Quelques élements de discussion d'un humble et simple militant LCR du rang.
L'appel de la direction nationale de la LCR part d'un constat que partage à mon avis, tous les militants révolutionnaires par dela les frontières partisanes : la jeunesse et les travailleurs ne disposent pas aujourd'hui d'un parti suffisament fort et implanté dans les classes populaires pour peser sur le terrain politique et social dans le sens de leurs intêrets.
Ce constat, nous le faisons depuis la constitution de notre courant. Cela fait aussi longtemps que nous avons inscrit dans nos objectifs, dans nos statuts, la nécessité de construire ce Parti. Or la possibilité ne nous a pas été donné pendant ces dernières décennies en raison de l'hégemonie des anciennes directions politiques du mouvement ouvrier, de leur emprise sur la classe ouvrière qui nous a longtemps condamné à un rôle d'opposant éternel, marginal, à la marge du mouvement ouvrier organisé.
Cette période, nous l'estimons révolu. Les anciennes directions politiques du mouvement ouvrier, à savoir le Parti communiste français et le Parti socialiste, sont en situation de faillite, d'effondrement, de rupture avec les classes populaires. Cela est particulièrement vrai pour le Parti communiste qui n'est plus que l'ombre de lui même, qui s'accroche à son appareil qui ne survit que grâce à l'appui du Parti socialiste.
Le Parti socialiste quant à lui, a fondé sa stratégie électorale sur son alliance avec le Parti communiste, fort de ses millions de voix et ses relais dans la classe ouvrière, lui permettant de puiser dans ce reservoir de voix au second tour ce qui lui fallait pour faire élire son candidat à la présidence de la République ou lui donner une majorité à l'Assemblée nationale.
Ce réservoir, ce marchepied n'existe plus aujourd'hui et le Parti socialiste se voit obligé de partir à la recherche d'un autre marchepied et réservoir. Ce qu'il voit dans le Modem de Bayrou. S'il espère un jour retourner aux affaires, il lui reste plus qu'à s'accrocher et cimenter une nouvelle alliance avec celui-ci. Et du point de vue des dirigeants trop impatients, il ne leur reste plus qu'à se rallier armes et bagages, ouvertement, à Sarkozy comme l'ont fait plusieurs d'entre eux. Quoi qu'il arrive, le Parti socialiste n'a comme seul option de poursuivre son divorce avec les classes populaires et couper le maximum de liens possible qui pouvaient encore le rattacher au mouvement ouvrier, à la classe ouvrière.
Parallèlement à ce processus d'effondrement des anciennes directions du mouvement ouvrier entamé il y a près de deux décennies déja, on observe depuis environ dix à douzes ans un processus de remontée des luttes. Une remontée qui n'a rien de révolutionnaire, mais une remontée qui existe bel et bien. Cette remontée s'est inaugurée par les grandes grèves de 1995, a continué à s'illustrer par le mouvement des chômeurs, les divers mouvements lycéens et étudiants, les grèves de 2003, la victoire contre le Non, la révolte de la jeunesse issue des quartiers populaires et bien sur, la mobilisation victorieuse contre le CPE.
Simultanément s'est opéré une progression de l'influence des organisations révolutionnaires, tant dans les luttes comme dans les élections. En témoigne les bons scores enregistrés par les candidatures révolutionnaires d'Arlette Laguiller en 1995, ceux d'Arlette Laguiller et Olivier Besancenot en 2002 et pis malgré des conditions extrêment défavorables, les deux millions de voix en 2007 pour nous deux.
Quant à l'opposition face à Sarkozy, le Parti socialiste nous offre un triste spectacle. Le Parti communiste n'offre aucune perspective en indépendance du Parti socialiste puisque qu'il lui faut sauver son appareil.
C'est cette situation politique et sociale qui nous donne la possibilité d'avancer vers la construction d'un nouveau parti pour la jeunesse et le monde du Travail, capable de reconstruire une conscience de classe, de prendre en charge à une échelle beaucoup plus grande, la défense de nos intêrets politiques et sociaux à tous les échellons de la vie sociale, c'est à dire dans les quartiers, les entreprises, les facs et les lycées.
Ce qui implique une véritable révolution culturelle dans les moeurs des organisations révolutionnaires pour s'ouvrir largement au monde du Travail, pour recruter en grand nombre au sein de la classe ouvrière. Il est temps d'en finir avec les moeurs avant-gardistes, élitistes avec des adhésions difficiles à accomplir, des rythmes de militantisme trop soutenu et non adapté aux réalités du monde du Travail. Bien entendu, il faudra que ce Parti organise des fractions syndicales pour y animer une politique d'opposition de classe aux directions syndicales, ait une politique claire en direction des quartiers populaires, établisse des strutures décentralisées, aux plus proches des concernés, qui peuvent établir leur fonctionnement, leur rythme en fonction des réalités locales.
Quant aux délimitations stratégiques de ce Parti, elles sont posées clairement dans l'appel. Il s'agit d'un parti anticapitaliste et révolutionnaire qui je l'espère, rassemblera en son sein dès le départ l'ensemble des forces révolutionnaires déja organisées comme par exemple LO et sa fraction ou la Gauche Révolutionnaire qui étaient invités à notre université d'été. Et nous sommes prêts à militer au sein d'un même Parti avec des gens qui partage les bases de cet appel, mais pas forcément l'ensemble de l'héritage trotskyste et qui ne s'y réfère pas forcément. Nous en avons recruté beaucoup ces derniers temps, pour qui trotskysme ne signifie rien, mais qui nous ont rejoins sur la base de notre programme d'urgence et la nécessité de renverser le capitalisme. Sans oublier des anciens du PC qui nous ont rejoins ici et la dans diverses régions ouvrières, mais qui ne s'affichent pas comme trotskyste.
Ainsi, nous acceuillons à bras ouverts les camarades d'Alternative Libertaire qui ont exprimé leur intêret pour cette initiative.
Quant à moi bien sur, je continuerai à me référer aux trotskysme et à l'ensemble de son héritage.
a écrit :
Une page est tournée. Celles et ceux qui entendent lutter sans concession contre la politique de ce gouvernement, instrument du MEDEF, celles et ceux qui veulent défendre un programme d’urgence anticapitaliste à l’image de celui qu’a porté Olivier Besancenot à la Présidentielle ont besoin d’un nouveau parti qui défende les intérêts des travailleurs et des travailleuses, de tous les opprimé-e-s, de tous les exploité-e-s. C’est pourquoi nous proposons que se rassemblent tous les anticapitalistes dans un nouveau parti, implanté dans la jeunesse, les entreprises, les services publics, les quartiers populaires pour construire les mobilisations d’aujourd’hui qui, pour nous, doivent préparer un changement radical, révolutionnaire, de la société.
[...]
4/ Concrètement, nous souhaitons un débat commun avec toutes celles et tous ceux, individus, équipes militantes, courants politiques :
- qui veulent défendre un programme anticapitaliste dans les luttes et aux élections ;
- qui se situent dans la plus stricte indépendance avec le PS et refusent de cogérer les institutions avec celui-ci, voulant centrer leur activité sur la lutte des classes, la mobilisation sociale et politique ;
- qui veulent se regrouper dans un cadre politique organisé, militant, national et démocratique, un parti tissant des liens internationaux avec les forces qui défendent une telle perspective.
[...]
4/ Concrètement, nous souhaitons un débat commun avec toutes celles et tous ceux, individus, équipes militantes, courants politiques :
- qui veulent défendre un programme anticapitaliste dans les luttes et aux élections ;
- qui se situent dans la plus stricte indépendance avec le PS et refusent de cogérer les institutions avec celui-ci, voulant centrer leur activité sur la lutte des classes, la mobilisation sociale et politique ;
- qui veulent se regrouper dans un cadre politique organisé, militant, national et démocratique, un parti tissant des liens internationaux avec les forces qui défendent une telle perspective.
Et il faut espérer que tous les anticapitalistes révolutionnaires se réunissent pour être tous ensemble, acteur de la construction de ce nouveau Parti qui ne sera pas immédiatement le Parti de masse dont la classe ouvrière aurait besoin pour mener à bien la révolution socialiste, mais qui sera l'embryon de ce Parti.