a écrit :Lettre d’Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière) sur l’EPR et le nucléaire
8 février 2007
A : Collectif STOP EPR
Paris, le 8 février 2007
Madame, Monsieur,
Vous êtes nombreux à faire circuler le questionnaire et le disque “Stop EPR”. Or, je ne saurais me prononcer de façon aussi péremptoire et limitée sur le projet de construction de l’EPR.
Les sources d’énergie, qu’elles soient fossiles ou nucléaire, constituent un danger pour la population et pour la planète. Même l’énergie d’origine hydro-électrique, en noyant des vallées voire des villages crée des dégats non seulement importants mais immédiats. Les habitants du Sud-Nivernais, de leur coté, protestent contre la mise en exploitation d’une nouvelle mine de charbon à ciel ouvert.
Il est difficile de choisir entre ces différentes sources d’énergie, c’est-à-dire entre les différents maux. Les énergies dites renouvelables, comme les éoliennes ou l’énergie voltaïque, sont à l’origine d’inconvénients notables pour la population et l’énergie voltaïque est loin de répondre à tous les problèmes surtout dans certaines régions.
Ce que je pense fondamentalement, c’est que le véritable problème est qu’il n’y a aucun contrôle, ni de la part de la société, ni évidemment de la population, sur l’implantation et la gestion de toutes ces sources d’énergie. C’est cela le principal problème.
L’énergie atomique pollue moins que le charbon ou le pétrole mais elle est un danger surtout pour l’avenir. Le pétrole est, par le réchauffement, un grave danger pour l’avenir, tout en étant un danger immédiat tant qu’on n’aura pas contraint les trusts pétroliers à transporter leur cargaisons par des moyens qui leur coûteraient un peu plus cher, dans des tankers à double coque qui diminueraient les risques de pollution immédiate ; ce qui n’offre d’ailleurs qu’une sécurité relative.
Alors je crois que le problème est un choix équilibré entre les différentes sources d’énergie mais qui ne peut être équilibré que s’il n’est pas conduit par la recherche du profit maximum et qui soit donc sous le contrôle des consommateurs, des producteurs et de la population en général.
Bien cordialement,
Arlette Laguiller