a écrit :Je ne me pends absolument pas pour un patron, je ne pense être "du côté des patrons", et je n'ai aucune envie de devenir patron un jour. Je n'emploie personne, et ne suis employé par personne. J'ai des clients, évidemment, mais je peux les envoyer paître s'ils ne me payent pas assez bien ou s'ils ne me montrent pas assez de respect. Je n'ai ni l'intention d'être un crève-la-faim, ni l'intention d'être un exploiteur. Bref, je ne rentre pas dans le schéma dichotomique du marxisme. Et vous voulez que je vous dise ? C'est le seul moyen de se sentir enfin tranquille, de ne se sentir ni salaud, ni victime. Alors, oui, résolument, je recommande aux jeunes de suivre la même voie.
Ton "schéma dichotomique" n'existe que chez ceux qui ne connaissent pas le marxisme. Mais je n'ai pas envie de faire de théorie.
Quant à ta liberté vis à vis de tes clients, si elle existe, elle ne semble pas être extensible a toutes ces entreprises qui dépensent des fortunes en communication pour se partager les marchés et s'arracher les clients. Je ne parle même pas des petits producteurs notamment agricoles qui ont 1 client unique et qui sont loin de pouvoir l’envoyer paître ....
Ce n’est pas parce que quelques personnes peuvent se croire indépendantes « ni salaud, ni victime » avec la bienveillance des subventions des multiples organismes publics trop content de se débarrasser d’un chômeur en puissance, (c’est la mode), ou des entreprises capitalistes qui n’ont pas encore investie son secteur d’activité qu’on peut prétendre défendre un modèle.
Tu crois être libre des soubresauts de la société, des problèmes de pouvoir d’achat du plus grand nombre, de l’état des routes ou des hôpitaux, du prix des matières premières, tu crois être indépendant de la rapacité des banques, des contraintes liées au travail que subit la famille, des aléas de la concurrence entre travailleurs ou capitalistes. Enfin tu te crois en dehors de la lutte des classes. Au contraire, tu es en plein milieu, et quand il n’y a personne à plumer parce que les travailleurs sont trop pauvres ou trop organisés, c’est la « classe moyenne », la petite bourgeoisie, qui se fait plumer par l’état et le patronat. C’est ce qui s’est passé en Argentine il y peu, et ce qui se passe toujours tôt ou tard. En tant que révolutionnaire, je préfère, au lieu de prôner la débrouille individuelle qui pour en satisfaire quelques-uns en laisse des millions sur le carreau parler de solidarité entre les gens et de solutions collectives.