(Gaby @ samedi 14 juillet 2007 à 22:20 a écrit : (gerard_wegan @ vendredi 13 juillet 2007 à 02:00 a écrit : ce type force le respect... avec au passage quelques répliques simplement jubilatoires. Quant à ce qu'il est devenu ensuite, c'est un autre problème, lié à celui plus général de ce qu'on été les mouvements nationalistes en Palestine, au Cambodge, etc... et à l'absence de courant révolutionnaire internationaliste porteur d'une alternative politique.
:halalala:
Franchement, ca fait 3 fois que le sujet remonte et que je relis ce passage, ça me fout toujours mal à l'aise... Le voilà presque excusé en raison du manque de crédibilité des révolutionnaires !
Au fond, lui, Roland Dumas et d'autres, même combat ! Que des aventuriers dans ce genre sortent des belles phrases à l'occasion et défendent des causes plus justes que d'autres qu'ils peuvent tout autant choisir, dans leur vieillesse comme dans leur jeunesse pas si différente, ça ne les honore pas.
Quand un gars dans ce genre fait preuve de courage et qu'il ne se retrouve pas avec le pire des camps, c'est qu'il cherche à se flatter lui-même. C'est juste un flingueur en costard, rien d'autre, un tirailleur de la phrase avec pour seule patrie son propre intérêt. Dans ce genre, ce ne serait pas le seul intellectuel proche des staliniens et/ou des nationalistes des pays pauvres.
Sauf que tu tapes à côté de la plaque...
J'ai écrit, non en général, mais qu'
"au moins dans sa défense des militants du FLN -- où il prenait le contrepied même des avocats de gauche, en affichant sa solidarité politique avec les accusés et en choisissant d'affronter la justice coloniale --, ce type force le respect", et je le maintiens. Je ne vois pas trop le rapport avec Roland Dumas... sinon que Vergès a raison de mépriser les avocats de gauche de cette espèce qui défendaient des militants FLN en implorant les bonnes graces de la justice coloniale !
Tu peux toujours parler (c'est aujourd'hui facile et sans risque) de simple aventurier ou de tiraiileur de la phrase... mais à l'époque il n'y en avait pas beaucoup pour aller dire ce que Vergès disait en Algérie même, devant des cours de justice et un public de colons et de militaires. Des tirailleurs comme ça, j'en voudrais des régiments !
Pour le reste, je n'excuse rien ni personne, et en tout cas pas sa dérive ultérieure. Il n'y a aucune ambiguité la-dessus (dès mon premier post). Je dis seulement une chose évidente, je crois : si un mouvement révolutionnaire internationaliste avait eu le crédit politique pour apparaître comme une alternative aux courants nationalistes pendant la vague de décolonisation, il aurait peut-être eu une chance de gagner des gens comme Vergès, capables de courage politique et d'engagement auprès des colonisés. A défaut, beaucoup se sont retrouvés à soutenir, parfois par défaut (et pas forcément au départ par choix politique conscient), des courants nationalistes qui sont ensuite devenus les pires dictatures. Si j'ai dit, et je le maintiens aussi, que c'est lié à une question générale, c'est précisément parce que ça dépasse de loin le cas du seul Vergès... dont rien ne permet de dire (en tout cas je lui fais ce crédit) que l'engagement réel qui était le sien à 30 ans conduisait forcément ses dérives ultérieures...