Bien entendu les squatters d'Aubervilliers sont des victimes. LO n'a pas parlé de mafia, la LCR oui : "S’il est vrai que les squats, à Aubervilliers, font l’objet d’un commerce mafieux, ce ne sont pas les familles, à qui l’on refuse partout un logement, qui en sont responsables." D'accord avec cela. Mais reste le problème qui est que des pauvres gens mal logés ou pas logés du tout sont en concurrence pour des logements sociaux. C'est quand même plus compliqué que d'occuper des logements privés que des propriétaires laissent inoccupés dans un but spéculatif.
Pour le reste il n'est pas utile d'enfoncer des portes ouvertes et cela mérite de tout autres développements. Quelle politique une municipalité réellement communiste devrait-elle défendre par rapport au logement social ? Se contenter de gérer ou mobiliser la population, et pas seulement les mal logés, pour imposer la création de millions de logements de qualité au niveau national ? Mais ce n'était pas le but de l'article. Cela mériterait au moins un CLT.
Le problème du logement est un problème national et doit être réglé par l'Etat. On peut faire remarquer que les communes les plus riches comme Neuilly ne respectent même pas la loi. On peut aussi s'attaquer aux communes qui ont 40 ou 50% de logements sociaux mais en tout cas en ayant au moins conscience des problèmes invraisemblables dans lesquelles elles se débattent. Je ferai quand même remarquer qu'il n'y a pas que le logement. Il y a tout ce qui suit. C'est sûr qu'à Neuilly on n'a pas besoin de subventionner des colos pour que les gosses voient un jour la mer.
A Saint-Denis je crois me souvenir que nous avons pris position contre des expulsions au conseil municipal mais je n'ai pas la déclaration. Quelques articles à suivre :
a écrit :
Expulsions de locataires en Seine-Saint-Denis : quand la police intervient à Drancy
Fin juillet, un nouveau préfet a été nommé pour la Seine-Saint-Denis : c'est un ancien directeur de l'administration de la police nationale, de 2001 à 2004, lorsque Sarkozy était ministre de l'Intérieur. Cela explique sans doute un durcissement de l'administration et de la police.
C'est dans ce contexte que s'est déroulé, le 22 août au matin, à Drancy (ville de Seine-Saint-Denis) une expulsion particulièrement mouvementée. Ce jour-là plusieurs policiers et un commissaire se sont heurtés à des voisins, des militants et sympathisants (essentiellement du PCF) qui ont tenté d'empêcher l'exclusion d'une famille (un couple et trois enfants) d'un appartement de la cité Marcel-Cachin.
Devant ce rapport de force peu favorable, le commissaire a préféré demander des renforts, et ce sont finalement trois commissariats (Pantin, Bobigny et Drancy) qui sont intervenus pour rompre la chaîne humaine qui soutenait cette famille et pour la déloger.
Encore a-t-il fallu que le serrurier requis, ne parvenant pas à ouvrir la porte, se serve d'un bélier pour la défoncer.
La famille en question, qui habitait il y a quelques années un pavillon, avait dû l'évacuer à la suite de l'incendie d'une entreprise contiguë. Elle avait été relogée provisoirement à Drancy, en HLM et, pour plusieurs raisons, le provisoire avait fini par durer quatre ans et demi. Cette famille espérait bien pouvoir rester sur place, elle payait régulièrement son loyer.
Mais la procédure d'expulsion était en route, de la part de l'office d'HLM. Devant la menace, plusieurs centaines de personnes avaient alors signé une pétition de soutien à ceux qui étaient ainsi menacés.
Le maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde (ex-UDF aujourd'hui au Nouveau Centre), a répondu personnellement à tous les signataires qui avaient laissé leur adresse en accusant la famille d'être des « tricheurs » qui cherchaient à se faire loger avant les demandeurs régulièrement inscrits sur les listes. Il préparait ainsi et justifiait l'expulsion. Mais les gens en question ne sont nullement des tricheurs, et puis loger des gens en en mettant d'autres dehors, cela ne résoud rien.
Finalement, dans son malheur, cette famille a tout de même eu une chance relative, car les autorités, compte tenu des enfants et du fait que chacun des adultes a un emploi, lui ont proposé un appartement dans la ville de Saint-Denis, qui serait prêt dans quinze jours.
Face aux expulsions, la mobilisation des voisins met de gros grains de sable dans les rouages d'une administration et d'une police qui aimeraient bien que leurs mauvais coups se fassent en silence et en toute discrétion.
Correspondant local
a écrit :
Asnières (Hauts-de-Seine) Il faut reloger les expulsés
Vendredi 24 août à 18 heures, près de 200 personnes se sont retrouvées sur le parvis de la mairie d'Asnières, dans le département des Hauts-de-Seine, pour protester contre l'évacuation du « Nouvel Hôtel » effectuée le jeudi 9 août à 6 heures du matin par la police.
Expulsés suite à une demande du maire car « l'hôtel ne répondait plus aux normes incendie », la soixantaine de locataires qui y logeaient se sont retrouvés à la rue.
Après de nombreuses discussions, seul un petit local a été mis à disposition, dans lequel s'entassent femmes et enfants dans des conditions d'hygiène sans aucune comparaison avec l'hôtel. Quant aux hommes, ils sont dehors sur le trottoir...
Au lieu de s'en prendre aux responsables, gérants et propriétaires qui auraient dû faire les travaux nécessaires pour améliorer la sécurité, ce sont les locataires qui se retrouvent expulsés. Le gérant serait parti en emportant la caisse.
Et pourtant les loyers étaient exorbitants. Selon le représentant des locataires cité dans Le Parisien du mardi 14 août, il payait 40 euros par nuit pour 10 m².
Les locataires demandent un relogement, provisoire certes mais qui soit tout de même durable et pas seulement quelques nuits d'hôtel comme il leur est proposé.
Pour cela, ils sont décidés à maintenir la pression et le rassemblement de vendredi était là pour appuyer cette demande.
Quelques mois après tous les palabres sur le « droit au logement opposable », on voit ce que valent ces belles paroles.
Correspondant LO
a écrit :
Gennevilliers - Protestation contre l'expulsion d'une mère de famille de son logement
Le mardi 2 août, une femme avec ses quatre enfants âgés de 7 mois à 17 ans ont été expulsés du quatre-pièces où ils logeaient, dans la cité du Luth à Gennevilliers.
L'OGIF, le bailleur qui a obtenu son expulsion, lui reprocherait une dette contractée par sa mère décédée depuis 1997, mais qui habitait ce même logement. D'après ses proches, le reliquat de cette dette s'élèverait à environ 1000 euros.
Indignées par cette expulsion, les associations du quartier ainsi que la mairie ont contribué à rouvrir l'appartement... pour quelques heures seulement, car pendant que cette femme de 36 ans était convoquée à un entretien avec un représentant assistant social du bailleur, une porte anti-squat était installée sur son logement.
Depuis, les associations, la mairie, le conseiller général (PCF) se sont mobilisés pour faire signer une pétition dans le quartier et sur le marché afin de demander que cette famille soit réintégrée dans son logement.
«L'accompagnement social des familles en difficulté fait partie intégrante de la prestation des bailleurs», peut-on lire sur le site de l'OCIL. Les bailleurs comme l'OGIF reçoivent régulièrement des subventions de la part des collectivités locales. Mais avec quelle contrepartie ? Pour l'instant, les habitants du quartier ont surtout vu comment se comportait un bailleur sans scrupules.
Suite aux démarches du lundi 8 août avec la préfecture, une nouvelle réunion est prévue avec le bailleur. Celui-ci semble vouloir reculer pour trouver une solution. Mais pour faire réintégrer cette famille dans son logement, il faudra que la protestation s'amplifie encore.
Correspondant local
a écrit :
Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : bon à la casse des logements sociaux
C'est en scandant ce slogan que plusieurs dizaines d'habitants de la cité des 3 F à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), appelée aussi « cité rouge », sont arrivés mercredi 16 juin à l'espace Grésillons où le maire (PC) accompagné du préfet et des responsables de l'immobilière 3 F, conviait les habitants pour leur faire part des projets d'évolution du quartier.
Depuis quelque temps déjà, l'amicale des locataires mise au courant du projet de démolition de 317 logements sur 600 (dans le cadre de la loi Borloo) avait montré son désaccord total avec cette idée de raser des logements sociaux. Du coup, différentes affiches et calicots sont apparus aux balcons pour exprimer les désaccords.
La réunion animée par un professionnel de France 3 de Saga-Cité commençait par la présentation du projet pour l'ensemble du quartier des Grésillons. Mais elle s'est vite poursuivie par l'intervention des locataires qui ne comprenaient pas pourquoi on allait raser des logements sociaux alors que tout le monde sait bien qu'il en manque.
S'il y a, ou s'il y a eu des trafics de drogue dans la cité, ce n'est pas en supprimant la moitié des logements qu'on va régler le problème. Et surtout, les locataires intervenaient pour parler de leur crainte de ne pas retrouver des conditions de logement équivalentes. S'ils sont au même prix, les logements ne seront-ils pas plus petits ou, à surface équivalente, devra-t-on payer beaucoup plus cher?
Les réponses de la mairie ne semblaient pas satisfaisantes car tout en parlant de 600 nouveaux appartements, il était question de 400 en location et de 200 en accession à la propriété. Et il est clair que la très grande majorité des locataires des 3 F comme d'une grande partie de Gennevilliers n'a pas les moyens d'accéder à la propriété, même si certains payent depuis trente ans un loyer qui a permis largement d'amortir la construction.
Gennevilliers compte déjà 65% de logements sociaux, répondait le maire, et il n'est pas question pour lui de glisser à 66, 67 ou à... 70%. Il est vrai qu'il y a une très grande disparité entre des communes très proches. Mais cela correspond très exactement aux quartiers riches et aux quartiers pauvres. Pourquoi les logements sociaux devraient-ils être synonymes de construction bâclée ou de cité dortoir? Les logements dits « sociaux » de Neuilly (2%) semblent très accueillants et ne dénotent pas avec les autres. Logement social devrait être simplement synonyme de logement pour petits budgets. À charge pour l'État de compenser là où il le faut de façon à ce que les logements soient corrects partout.
La moindre des choses serait de demander l'avis des locataires et de faire les réhabilitations nécessaires en fonction de leur avis. Peut-être faudrait-il mieux raser les logements insalubres qui restent malheureusement sur Gennevilliers plutôt qu'une de ces tours, même si, d'un point de vue architectural, on a déjà vu mieux. Cela ne semble pas être l'avis de la mairie et des pouvoirs publics. Pour les locataires, qui ne veulent pas voir leur situation se dégrader à l'occasion d'une opération de réhabilitation, la lutte est donc plus que jamais nécessaire.
Ils ont donc organisé une conférence de presse mardi 22 juin en présence de plus d'une quarantaine de locataires et attendent de pied ferme la réunion du conseil municipal qui doit se tenir le 23 juin.