Billet d'un certain Le Tellier dans l'édition électronique du Monde :
a écrit :Va-t-on enterrer Papon avec sa croix de commandeur de la Légion d'honneur ?
Ne serait-ce pas en contradiction avec la politique de tri sélectif des ordures ?
Pas mal, non ? y'a pas, tourner un billet court et percutant, c'est tout un art !
Dans un autre registre, voici le communiqué d'AL, glané sur son site :
a écrit :Après la mort de Papon
Papon est donc mort dans son lit, tout comme Pinochet d’ailleurs, au bel âge de 96 ans. Il avait été condamné pour son rôle dans la déportation des juifs, lorsqu’il était, sous Pétain, secrétaire de la Préfecture de Bordeaux.
Depuis il avait été Préfet de Police de Paris puis député et ministre sous Giscard, c’est-à-dire qu’il a eu une longue et belle vie. Il n’avait été condamné à dix ans de prison qu’à la suite d’une infinité de procédures qui avaient retardé son jugement jusqu’à l’extrême limite. Mais il n’avait pas accompli sa peine en entier car il avait été libéré pour raisons de santé en 2002. C’est-à-dire qu’il n’était pas à l’agonie, il était même sorti sur ses deux jambes.
Il avait sur la conscience non seulement les juifs déportés, mais aussi, on n’a jamais su combien d’algériens massacrés lors d’une manifestation , interdite certes, mais tout à fait pacifique, le 17 octobre 1961 à Paris, lorsqu’il était Préfet de Police. Il avait aussi sur la conscience – si l’on peut dire - la mort de neuf manifestants communistes du fait de sa police au métro Charonne, en février 1962.
C’est dire qu’autant la justice que tous les dirigeants politiques qui ont couvert et employé Papon après la guerre ont fait preuve d’une réelle mansuétude, pour ne pas dire plus vis-à-vis de lui. On ne peut pas dire qu’ils font preuve de la même vis-à-vis de Nathalie Ménigon qui, toujours en prison, a subi deux attaques cérébrales et est devenue hémiplégique, et à qui on refuse toujours d’aller mourir chez elle.
Bien sûr elle a assassiné le patron de Renault et le général Audran, mais comparé à ce qu’a fait Papon, cela ne fait pas vraiment le compte.
Tout cela c’est non seulement deux poids deux mesures, mais cela montre aussi une grande indulgence de nos dirigeants envers ceux qu’ils appellent les loyaux serviteurs de l’Etat, avec, par contre, une haine éternelle et infinie envers ceux qui ont eu le tort de s’opposer à l’Etat.
Arlette LAGUILLER