a écrit :La consigne de vote de la LCR en 2002, c'est à dire faire barrage à Le Pen dans la "rue et dans les urnes" a été compris exactement en tant que tel et ce par tous à par peut être quelques intervenants de ce forum. Ces dizaines de millions de travailleurs qui ont en effet votés au deuxième tour et qui ont voté contre Le Pen ont votés contre Le Pen et puis voila, c'est tout. Il y a rien d'autre à y voir. Les manifestations des entre deux tours, le score de Chirac au deuxième tour ont clairement montrés qu'il y avait une forte volonté de faire barrage au FN, quitte à noyer Chirac par un score à la stalinienne.
Comment ça faire barrage ? Electoralement ? Mais il n'y avait aucun besoin du soutien à Chirac de la part de la LCR (ni de la gauche en général d'ailleurs) pour que Le Pen ne soit pas élu. Et si ce barrage concerne le succès du FN et de ses idées dans la société, peux-tu dire l'intérêt de s'abaisser à voter pour le chef d'une clique ultraréactionnaire qui allait appliquer en bonne partie le programme de Le Pen ? Penses-tu que cette belle unanimité ait convaincu beaucoup d'électeurs FN de milieux populaires qu'il existait d'autres courants, radicalement différents du FN mais au moins aussi opposés que lui aux politiciens de l'UMP contre qui il était candidat ?
a écrit :Moi, à titre personnel, je n'aurai pas voté Chirac.
:33:
A mon avis quand on est d'une organisation qui donne une consigne de vote pour un de nos ennemis, il ne faut pas éviter de se salir les mains alors qu'on demande aux autres de le faire. Mais j'ai peut-être mal interprété ta phrase, désolé si c'est le cas.
a écrit :D'immenses secteurs de ces élécteurs anti Le Pen se sont retrouvés dans les grèves et les manifestations de 2003, ont votés contre Chirac aux régionales de 2004, ont votés contre le TCE en 2005, se sont en partie retrouvés dans la lutte contre le CPE en 2006 etc..etc. Bref, avoir voté Chirac n'a pas été une caution à sa politique et ca, tout le monde peut le comprendre.
Certes, plein de gens de gauche ont voté Chirac et ça ne les a pas transformés en supporters du MEDEF. Est-ce que ça les a encouragé à entrer en lutte contre un président pour qui ils avaient voté, bien à contre coeur ? Rien n'est moins sûr.
a écrit :D'ailleurs, la droite elle même n'a pas invoqué ce score pour justifier ses politiques anti-ouvrières et anti-populaires. Les "promenades" ( pourquoi ce mépris envers tout ce monde qui a tout simplement exprimé son rejet du FN?? ) étaient inévitables vu la pression populaire qu'il existait à l'époque pour juste "faire quelque chose" contre Le Pen et il fallait donc y participer, distribuer nos tracts, faire entendre notre voix etc..etc.
Justement, ce "quelque chose" ne nuisait en rien à Le Pen, et par contre prenait une connotation particulière vu l'unanimité des organisation de gauche (et malheureusement de certaines d'extrême gauche) à appeler à voter Chirac. Après, proclamer avec enthousiasme qu'on allait "virer le facho d'abord, et l'escroc après", c'était du flan, parce que rien ne laissait présager que ces manifestations allaient déboucher sur une quelconque lutte contre le gouvernement, ce que la LCR savait très bien. Toute cette agitation ne faisait donc mousser que Chirac, que la LCR a modestement contribuer à présenter celui-ci comme un rempart contre Le Pen (et le fascisme :altharion: ). Le seul débouché était d'aller mettre un bulletin Chirac, après avoir fait un peu de bruit, éventuellement avec une pince sur le nez pour se protéger de l'odeur. Nul, archinul. Artza a bien raison d'appeler ça des promenades, au sens où l'employait le révolutionnaire Auguste Blanqui en portant ce toast.
a écrit :LO était elle partisane d'une politique du vote blanc assorti d'un appel à rester chez soi? En somme, rien faire puisque "ca ne sert à rien?"
En gros c'est ça il me semble.
a écrit :Sinon, pendant le CPE, je trouve que le position de LO a été erronée contrairement à la Ligue qui appellait à la démission du gouvernement. La démission d'un gouvernement ouvertement bourgeois imposée par la grève et la manifestation ne peut être qu'une bonne chose. Quel que soit le gouvernement qui prend sa relève. Il était possible - pas forcément donnée - de pousser le mouvement jusqu'à ce qu'on obtienne la démission du gouvernement et il fallait oeuvrer - à la hauteur de nos moyens limités - pour déboucher sur ca. Par exemple dans notre presse, dans nos tracts, dans les mots d'ordres, sur les banderolles, par les interventions de militants dans les AG, de nos portes-paroles et tenter d'entrainer le plus d'organisations politiques et syndicales que possible derrière cette objectif. L'impopularité du gouvernement battait des records, le gouvernement était en état de paralysie temporaire, les mots d'ordres qui jaillissaient des manifestations par ailleurs très importantes montraient bien qu'il n'était pas irréaliste de forcer la démission de ce gouvernement. Il fallait donc le faire.
Je crois qu'il y a eu trois gouvernements depuis l'élection de Chirac. Je ne sais même plus s'il y a eu changement depuis le CPE... C'est peut-être moi qui suis en-dessous de tout :ermm: , mais je n'ai pas l'impression que ça ait une grande importance. En tout cas, ça n'a aucun intérêt, bien au contraire, d'"appeler" à quelque chose qu'on a aucun moyen d'obtenir. Des camarades qui étaient en fac ont entendu des tas d'appels bidon qui n'engageaient personne. Ce n'est pas ça qui a manqué, des groupes pour appeler à la démission du gouvernement. Le gouvernement n'a pas paru très impressionné, et tu te fais une idée très exagérée de l'importance de LO si tu penses que c'est sa contribution qui a manqué pour obtenir ce résultat.