sur le modèle communautariste, qu'il incarne en France. A savoir déléguer le lien social - et donc le règlement des conflits, y compris sociaux ! - aux communautés religieuses. En l'occurrence aux groupes religieux islamiques les mieux implantés dans les quartiers difficiles. Je veux parler de l'Union des organisations islamiques de France, représentant l'islam fondamentaliste des Frères musulmans. Inconnu du grand public jusqu'à très récemment, l'UOIF est désormais devenue incontournable dans le débat public grâce à sa participation au CFCM, le Conseil Français du culte musulman mis en place par le ministre de l'intérieur. Où ils représentent désormais un tiers de l'islam de France.

Moralité, lorsque des émeutes éclatent, ce sont vers eux que se tournent désormais une partie de la classe politique avide de solution facile pour résoudre une crise - dont les origines sont encore une fois sociales. Sans avoir peur du ridicule.

Pour prouver sa bonne volonté, le 6 novembre, l'UOIF a édicté une « fawta » appellant au calme : « Il est interdit au musulman la transgression et l'injustice et ‘ne transgressez point car Dieu n'aime pas les transgresseurs' », dixit le contenu de la fatwa, sources coraniques à l'appui. Comme si tous les casseurs étaient musulmans et non les enfants maudits de la République. Comme si le mouvement de colère auquel on assiste était une sorte d'Intifada et non un mouvement de rage sociale. Comme s'il suffisait qu'un imam obscur siffle la fin de la récréation pour que l'ordre revienne...

En l'occurrence, cette fatwa n'a eu aucun impact. Sur le terrain, les émeutiers savent à peine qui est l'UOIF et une fatwa leur parle autant qu'un « couvre-feu » moraliste. Plus inquiétante est l'arrivée sur le terrain de groupes de militants formés par les Frères musulmans pour s'interposer comme médiateurs, entre l'Etat et les jeunes des quartiers populaire, au pied des immeubles. Car cette présence témoigne d'une volonté, indiscutable, d'instrumentaliser l'émotion actuelle au service d'un agenda religieux qui est aussi un agenda politique.

Quand l'Etat démissionne, l'initiative privée - en l'occurrence intégriste - occupe le terrain. L'adage est vrai pour la France comme il l'est pour l'Algérie et l'Egypte. C'est ainsi que les Frères musulmans ont tissé leurs réseaux, en investissant le soutien scolaire, en organisant des activités sportives et culturelles, là où l'Etat n'assure pas sa mission de lien social. Les Algériens qui ont connu les émeutes d'avant 1990, où les voitures ont brûlé pendant des jours, se souviennent que les islamistes ont ensuite prospéré sur les cendres de ces émeutes.

L'UOIF, qui recevait volontiers les dirigeants du Front islamique du salut, la principale force islamiste en Algérie, à son Congrès annuel jusqu'à il y a encore quelques années, fait-elle le même rêve ? Les prédicateurs islamistes vont-il occuper le terrain calciné des écoles, des gymnases et des foyers qui ont été brûlés en moins de deux semaines, réduisant à néant des années d'effort collectif en faveur de ces quartiers.

Rien ne permet de penser le contraire.

Dans un communiqué, JMF, la branche jeunesse de l'UOIF, a appelé au calme en faisant ce rappel : « Présent sur le terrain depuis plus de 10 ans, JMF, à travers toutes ses sections réparties sur le territoire national, travaille tous les jours avec ces jeunes par le biais d'activités socio-éducatives, culturelles, sportives et humanitaire. Nous oeuvrons au quotidien pour les accompagner à devenir des citoyens actifs et positifs de notre société. » Un message rassurant, en apparence. Sauf lorsqu'on sait ce que l'UOIF entend par « positif ». En l'occurrence, le prédicateur vedette de cette organisation, Hassan Iquioussen, que des sociologues français ont décrit comme l'incarnation typique de ces « nouveaux travailleurs sociaux » qu'il faudrait envoyer dans les quartiers difficiles à la place de l'Etat, prêche aux jeunes qu'une fille et un garçon n'ont pas le droit de se parler par le biais d' internet sous peine d'être à trois avec le « diable ». Ou encore que la Shoah et une complot entre Hitler et les Juifs - décrits comme le « top de la félonie » - pour occuper la Palestine. Et que, bien sûr, certains islamistes en activité aux quatre coins du monde sont des « frères ».

C'est dire s'il y a quelque inquiétude à voir les troupes de l'UOIF jouer les médiateurs sociaux. Prête à calmer le jeu lorsqu'il s'agit de rage sociale et de brûler des voitures. Mais pour mieux distiller un islam fondamentaliste liberticide, sexiste, homophobe et antisémite. Dans un contexte où partout dans le monde, d'autres mouvements issus des Frères musulmans tentent de grignoter la moindre parcelle de terrain social et culturel en nourrissant le rêve d'unir, un jour, leurs positions de force ainsi acquises.

Caroline Fourest
Sterd
 
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Message par Vérié » 13 Oct 2007, 14:30

L'article que tu cites de CF est relativement correct, dans la mesure où elle désigne les révoltes comme un acte de "rage sociale" et non une manipulation des islamistes. Il l'est moins quand il oppose la police de proximité aux autres formes orgnisationnelles de la police, mais il est vrai que c'est un point de vue partagé par la quasi-totalité des réformistes et meme par une partie des politiciens de droite.
Enfin elle insiste tout de meme beaucoup sur les islamistes et le role qu'on pourrait leur faire jouer. L'Imam médiateur de banlieu, nous n'en sommes pas là.

Je conviens volontiers que cet article ne contient pas d'"horreurs". Mais c'est sur l'ensemble de son intervention, le courant dans lequel elle se situe qu'on peut juger
C.F. Quand j'aurai le temps, je chercherai de mon coté des passages de ses interventions et notamment de son livre "La tentation obscurantiste".
___
PS J'avoue que j'ignore si elle écrit régulièrement ou non pour le WSJ...
Vérié
 
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Message par Matrok » 13 Oct 2007, 14:47

(Vérié @ samedi 13 octobre 2007 à 14:30 a écrit : L'article que tu cites de CF est relativement correct, dans la mesure où elle désigne les révoltes comme un acte de "rage sociale" et non une manipulation des islamistes. Il l'est moins quand il oppose la police de proximité aux autres formes orgnisationnelles de la police, mais il est vrai que c'est un point de vue partagé par la quasi-totalité des réformistes et meme par une partie des politiciens de droite.
Enfin elle insiste tout de meme beaucoup sur les islamistes et le role qu'on pourrait leur faire jouer. L'Imam médiateur de banlieue, nous n'en sommes pas là.

Mais on en est là en Grande Bretagne ! Ce n'est pas une hypothèse fantaisiste, c'est un modèle qu'une grande partie de la classe politique (à gauche comme à droite) ne cesse de louer...

Par ailleurs je suis surpris de ton évolution. :-P Voila maintenant que tu approuves ce que cette sociale-traitre écrit dans le Wall Street Journal, alors qu'un peu plus tôt tu nous disais, en recopiant ce qu'écrivait CQFD, qu'elle ne tenait pas le même langage dans le Wall Street Journal et vis-à-vis de la gauche :-P
Matrok
 
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Message par Vérié » 13 Oct 2007, 15:00

(Matrok @ samedi 13 octobre 2007 à 15:47 a écrit : [ Voila maintenant que tu approuves ce que cette sociale-traitre écrit dans le Wall Street Journal

Sterd a mis un texte en ligne. Je commente CE texte-là. Point. Mais je répète qu'on ne peut pas juger C.F. (Ni qui que ce soit d'ailleurs) sur un ou deux articles.
Il est possible que CQFD, qui a un caractère satirique, l'ait un peu caricaturée. Mais sur le fond, je continue à penser qu'elle est intrumentalisée, avec son accord, par tous ceux qui font de l'islamisme l'ennemi N° 1 de l'humanité, même si elle se démarque sur certains points.
Vérié
 
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