Bon, on essaie de plus concentrer le feu sur le rédacteur du Parisien que sur ce pauvre PT ?
(Parisien 30 12 2006 a écrit :
CE PETIT MAIRE SOUTENU PAR LES TROTSKISTES
MAILHAC (AUDE) DE NOTRE ENVOYE SPECIAL
Et si c'était lui l'ovni de la présidentielle 2007 ? Gerard Schivardi, 56 ans, maire sans étiquette du paisible village de Mailhac et conseiller general de Ginestas, dans l'Aude. Un petit notable local soutenu officiellement par les... trotskistes du Parti des travailleurs (PT) ! Un groupuscule, certes. Mais qui, en 2002, avait décroché les 500 parrainages nécessaires a la présence de son candidat (Daniel Gluckstein, à l'époque) dans la course présidentielle. Résultat :
0,47 % des suffrages. Pour tenter de faire mieux (le pari est risqué), le PT s'allie cette fois avec cet élu de terrain. Et qu'importe que ce fils d'immigré italien à l'accent rocailleux soit un parfait inconnu !
" C'est le roi du bluff "
En novembre, le " comité national pour la reconquête de la démocratie " désigne l'artisan maçon " candidat des maires ". La pioche n'est pas mauvaise puisque Schivardi brandit aujourd'hui près de 300 parrainages, quand le mediatique Besancenot e'en mediatique, pour ll'heure, qua 40 de plus. Il est vrai que, pour séduire les "parrains", Schivardi a ses arguments : il se veut le vrai défenseur des 36 000 communes de France menacées de disparition.
Ainsi dans son petit fief le danger ne serait plus le bois noir, une maladie de la vigne qui fit autrefois des ravages, mais «l'Europe libérale et le carcan de Maastricht qui fichent en fair les villages" : "On a voulu fermer ma pos[B]te, j'ai dit niet, et le ministre qui voudra toucher à l'école, il n'est pas né." A Mailhac, l'agence bancaire a fermé, l'épicerie ouvre mais seulement deux heures par jour. " Les bus ne passent pas ici. Sans voiture, c'est impossible ", observe Martine, une habitante. Dans son bureau de maire, il a remplacé le portrait du chef de l'Etat par so[B]n diplôme du courage, obtenu lors des inondations d'octobre 2001.
Si Schivardi, élu de base, dévoué et attaché a la tradition républicaine, a de quoi séduire les petits maires a l'heure du malaise rural et de la mondialisation, la réalité est plus ambigüe. Le personnage est plus complexe qu'il n'y paraît. Il critique le regroupement force des communes, mais il est vice-président (indemnisé) de la communauté de communes du Canal du Midi en Minervois. II fustige Maastricht et ses conséquences, mais il a voté oui au referendum de 1992 " par fidélité à Mitterrand ". Il se dit allergique aux calculs politiciens, mais il est un ancien militant et cadre socialiste de 1975 a 2003, habitué de l'arrière-boutique du PS audois. " Cest le roi du bluff : rien ne l'arrête", s'emporte Yves Bastié, un maire PS d'une commune voisine. Il dénonce enfin la dérive droitière de Ségolène Royal et du PS, mais depuis 2004 il siège avec Ies 26 élus PS au sein de la majorité du conseil général. "Avec loyauté..." précise Michel Escande, le patron du groupe. Sans compter maintenant ses liens surprenants avec le Parti des travailleurs. "Je ne suis pas le candidat du PT, même si, grâce à son réseau, il m'aide énormément", concède-t-il.
En attendant, Schivardi, qui, en 2002, a parrainé Gluckstein, reprend aujourd'hui à son compte les slogans du Parti des travailleurs.
ERIC HACQUEMAND
