Non je ne prends pas les camarades de la ligue pour des enfants. Et oui, tu as raison, la prise de position d'arlette, et l'attitude bienveillante des camarades est déjà un geste, perçu comme tel dans la ligue (avec ceux qui s'en réjouissent et ceux qui s'en désolent). Et en cela je trouve déjà bien cette attitude.
Que faire de plus? Ben je pense qu'en plus de se dire attentive en attendant de voir, LO aurait pu explicitement et publiquement dire un truc du genre: "la lcr dit vouloir fonder un nouveau parti qui défende jusqu'au bout les intérêts des travailleurs. C'est aussi, et notoirement notre objectif depuis longtemps. Nous proposons donc à la LCR de nous rencontrer pour examiner la possibilité et les modalités d'une intervention commune dans ce sens".
Bien sûr ça ne changerait pas tout. Parce qu'en effet la ligue sait ce qu'on pense du parti, et elle sait d'ailleurs que si elle va au bout de l'orientation qu'elle défend aujourd'hui (un parti anticapitaliste et révolutionnaire, sans aucune concession ou perspective du côté de la gauche de gouvernement etc.), elle n'aura d'autre partenaire que LO (hors des petits groupes révolutionnaires). Je ne serais d'ailleurs pas surpris outre mesure si dans les temps qui venaient des discussions au moins s'engageaient.
Ce qui m'embête au fond un peu plus, c'est toute cette attitude consistant à dire que s'adresser à la ligue serait "assez peu respectueuse à l'égard de ces camarades qui sont seuls décisionnaires de la politique de leur organisation".
Bien sûr, les militants de la ligue seront seuls décisionnaires de leur politiques, et LO n'aura pas de droit de vote à son congrès. Cela dit, et il me semble que ça a été longtemps la politique de notre courant, cela n'empêche pas d'avoir une politique en direction du mouvement trotskyste. De proposer, parfois de manière volontariste une politique notamment à la ligue. Ca n'est pas manquer de respect aux militants que d'avoir comme perspective aussi de les convaincre d'une politique pour les révolutionnaires, de considérer finalement que les problèmes politiques posés par les différents courants du mouvement trotskyste devraient être les problème de chacun de ces courants, bref de se concevoir non simplement comme des groupes différents, qui se connaissent et se laissent tranquille, mais comme des fractions d'un même et futur parti.