Moi ça va, c'est mes papiers qui déconnent!
communiqué des Panthères Roses
a écrit :Des chercheuses de Trannyland, envoyées en mission spéciale en terre
des “ droits de l'homme ”, y ont découvert que certaines personnes
n'ont pas le droit de disposer librement de leur corps et sont
considéréEs comme des malades mentaLEs ! AppeléEs trans (transgenres
et transexuelLEs), ilLEs sont insultéEs, dépréciéEs, discriminéEs, le
rapport est formel. Abasourdies, elles découvrent un précédent dans
ces terres hostiles : l'homosexualité était considérée comme un délit
jusqu'en 1981 et comme une maladie mentale jusqu'en 1990.
Un homme né fille ou une femme née garçon doivent suivre une
psychothérapie de deux ans minimum pour avoir accès à des soins
nécessaires et vitaux. Sous prétexte du traumatisme que les
transformations risqueraient d'engendrer, la présence d'un expert est
jugée indispensable alors que pour ces mêmes experts, les opérations
chirurgicales de réassignation, imposées dès le plus jeune âge aux
personnes intersexes, ne semblent pas impliquer de conséquences lourdes.
Alors qu'un garçon trans (FTM) ressemble bien à un garçon, ses
papiers mentionnent qu'il est né fille et vice-versa ; ce système a
non seulement pour conséquence une intrusion dans sa vie privée mais,
surtout, l'empêche d'accéder aux droits élémentaires : emploi,
logement….
Nos chercheuses ont d'abord cru à une erreur ou une négligence
administrative. Mais non, l'accès à un changement d'Etat civil reste
difficile à obtenir même lorsque les conditions sont remplies, l'Etat
exigeant que les trans aient un sexe conforme à leur apparence. Ainsi
une fille trans (MTF) doit avoir un vagin et donc passer
obligatoirement par la case opération et un garçon ne plus avoir
d'utérus (pour les garçons, les chirurgiens n'ont pas très envie de
reproduire un pénis qui fonctionne, cela remettrait en cause un don
de la nature qui assoit et justifie la domination des hommes sur les
femmes).
Ces opérations coûteuses sont à la charge des personnes trans, ce qui
vue leur situation économique et sociale (absence de travail, de
logement, etc.) est souvent impossible et n'est accessible que pour
une poignée de privilégiéEs. Nos chercheuses remarquent que les
luttes féministes ont permis aux femmes de bénéficier de la
solidarité collective lorsque leur situation l'exige (enceinte,
nécessité d'avorter, besoin de contraception) et qu'elles peuvent
suivre des traitements hormonaux sans expertise psychiatrique
(pilule, ménopause). Pour des besoins comparables, les trans sont
aujourd'hui encore jugéEs et expertiséEs : culpabilité et difficultés
sociales sont le prix à payer.
Les enquêtrices ne voient toujours pas le lien entre papiers
d'identité et organes génitaux (on ne doit d'ailleurs jamais les
montrer en public). Elles estiment que l'attente et le stress générés
par les conditions d'accès à un changement d'Etat civil relèvent d'un
système tyrannique niant l'existence de toute une catégorie de la
population. Quelle faille dans un pays qui affirme haut et fort que “
tous les citoyens naissent et demeurent libres et égaux en droit ” !
Faut-il comprendre : libre d'être né homme, de le rester et de gagner
plus que sa femme, née femme et libre de le rester, libres de se
marier, d'avoir des enfants et de jouir des privilèges provenant du
respect des prescriptions tacites de la société hétéronormative et
transphobe…
Les conclusions de l'enquête sont claires : l'exclusion des trans
doit cesser !
NOUS EXIGEONS :
- la dépsychiatrisation des trans, le droit à l'auto-diagnostic.
- le changement d'état civil avec ou sans opération.
- le droit de choisir son genre, son corps, son sexe, sa sexualité,
sans entraves.
- la suppression de la mention du sexe sur l'état civil.
- l'accès aux soins pour toutEs, avec ou sans papiers, avec ou sans “
moralité “.
- des politiques publiques de prévention des IST et du sida qui
prennent en compte les spécificités des populations ciblées.
- l'asile pour les personnes persécutées en raison de leur genre,
leur corps, leur sexe, leur sexualité et la régularisation des trans
sans-papierEs.
- la mise en place d'une politique efficace de prévention de la
transphobie, de la lesbophobie, de l'homophobie et du sexisme.
- le libre choix de son ou de ses médecins dans le cadre d'un suivi
médical individualisé respectueux de l'identité de la personne.
- la prise en charge par la sécurité sociale de nos traitements
hormonaux et/ou chirurgicaux qu'ils aient lieu en France ou à
l'étrangers.
- le changement rapide du prénom et du sexe sur les actes d'état
civil et les papiers usuels.
- l'arrêt des assignations hormono-chirurgicales des enfants intersexes.
- la formation du personnel de l'Education nationale sur les
identités de genre, trans et intersexe et sur les sexualités.
Les Panthères roses soutiennent et participeront à l'Existrans le 6
octobre 2007, rendez-vous place du Châtelet à 14H.
