a écrit : dimanche 13 mai 2007.
La campagne électorale pour les législatives du 17 mai en Algérie entame sa dernière ligne droite avant le jour "J".
Les dirigeants des 24 partis politiques engagés dans la course pour la députation tentent, dans cette optique, d’accrocher et de convaincre au mieux leur militants respectifs à travers des programmes tout aussi ambitieux les uns que les autres. Des bienfaits de la réconciliation nationale à l’appel au "réveil" de la force juvénile en passant par la lutte contre les fléaux sociaux et le terrorisme et des "solutions" pour un développement du pays, les chefs de partis et les candidats rivalisent de propositions et d’engagements pour décrocher des sièges à l’hémicycle du boulevard Zighout Youcef.
Le secrétaire général de l’instance exécutive du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a affirmé à Tizi-Ouzou que sa formation politique "oeuvre pour la concrétisation de la réconciliation nationale, afin de renforcer la stabilité du pays". "Nous devons dépasser les débats idéologiques", a-t-il souligné, assurant que le pays a besoin de "consolider la stabilité et la sécurité et d’apporter des solutions aux problèmes de développement". Le FLN "s’attelle à consacrer la justice sociale et à garantir une répartition équitable des richesses", a dit M. Belkhadem.
Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a estimé à Jijel que la lutte contre la pauvreté et le chômage constitue un "enjeu majeur" pour les Algériens, avant de relever que la réconciliation nationale ne fait pas partie des "surenchères politiques", mais un mécanisme qui "concrétise le retour du calme". Il a dénoncé dans la foulée les actes terroristes du 11 avril dernier à Alger les considérant comme "un complot contre l’Algérie".
Dans les domaines économique et social, M. Ouyahia a précisé que "la pauvreté et le chômage sont les deux ennemis essentiels de l’Algérie".
Pour le SG du mouvement En-Nahda, Fateh Rabiai, son parti "est le premier à soutenir la réconciliation nationale". De Sétif, il a proposé sa "promotion à une amnistie générale". Au volet social, il a préconisé des allocations au profit des chômeurs, mères aux foyers et aux personnes âgées.
Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a dénoncé aux Issers (Boumerdes) la corruption, cette "catastrophe qui a détruit le pays". Il a appelé les électeurs à choisir des "hommes intègres et propres". M. Sadi a promis que les candidats respecteront la ligne et le programme du parti. "Si les candidats choisis par le RCD pour nous représenter sortent de notre ligne, ils seront rapidement écartés", s’est engagé le premier responsable du parti.
D’El Bayadh, le président du parti du Rassemblement algérien (RA), Ali Zeghdoud, a déclaré que son parti veut "réaliser un bond qualitatif en matière de développement, en vue de prendre en charge les priorités que sont le travail, l’ouverture de l’investissement productif, loin de toute bureaucratie ou hogra". Il a renouvelé son attachement au programme du président de la République.
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Aboudjera Soltani, a plaidé à M’sila en faveur du "changement incarné" par son parti et pour la "fin des périodes de transition". Le programme prévoit "la fin des périodes de transition, la levée de l’état de siège, la justice dans la distribution des richesses et le retour à la volonté du peuple", a-t-il déclaré.
Le leader du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a estimé à Boussaâda que son parti "investira dans les jeunes, la force vitale de l’Algérie". Le parti oeuvrera "à lever les obstacles qui tuent l’espoir de cette jeunesse".
De son côté, le secrétaire général du Mouvement pour l’entente nationale (MEN), Ali Boukhazna, a appelé à Skikda à l’édification "d’une Algérie nouvelle à l’ombre de la réconciliation nationale", et affirmé que l’essor économique ne peut être concrétisé que dans un "environnement serein, stable et sécurisé". Tout en appelant à combattre "avec force les barons de la drogue" ainsi que "la corruption et le régionalisme".
Le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaine, a assuré à Telagh que son programme "comprend des solutions adéquates aux multiples problèmes socio-économiques" du pays et que son parti milite pour "l’amélioration des conditions de vie des catégories sociales déshéritées". Il a appelé à lever l’état d’urgence qui "constitue un obstacle aux libertés publiques".
Le secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA), Kamel Bensalem, a souligné à Lakhdaria que l’objectif de son parti est de "travailler pour que l’espoir renaisse" chez les Algériens à qui il faut "inculquer l’amour de ce pays, riche de ses ressources, de sa jeunesse et de ses potentialités". Le PRA axe son action sur la "la préparation de l’élément humain" qui demeure "le plus important", a-t-il dit.
Pour sa part, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune, a appelé à Boudouaou à transformer les législatives en un scrutin "contre les privatisations". "Refuser les politiques de privatisation c’est préserver les biens publics, garants de la préservation de la souveraineté nationale", a-t-elle déclaré.
Le président du mouvement El-Infitah, Omar Bouacha, a "déploré" à Chlef "le sentiment de désespoir" régnant parmi la jeunesse algérienne. Il a estimé que "les décideurs" et "les législateurs" n’avaient pas pris en charge "de façon effective le dossier de la jeunesse". Cette catégorie, aujourd’hui, a-t-il indiqué, "quelle que soient ses compétences ne bénéficie que du filet social, et du pré-emploi", qualifiant cet état de fait de "non sens".
Le RND : La réconciliation nationale "n’est pas un fonds de commerce"
Relizane - Le Rassemblement national démocratique (RND), ne fait pas de la réconciliation nationale, plébiscitée par le peuple, "un fonds de commerce", a annoncé dimanche à Relizane son secrétaire général Ahmed Ouyahia, à la veille de la clôture de la campagne électorale pour les élections législatives du 17 mai prochain.
M. Ouyahia a précisé que la réconciliation nationale "n’est pas une carte entre les mains du RND ou de n’importe quel autre parti", mais elle est "l’initiative du président de la République", affirmant que son parti "soutient" les dispositions de la loi pour la paix et la réconciliation nationale "qui doit être appliquée dans sa globalité", et dont "certains articles ont été concrétisés".
Cela, a-t-il dit, "ne doit pas occulter" les massacres qui "ont endeuillé des centaines de familles algériennes", et "le lourd tribu payé par le peuple qui a vaincu le terrorisme en faisant triompher l’intérêt général sur les douleurs et les stigmates des blessures".
Il a invité les Algériens "à se réconcilier avec eux-mêmes", soulignant que l’Etat "a pris et prendra en charge les victimes" de la tragédie nationale.
Saluant les sacrifices de tous les corps des services de sécurité, les moudjahidine et les GLD pour que l’Algérie "reste debout", il a appelé à accorder un vif intérêt pour les habitants des régions isolées. "Il est nécessaire de créer des conditions de vie agréables dans ces régions pour permettre la relance de l’agriculture. Le destin du peuple algérien n’est pas l’errance et la mendicité", a-t-il déclaré.
M. Ouyahia a affirmé que le RND n’est pas "un parti d’opposition" mais une formation politique "qui aspire à l’édification du pays, l’éradication du chômage et de la misère, et la réduction de la dépendance aux recettes des hydrocarbures grâce à l’encouragement de l’investissement".
Il a explicité certaines des 140 propositions de sa formation politique notamment celles relatives au soutien "débureaucratisé et efficace" du secteur agricole dans la région, l’utilisation rationnelle des réserves hydriques, la lutte contre les maladies qui menacent les cultures, et la mise en valeur des terres.
L’orateur a considéré, d’autre part que les constructions de l’autoroute est-ouest, et de la voie ferrée qui traverseront le territoire de la wilaya représentent "des atouts pouvant drainer de nouveaux investissements créateurs d’emplois et de richesses dans la région".
Abordant le niveau de vie du citoyen, il a proposé la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les produits fabriqués en Algérie, le soutien des prix de location des logements sociaux pour les couches sociales défavorisées et la création d’une indemnité pour les enfants scolarisés.
Les propositions du RND "sont des idées qui visent à améliorer les résultats, et faire des acquis d’aujourd’hui une source d’espoir pour demain", a-t-il précisé.
Le temps des slogans, du paternalisme et de l’idéologie est révolu (M. Sadi)
Alger - Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Saïd Sadi a estimé dimanche à Alger que "le temps des slogans, du paternalisme et de l’idéologie est révolu". "Il est fini le temps des slogans, du paternalisme et de l’idéologie. Les Algériens ne demandent pas aujourd’hui qu’on leur disent où est le vrai du faux et ou est le juste de l’injustice", a déclaré M. Sadi à la presse, en marge d’une sortie de proximité dans les communes de Draria, Ben Aknoun et El-Biar.
Pour le président du RCD, la campagne électorale, dont c’est l’avant-dernier jour, est le "moment privilégié" pour "sonner l’alerte" non pas pour consacrer, a-t-il dit, "la fin du régime mais pour préparer l’Algérie de demain". Rappelant que les raisons ayant poussé son parti à boycotter les précédentes législatives étaient les évènements de la Kabylie, M. Sadi a déclaré avoir "lu beaucoup d’espoirs dans le regard des Algérois, au cours de ses sorties de proximité dans les 27 communes qu’il a déjà visitées.
Il a indiqué avoir relevé une sorte d’attente de la part des citoyens concernant "la réintégration du RCD dans les institutions de l’Etat", avant d’ajouter que "des militants islamistes montrent une relative volonté à la discussion lorsque je me déplace".
Tout en affirmant "regretter le fait de ne pas avoir vu les partis de l’Alliance organiser des sorties de proximité" qu’il juge "opportunes pour être à l’écoute de la population", M. Sadi a promis de faire entendre la voie des citoyens, un fois les candidats de son parti élus à l’APN.
Répliquant aux critiques dont il a fait l’objet de la part de citoyens venus à sa rencontre, M. Sadi a fait remarquer que sa formation ne fait pas partie du gouvernement.
M. Sadi s’est par ailleurs attardé avec des membres de l’Union des handicapés moteurs de Ben Aknoun où des handicapés lui ont exposé des problèmes, notamment le manque de chaises roulantes.
La solution nationale ne se trouve pas dans des discours politiques ni dans des meetings (Hadef)
Tlemcen - Le président du Mouvement national pour l’espérance (MNE), Mohamed Hadef a estimé dimanche à Tlemcen que les solutions permettant au pays de se développer "ne se trouvent pas dans les discours politiques, ni dans les meetings populaires". A la faveur de la campagne électorale pour les législatives du 17 mai prochain, le représentant du parti a précisé que "ce sont les hommes compétents et sérieux, capables de diagnostiquer les causes pour la prise en charge des préoccupations des citoyens, qui détiennent les solutions".
Pour lui, la sensibilisation du citoyen à face à ses préoccupations quotidiennes, l’identification des moyens pour résoudre ces difficultés, et le respect des libertés, constituent "les bases" de toute solution.
M. Hadef a indiqué que les candidats présentés par son parti, dont lui-même en tant que tête de liste, sont "compétents" et "disposées à trouver les solutions appropriées" aux problèmes du pays.
Le président du MNE a mis en avant "l’importance du parlement en matière de législation et de débat sur les lois, et le rôle du député quant à l’évolution de sa wilaya, et la défense des intérêts des collectivités". M. Hadef a appelé, d’autre part, à lutter contre les maux sociaux notamment "la hogra", "la corruption", et "le clanisme".
Sa formation politique se propose "de redonner espoir, contribuer à l’éradication de tous les problèmes, et d’améliorer les conditions de vie de la population", accordant un intérêt "croissant" à toutes les franges sociales.
M. Bouacha de Tizi-Ouzou : Pour "une recomposition de la carte politique"
Tizi-Ouzou - Le président du mouvement El-Infitah, Omar Bouacha, a suggéré dimanche à Tizi-Ouzou une "recomposition de la carte politique par la voie des urnes", devant permettre "l’émergence de forces nouvelles et compétentes, porteuses du changement et de l’espoir". Poursuivant la campagne électorale pour son parti, à la veille de la clôture de celle-ci, le représentant d’El Infitah a expliqué que cette nouvelle carte "aura exactement les contours que lui donneront les voix" des électeurs.
Il a invité les électeurs à baser le choix des futurs représentants au parlement sur les critères de compétence, d’intégrité et de jeunesse, afin de "contrebalancer les forces de l’inertie qui ont tenu la jeunesse dans la marginalisation".
Dans l’argumentaire de la participation de son parti aux législatives, M. Bouacha a assuré que le but n’est pas de "prendre part au partage du gâteau", mais "d’apporter notre contribution au changement au cas ou nos jeunes compétences universitaires venaient à être plébiscitées".
Il a estimé, d’autre part, que la pratique politique "est un acte d’engagement et de bénévolat", mettant l’accent sur la nécessité de "changer ces mentalités qui accusent la jeunesse d’un déficit de nationalisme, (alors que) celle-ci ne cherche qu’à prendre sa place pour participer à l’édification du pays".
Evoquant la langue Tamazight, M. Bouacha a estimé que "c’est la promotion de cette langue nationale, à tous les niveaux, qui finira par imposer son officialisation".
Le PT pour un système de péréquation de la tarification de la consommation de l’eau et de l’électricité
El Oued - La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a appelé, dimanche à El Oued, à l’application du système de péréquation de la tarification de la consommation de l’eau et de l’énergie électrique entre les régions du nord et du sud du pays. Intervenant lors d’un meeting populaire animé dans le cadre de la campagne électorale des législatives du 17 mai, Mme Hanoune a également recommandé "l’instauration d’une stratégie basée sur l’industrie lourde, la réforme du secteur agricole ainsi que sur la rupture avec la politique de dépendance de l’extérieur".
Jugeant "nécessaire l’institutionnalisation du processus" (de la mise en oeuvre) de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale" afin de "barrer" la voie à l’incursion étrangère, elle a appelé à une "large mobilisation pour la préservation de la souveraineté du peuple, des constantes de la Nation, la protection des richesses naturelles du pays et l’avenir des générations’’.
En ce sens, elle a fait remarquer que le PT s’est "engagé" dans la voie du parachèvement de la "renationalisation des hydrocarbures et des entreprises publiques privatisées", dénonçant "la stratégie de l’Agence de l’emploi dans les régions du sud" où, a-t-elle constaté, "une nouvelle forme d’esclavage est instaurée".
Par ailleurs, et faisant un parallèle avec le plan américain du Grand Moyen Orient (GMO), Mme Hanoune a affirmé que "les slogans" des Etats Unis d’Amérique et ses alliés "défendant" la démocratie, les droits de l’Homme, et luttant contre le terrorisme ne sont que des "subterfuges ayant tendance à justifier la mise sous domination (américaine) des pays producteurs de pétrole."
Mme Hanoune a également "dénoncé" les accords entre l’Algérie et l’Union européenne, estimant que "la sortie de la crise passe par la consolidation de l’indépendance et de la souveraineté de la prise de décision en Algérie".
Elle a, par ailleurs, affiché son "soutien" à "la cadence" que connaît le développement des secteurs de l’agriculture, la santé, le tourisme, les transports et l’industrie lourde dans les régions du Sud.
Elle a aussi réitéré son appel à la lutte contre la corruption, mettant l’accent sur "la défense des cadres du secteur public et la consécration de l’impartialité de l’appareil judiciaire".
Mme Hanoune a affirmé "soutenir les efforts de l’Etat, à travers le programme de soutien au développement économique à travers lequel une enveloppe financière de 150 milliards de dollars est consacrée au plan de développement durable".
Enfin, elle a appelé les électeurs à une "participation massive" au scrutin du 17 mai afin, a-t-elle dit, "de contrecarrer les détracteurs de l’Algérie".
ASP