La grippe aviaire

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par titi » 14 Oct 2005, 08:40

un point au 13 octobre 2005 (source futura sciences - Cordis)
a écrit :À Hong Kong, des experts viennent de lancer une mise en garde : la souche humaine H5N1 de la grippe aviaire qui a fait son apparition dans le nord du Vietnam cette année a développé une résistance au Tamiflu, nom commercial de l'oseltamivir, un puissant médicament antiviral considéré comme le meilleur moyen de prévenir la propagation de la grippe aviaire dans la population.

En Europe la Commission européenne a fait savoir que ses experts ont confirmé la découverte d'une souche du virus de la grippe aviaire dans des échantillons prélevés sur un canard et un poulet roumains. Il s'agit du premier cas signalé en Europe. Elle va donc interdire l'importation de volailles roumaines.

Pour le docteur William Chui, maître de conférences à l'hôpital Queen Mary de Hong Kong, les autorités sanitaires ne peuvent plus compter sur le Tamiflu. "Face au développement actuel de souches H5N1 résistantes, nous ne pouvons nous permettre de tout miser sur un seul médicament", informe Reuters. M. Chui a également signalé l'émergence d'une résistance virale générale au Tamiflu au Japon, où les médecins prescrivent couramment ce médicament pour lutter contre la grippe humaine commune.

Les experts en santé publique ont vivement recommandé aux fabricants de médicaments de produire des versions plus efficaces du Relenza (zanamivir), un antiviral alternatif également connu pour être efficace sur le très redouté virus H5N1. Le Relenza doit être pris par inhalation. "Les fabricants devraient penser à produire une forme injectable du Relenza car la résistance au Tamiflu a été constatée au Japon et au Vietnam" a déclaré M.Chui. "De fortes doses peuvent être administrées en injection, lorsque cela s'avère nécessaire, et la rapidité d'action est alors nettement accrue".

Une étude indépendante japonaise, menée à petite échelle et publiée an août dernier, émettait déjà l'hypothèse d'une résistance des virus de la grippe au Tamiflu, résistance qui pourrait être plus répandue que prévu. Selon cette étude, 18 pour cent des enfants malades souffraient d'une grippe résistant au Tamiflu, a déclaré le chercheur en chef M. Yoshihiro Kawaoka, professeur de virologie, microbiologie et immunologie à l'université de Tokyo.

Selon un porte-parole du fabricant suisse Roche Holdings AG, leurs propres recherches ont révélé une résistance nettement moindre tant chez les enfants que chez les adultes. Roche souligne également que l'étude japonaise incluait plusieurs enfants âgés de moins d'un an (le Tamiflu n'est pas autorisé pour cette tranche d'âge), et que les patients japonais "pouvaient ne pas avoir reçu une dose adéquate de Tamiflu".

Deux autres rapports publiés récemment dans la revue médicale The Lancet confirment également la progression, à l'échelle de la planète, de la résistance aux médicaments anti-grippaux. Dans des endroits tels que la Chine, la résistance au médicament dépasse les 70 pour cent, ce qui laisse à penser que des médicaments tels que l'amantadine et la rimantadine ne seront probablement plus efficaces ni en traitement ni à titre préventif, peut-on lire dans The Times.

Le constat de la progression des virus vers l'Europe a amené l'UE à constituer des stocks de médicaments antiviraux. Le Tamiflu était stocké par les pays dans le cadre de "stratégies de capacités de réaction". Toutefois, le Royaume-Uni estime aujourd'hui que la vitesse de mutation du virus de la grippe ne permet pas de déterminer la médication la plus efficace avant le déclenchement d'une pandémie. Le Tamiflu reste toutefois une option efficace. Sur BBC Radio, M. Liam Donaldson, directeur général de la Santé pour la Grande-Bretagne, a déclaré que les plans de secours pour le pays n'avaient pas été modifiés.

Le gouvernement fédéral australien a lui aussi stocké quelque quatre millions de doses de Tamiflu, préféré au Relenza, le médicament antiviral alternatif, sur la base de conseils médicaux. Le gouvernement fédéral américain a stocké du Tamiflu pour un million de personnes.

La Finlande a informé les laboratoires pharmaceutiques européens qu'elle souhaitait acquérir 5,2 millions de doses d'un vaccin contre le virus mortel de la grippe aviaire afin d'être en mesure de protéger l'ensemble de sa population. Le gouvernement finlandais a demandé au parlement de libérer 21 millions d'euros pour l'achat de stocks de vaccin. Bien que la volonté de la Finlande soit de stocker suffisamment de vaccins pour protéger tous ses citoyens, les autorités n'envisagent pas de lancer de campagnes de vaccination avant qu'une épidémie n'ait été déclarée. La Finlande a connu le mois dernier sa première alerte à la grippe aviaire, lorsque des goélands ont montré des signes de contamination par le virus. La souche incriminée s'est révélée par la suite être inoffensive pour l'homme.

Les craintes que la souche la plus récente de la grippe aviaire puisse déclencher une nouvelle pandémie sont réelles en dépit du fait qu'il n'y a aucune preuve de la transmission d'homme à homme de la souche H5N1 de la grippe aviaire. À ce jour, le virus s'est essentiellement transmis à des personnes qui étaient en contact étroit avec les animaux infectés. Mais le virus doit rester sous contrôle permanent afin de déterminer si des changements génétiques pourraient le rendre plus mortel et accélérer sa propagation.

Ces dernières semaines, plusieurs pays ont mis leurs efforts en commun pour coordonner les préparatifs. Les États-Unis ont annoncé un nouveau partenariat international sur la grippe aviaire et pandémique lors d'un sommet mondial qui s'est tenu à New York. Les 7 et 8 novembre, l'Organisation mondiale de la santé organisera une réunion de toutes les parties prenantes afin de coordonner les financements requis.
titi
 
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Message par Harpo » 14 Oct 2005, 17:39

a écrit :On n'en sait pas plus avec cet article du monde , dont voici la fin :

Les chercheurs ont identifié des petits changements sur ces gènes, suspects d'être déterminants dans le processus d'adaption à l'homme des virus aviaires."Le virus de 1918 diffère bien, concluent-ils, des virus de 1957 et de 1968, responsables des deux autres pandémies du siècle dernier", nettement moins meurtrières, relève Nadia Naffakh (Institut Pasteur, Paris). Ces virus humains avaient acquis deux ou trois gènes aviaires, formant des virus mixtes ou "réassortis". Mais le virus de 1918 est probablement un virus entièrement d'origine aviaire adapté à l'homme, selon J. Taubenberger.


Merci Zelda.





Harpo
 
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Message par canardos » 19 Jan 2006, 08:30

plusieurs articles aujourd'hui dans le Figaro pour faire le point sur cette pandémie:

a écrit :

[center]Grippe aviaire : les différents scénarios en France[/center]

Doses d’antiviraux disponibles, traitements préventifs ou curatifs, l’Institut de veille sanitaire envisage tous les scénarios au cas où l’épidémie arriverait sur le territoire.
Avec AFP
[18 janvier 2006]

La France, en cas de pandémie de grippe due à un nouveau virus, aurait assez de médicaments antiviraux pour tous les malades, mais les stocks seraient trop limités pour assurer une large prévention. C’est ce que rappelle mardi l'Institut de veille sanitaire (InVS) dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), qui décrit l'impact escompté des antiviraux et des vaccins sur la maladie.

Sans traitement, 15 millions de personnes malades

Présentant une version actualisée de son plan pandémie, le gouvernement a rappelé la semaine dernière qu’en « l’absence d'intervention sanitaire, le bilan pour la France pourrait s'établir entre 9 et 21 millions de malades (soit entre 15 et 35 % de la population). Entre 91.000 à 212.000 décès pourraient survenir en fin de pandémie ».

Le scénario de l'InVS confirme ces chiffres. Selon l’Institut, en l'absence de traitement ou de vaccin, la grippe pandémique pourrait frapper un quart de la population, soit près de 15 millions de personnes et provoquerait près de 600.000 hospitalisations et 118.500 décès, dont plus de 20% surviendraient chez les populations à risque, à savoir les personnes âgées, les malades, les jeunes enfants et les femmes enceintes.

La France a déjà constitué un stock de quelque 14 millions de traitements (140 millions de doses) de Tamiflu et de Relenza, deux antiviraux susceptibles d'agir contre un virus grippal pandémique qui pourrait apparaître si, par exemple, le virus aviaire s'adaptait à l'homme. Une réserve totale de 33 millions de traitements (330 millions de doses) d'antiviraux est promise pour 2007.

Le vaccin, solution probablement indisponible au moment voulu

La solution la plus efficace, qui permettrait d’éviter 73 % des décès, serait de vacciner toute la population avec deux injections, mais « il est peu vraisemblable qu'un vaccin spécifique de la souche pandémique (c'est-à-dire adapté) soit disponible au moment où la pandémie atteindrait la France », souligne l'InVS.

En cas de pandémie, les 3,6 millions de professionnels (santé, secours, sécurité, transports...) seront les premiers à bénéficier d’un vaccin ou d’un traitement Cela impliquerait d'y consacrer 510 millions de doses d'antiviraux, mais permettrait d'éviter la grande majorité des 6.400 décès attendus dans ce groupe.

Pour les populations à risque, estimées à 8,7 millions, l’utilisation des traitements en prévention serait deux fois plus efficace que les traitements donnés de façon curative.

Les traitements curatifs privilégiés

L’institut indique cependant que les traitements curatifs seront probablement préférés aux traitements préventifs, « pour des contraintes de disponibilité en traitements viraux ». Le nombre de doses nécessaires pour éviter un décès est « au minimum dix fois moindre pour la stratégie curative que pour la stratégie préventive ».

Se limiter à un traitement curatif, une fois ces personnes fragiles déjà grippées, nécessiterait seulement 15 millions de doses d'antiviral contre 295,3 millions pour un traitement préventif, mais ne permettrait d'éviter que 8.400 décès contre 16 000 si ces personnes avaient reçu un traitement en amont.

Les populations à risque seront probablement invitées à « demeurer autant que possible à domicile et à porter un masque de protection lors de situations d’expositions ».



a écrit :

[center]Grippe aviaire : ce qu’il faut savoir[/center]

Le virus progresse en Turquie et menace les pays voisins. Trois points pour comprendre les enjeux et les risques de la maladie.
(Avec AFP)
[11 janvier 2006]

Le virus H5N1

A ce jour, le virus se transmet à l’homme seulement par contact avec un animal infecté.

La grippe aviaire, aussi appelée grippe du poulet, peut prendre des formes bénignes ou hautement pathogènes. Le virus actuel, de sous-type H5N1, s’est avéré mortel pour l’homme pour la première fois en 1997 à Hong-Kong.

Jusqu’ici, le virus n’a contaminé l’homme qu’exceptionnellement. Il s’est transmis lors de contacts fréquents avec les volailles, par voie respiratoire, par les yeux ou via des mains contaminées. La consommation de viande de volaille cuite écarte les risques : le virus meurt à partir de 70 degrés Celsius.


Les risques

Tant que le virus ne se transmet pas d’homme à homme, il n’y a pas de risque de pandémie.

Si le virus devenait transmissible d’homme à homme, en raison d’une mutation génétique ou d’un échange de gènes avec un virus de la grippe par exemple, le virus H5N1 pourrait être à l’origine d’une pandémie chez l’homme qui pourrait être aussi grave que celles survenues en 1918-1919 (grippe espagnole : 20 à 40 millions de morts), en 1957 (grippe asiatique : 4 millions) ou en 1968 (2 millions de morts à Hong-Kong). Mais l’Organisation mondiale de la santé rappelle qu’à ce jour, aucun signe de transmission d’homme à homme n’a été constaté, tous les malades ayant été contaminés directement par les volailles. L’OMS redoute la mutation du virus mais indique disposer aujourd’hui d’éléments qui semblent écarter ce risque.

Les protections

Plusieurs mois sont nécessaires pour produire les vaccins, une fois la souche pandémique du virus identifiée.
Le Tamiflu (laboratoire Roche), un antiviral, est susceptible de réduire la durée de la maladie s’il est administré au plus tard 48 heures après l’apparition des symptômes. Il peut aussi être utilisé pour prévenir une contamination. En revanche rien n’indique qu’il serait efficace pour lutter contre un virus pandémique puisque celui-ci n’existe pas encore. Autre produit, le Relenza de GlaxoSmithKline, s’administre en spray. En Europe, les gouvernements stockent, ou se préparent à stocker de grandes quantités de ces médicaments.

Pour éviter d’être contaminé, les recommandations principales sont de respecter les règles d’hygiène et d’éviter tout contact avec les volailles ou des oiseaux vivants ou morts (non-cuits), leurs sécrétions et les produits dérivés.




a écrit :

[center]Grippe aviaire : « Nous nageons dans les hypothèses » [/center]Propos recueillis par Maïté Sélignan
[18 janvier 2006]

Interrogée par le figaro.fr, Isabelle Bonmarin, médecin épidémiologiste et principal auteur du rapport de l’Institut de veille sanitaire, revient sur les stratégies de contrôle d’une pandémie grippale.

Comment considérer les chiffres de votre étude (lire Les différents scénarios en France)?

Ils sont le résultat d’une accumulation d’hypothèses et servent surtout à définir la stratégie à adopter. Ils doivent aider le gouvernement à évaluer les besoins. Par exemple, ces chiffres nous ont permis de savoir qu’il sera plus efficace de donner un traitement curatif pour tout le monde (que de privilégier un traitement préventif, NDLR).

Comment expliquer un tel choix ?

C’est une question de stratégie. Mais évidemment, si le virus se déclare dans une région au périmètre limité, cela vaudra peut-être le coup de donner des antiviraux préventivement afin d'éteindre le feu localement. Mais le virus se propagera peut-être très vite dans le pays et dans ce cas, cette tactique ne sera pas efficace. Aujourd'hui, nous nageons dans les hypothèses.

En plus des traitements et des vaccins, quelles autres mesures pourraient limiter une pandémie en France ?

La règle serait de réduire au maximum les risques d'exposition au virus : demander aux gens de faire leurs courses moins souvent en achetant deux fois plus de provisions, utiliser davantage le téléphone ou Internet. On peut imaginer également que les écoles restent fermées.

Quels paramètres n’ont pas pu être pris en compte dans votre étude ?

Beaucoup ! Nous n’avons pas considéré l’efficacité de mesures de contrôle, comme le port de masque, la limitation des rassemblements, l’arrêt des transports etc. Il est certain que ces mesures peuvent avoir un impact sur la pandémie.
D’autres éléments n’ont pas pu être calculés. Si une personne touchée a pris un traitement antiviral, par exemple, elle sera malade moins longtemps et exposera donc moins son entourage au virus. Au final, nous aurons moins de malades.


canardos
 
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Message par canardos » 07 Fév 2006, 21:49

dans le Monde:

a écrit :

[center]Des oiseaux migrateurs peuvent être porteurs sains du virus H5N1[/center]

LE MONDE | 07.02.06 |


D'où vient la rapide expansion de l'épizootie de grippe aviaire due au virus A (H5N1) ? Une controverse oppose les tenants du rôle possible des oiseaux migrateurs (c'était notamment le cas des responsables vétérinaires de la FAO) et plusieurs spécialistes d'ornithologie. Ces derniers font valoir qu'on n'a jamais retrouvé de virus A (H5N1) sur des oiseaux migrateurs sains et que, si ces derniers étaient infectés par cet agent hautement pathogène, ils n'auraient pu le transporter à des milliers de kilomètres.

Le temps de la polémique est peut-être terminé aujourd'hui grâce aux résultats que publie une équipe internationale de 28 chercheurs dans les Comptes rendus de l'académie des sciences américaine (PNAS) du 7 février. Dirigés par Yi Guan (université de Hongkong) et Robert Webster (Saint Jude Children's Research Hospital, Memphis), ces chercheurs ont mené, de 2002 à 2005, une vaste enquête de virologie sur différents sites asiatiques fréquentés par les oiseaux migrateurs et prélevé 13 115 échantillons biologiques. Ils ont ainsi pu isoler 44 souches de virus de type A et de différents sous-types. Parmi ces souches, seules 6 correspondaient au virus A (H5N1), hautement pathogène. Elles ont été identifiées, sur le site du lac Poyang, chez des canards sauvages... apparemment sains.

Par ailleurs, d'autres données montrent que la circulation des virus grippaux aviaires est notablement plus importante dans les populations de volailles domestiques. Les recherches menées sur ce thème en Chine dans le cadre de la préparation à la lutte contre une éventuelle épidémie ont permis de retrouver un taux de 1 % de présence du A (H5N1) et de 5 % d'autres types viraux dans un groupe de plus de 5 000 volailles apparemment saines, sur différents marchés du sud de la Chine.

Les chercheurs ont ensuite procédé à des examens de virologie moléculaires sur un ensemble de 69 souches virales aviaires isolées depuis janvier 2004 et 59 autres isolées entre août 2003 et mai 2005 en Indonésie, en Malaisie et au Vietnam. Ils ont ainsi pu retracer l'évolution des mutations génétiques virales dans le temps et l'espace. Ces biologistes ont aussi procédé à des épreuves infectantes en administrant à des canards domestiques la souche virale identifiée sur des canards migrateurs. Ils ont ensuite observé que, quoique hautement pathogène, cette souche pouvait souvent ne pas entraîner de signes infectieux pendant une semaine ou plus, alors même que les oiseaux excrétaient du virus dès le 3e jour après l'administration de ce dernier.

Cet ensemble de résultats prouve que les oiseaux migrateurs peuvent effectivement être les vecteurs naturels du virus sur de longues distances. Pour autant, leur impact ne serait que peu important si l'infection ne pouvait brutalement s'amplifier via le transport, sur les marchés, des oiseaux domestiques vivants et en raison du non-respect des règles sanitaires qui s'attachent à ces activités.

Jean-Yves Nau


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Message par canardos » 01 Nov 2006, 09:29

dans Science et Avenir:

a écrit :

[center]Une nouvelle souche de H5N1 émerge en Chine [/center]

L ’émergence et la dissémination d’une nouvelle souche du virus H5N1 en Chine montre à quel point ce pays a du mal à contrôler l’épizootie chez les volailles. La nouvelle lignée s’est répandue en quelques mois, remplaçant plusieurs lignées locales endémiques chez les volailles du sud de la Chine, montre l’équipe de Yi Guan (Université de Hongkong), qui publie aujourd’hui un article dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

La souche, appelée Fujian-like, est responsable d’une nouvelle vague épidémique depuis la fin de l’année 2005 : au-delà de la Chine elle a touché le Laos, la Thaïlande, la Malaisie et Hongkong. Cette nouvelle forme de H5N1 est aussi responsable des derniers cas humains de grippe aviaire survenus en Chine, selon les analyses génétiques menées par les chercheurs.

Guan et ses collègues surveillent la circulation du virus de la grippe aviaire sur les marchés de six provinces du Sud de la Chine depuis plusieurs années. Ils ont constaté que la prévalence du virus avait augmenté entre juillet 2005 et juin 2006 par rapport à l’année précédente : en moyenne 2,4% des volailles étaient infectées contre 0,9% entre juin 2004 et juin 2005.

Cette nouvelle vague de transmission est due à l’émergence de la nouvelle souche, en grande partie servie par la vaccination des volailles. Les analyses sérologiques révèlent en effet que l’immunisation des volailles est faible et qu’elle ne permet pas de lutter contre la lignée Fujian-like, qui en a profité pour s’étendre.

Ce n’est pas la première fois qu’une nouvelle lignée de H5N1 émerge dans le sud Chine pour se répandre aux pays voisins, voire au reste du monde comme pendant l’hiver 2005/2006, rappellent les auteurs. Il est donc crucial d’améliorer les mesures de contrôle de la maladie en Chine, les techniques de diagnostic et la qualité de la vaccination, et d’étendre cette politique aux autres pays touchés en Asie pour éviter que la menace d’une pandémie humaine de grippe se rapproche.

Cécile Dumas
(31/10/06)

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Message par canardos » 08 Nov 2006, 11:05

finalement, si c'était les virus les plus virulents qui disparaissaient le plus vite? ceux qui tuent avant que l'animal ou la personne malade ait pu contaminer ses voisins?

dans le journal du CNRS:

a écrit :

[center]Un virus plus virulent, mais plus lent[/center]


Plus le virus de la grippe aviaire sera virulent, plus vite il disparaîtra, car moins vite il se propagera ! Voilà l'une des toutes premières conclusions sorties des modèles créés par Dominique Bicout, chercheur, et ses coéquipiers du laboratoire « Techniques en imagerie, modélisation et cognition » (TIMC) de La Tronche 1. Ces scientifiques, qui se vouent à l'étude des risques sanitaires liés à l'environnement et aux maladies émergentes, ont intégré dans leur programme des relevés d'observations relatives à la « peste aviaire ». Et cela, en collaboration avec des ornithologues de la Fondation Pierre Vérots et des biologistes de l'Institut Pasteur.

Leur terrain d'étude ? La région de la Dombes, au nord-est de Lyon. « Traversée par un couloir de migration, elle accueille de nombreux oiseaux sauvages sur les rives de ses étangs. Elle a aussi un fort potentiel avicole comptant de nombreux élevages d'oiseaux domestiques. De plus, les filières “Label Rouge” et “AOC Poulet de Bresse”, exigeant un élevage en plein air, favoriseraient les contacts entre oiseaux », explique Dominique Bicout. Et de rappeler que ce sont les oiseaux sauvages qui constituent le point névralgique des épisodes de grippe aviaire. Hôtes naturels des virus influenza de type A (tel H5N1), ces volatiles peuvent héberger le virus et le transmettre sans être malades pour autant, leur système immunitaire s'étant adapté à ces agents pathogènes, contrairement aux oiseaux domestiques.

Après l'épisode de grippe aviaire de février 2006 dans l'Ain (près de la Dombes), qui a totalisé 400 volailles mortes, plus 11 000 autres abattues pour prévenir toute propagation de la maladie, nos chercheurs ont pu alimenter leurs modèles. Ils ont évalué la fréquence des contacts entre oiseaux sauvages et domestiques et estimé la période d'introduction des souches pathogènes. Puis, ils ont mis le tout en équation afin de comprendre comment le virus pourrait circuler et de prévoir les scénarios de survenue d'une épizootie de grippe aviaire.

Que disent les modèles ? « Plus la maladie est grave, plus les animaux meurent rapidement et moins elle se propage, annonce Dominique Bicout. À l'inverse, des souches moins virulentes permettent une expansion du virus plus importante. Moins agressives et moins fatales dans un premier temps, elles se répandent plus aisément et tuent plus d'individus. » Mais le chercheur reste prudent et appelle à la modération : « Il est toujours difficile d'anticiper de manière stricte le devenir d'une épidémie. Les paramètres peuvent changer : il suffit d'un coup de chaleur, et les oiseaux sauvages et le virus reviennent plus tôt, ou d'un coup de froid, et c'est l'effet inverse. Il faut donc revoir nos données, sinon les résultats peuvent être faussés ! » Bref, la vigilance reste de mise, même avec des modèles…



Céline Bousquet



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Message par canardos » 29 Nov 2006, 23:02

dans Science et Avenir:

a écrit :

[center]Des virus grippaux venus du froid [/center]
 
Les virus grippaux peuvent-ils survivre plusieurs mois, voire plusieurs années, dans des lacs gelés? C’est ce que suggère une étude menée par des chercheurs américains, russes et israéliens. Scott Rogers et ses collègues ont retrouvé de l’ARN viral, le support de l’information génétique des virus, dans des échantillons de glace issus de trois lacs de Sibérie, là où s’arrêtent les oiseaux migrateurs, qui gèlent et dégèlent chaque année.

Les chercheurs ont même retrouvé un fragment d’ARN viral qui code pour la fabrication de l’hémagglutinine, une protéine de surface qui permet au virus de s’accrocher aux cellules de l’hôte. D’après les analyses génétiques cette protéine était apparentée à un virus grippal H1 en circulation dans les années 30 puis dans les années 60.

Ces données, publiées dans le Journal of Virology, suggèrent que des virus de la grippe déposés dans les fientes des oiseaux au printemps peuvent se conserver dans la glace et refaire surface lorsque le lac dégèle. Plus au nord, où les glaces perdurent plusieurs années, des virus seraient alors conservés sur une plus longue période.

Reste à savoir si ce ne sont que des fragments d’ARN qui subsistent ou des virus ayant gardé tout leur pouvoir infectieux. Cela dépend beaucoup des conditions de congélation. Rogers et ses collègues poursuivent leurs recherches et s’intéressent maintenant à des lacs d’Alaska et du Canada.

C.D.
(29/11/06)

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Message par canardos » 27 Jan 2007, 15:13

un partage des stocks de vaccins et de médicaments des pays riches avec les pays pauvres permettrait d'enrayer efficacement une pandémie de grippe aviaire...

mais l'absence de partage permttrait à la pandémie de se propager et de faire des millions de morts.

sur le site du CNRS:

a écrit :

Paris, 23 janvier 2007

[center]Grippe aviaire : des modèles mathématiques pour établir les différents scénarios d'une pandémie[/center]


Une étude vient d'être réalisée sur les possibles scénarios de propagation d'une pandémie de grippe aviaire, dans l'hypothèse d'une transmission interhumaine de cette maladie Ces travaux ont été effectués par une équipe internationale de physiciens du CNRS(1), du Commissariat à l'énergie atomique (CEA)(2), de l'Indiana University(3) et d'un épidémiologiste de l'Inserm(4). Cette étude est publiée dans PLoS Medicine du 23 janvier 2007.

La grippe aviaire continue à se transmettre entre oiseaux et, régulièrement, des cas de contamination humaine sont enregistrés. Bien qu'aucune transmission entre humains n'ait encore été observée, une mutation du virus pourrait se produire et déclencher une pandémie affectant des millions d'individus dans le monde entier. Dans une telle éventualité, il faudrait de 6 à 8 mois pour obtenir un vaccin et la protection des populations dépendrait alors en grande partie de l'administration d'antiviraux. L'application de modèles mathématiques décrivant une propagation au niveau mondial permet de tester différents scénarios selon la virulence de la transmission et l'application de diverses mesures de santé publique. Une modélisation mondiale est de plus indispensable en raison de la rapidité des transports en avion, une épidémie pouvant très facilement "s'échapper" de son point d'origine avant de pouvoir être détectée et contenue localement.

Les chercheurs ont utilisé une banque de données fournie par la IATA (International Air Transport Association), composée des flux de passagers entre les différents aéroports de la planète et de données de population des zones desservies (correspondant à plus de 99% du trafic aérien total). Les chercheurs ont pu développer un modèle stochastique(5) de propagation d'une pandémie grippale.

Deux critères principaux ont été pris en compte :

-          la virulence de la transmission, c'est-à-dire à quel point la maladie est contagieuse,

-          la situation géographique et temporelle de son point de départ (une grippe débutant en été se propage moins facilement qu'en hiver).

La première partie de cette étude permet en particulier de comprendre à partir de quelle virulence la pandémie représenterait un danger réel. Les chercheurs ont aussi pu tester différents scénarios de réaction à des mesures de santé publique : 

-          une restriction massive des flux aériens ne retarderait que peu la propagation,

-          l'administration sans restrictions d'antiviraux (avec un stock suffisant pour traiter une fraction importante de la population) aurait pour conséquence de diminuer fortement l'impact de la maladie et de la retarder suffisamment pour permettre le développement d'un vaccin, à condition que la virulence ne soit pas excessive.

A partir de ce deuxième scénario, les chercheurs ont comparé deux nouveaux cas de figure : dans le premier, seuls les pays qui détiennent des antiviraux peuvent les administrer à leur population ; dans le deuxième, ils redistribuent de manière plus altruiste une petite fraction de leur stock à un stock mondial géré par l'OMS qui le répartit en fonction des pays touchés. La deuxième stratégie permet de bien meilleurs résultats en diminuant énormément le nombre d'individus affectés au niveau mondial. De plus, elle bénéficie fortement aux pays donneurs. En effet, dans le premier scénario, les individus sont en contact avec un ensemble de pays où l'épidémie n'est pas freinée par les antiviraux. Dans le second cas au contraire, l'épidémie est plus contenue au niveau mondial et les pays donneurs risquent moins de recevoir des flux d'individus infectieux.

Les prédictions du modèle indiquent donc clairement qu'un partage (au moins partiel) des ressources en antiviraux, par la constitution d'un stock pouvant être géré par l'OMS, serait un moyen efficace de lutter contre une pandémie émergente de type grippal, dans l'attente du développement de vaccins.



Notes :
1) CNRS/Université Paris-Sud : A. Barrat, A. Vespignani
2) CEA : M. Barthelemy
3) Indiana University, US : V. Colizza et A. Vespignani
4) INSERM/Paris 6/Assistance publique : A.J. Valleron
5) Qui utilise des variables aléatoires

Références :
V. Colizza, A. Barrat, M. Barthelemy, A.-J. Valleron, A. Vespignani, " Modeling the world-wide spread of pandemic influenza: baseline case and containment interventions", PLoS Medicine, 4(1):e13 (2007), 23 janvier 2007.

canardos
 
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Message par canardos » 27 Jan 2007, 15:14

a écrit :

[center]Adieu, cygne, canard, pigeon, poulet[/center]

LE MONDE | 26.01.07 | DJAKARTA ENVOYÉE SPÉCIALE


La grippe aviaire est de retour. Pour l'Indonésie, après une trêve de six semaines, le début d'année a été rude : la mort de six personnes, entre le 10 et le 20 janvier, est venue brutalement rappeler aux autorités sanitaires que ce pays conservait le record du nombre de victimes humaines du virus H5N1 - 63, sur un total mondial de 164 morts. "Oui, c'est grave, reconnaît le chef de la Commission nationale pour le contrôle de la grippe aviaire, Bayu Krisnamurthi. Nous avions bien progressé, fin 2006, mais la nature du virus est telle qu'il est impossible de prévoir où et quand la maladie va frapper à nouveau." Résolument positif, malgré les critiques de la presse indonésienne qui l'accuse de s'être laissé prendre de court, Bayu Krisnamurthi tire la leçon de cette nouvelle poussée de H5N1 : "Nous avons la bonne stratégie. Maintenant, il faut accroître et intensifier notre effort."

Alors, Djakarta intensifie - à sa manière. En application d'une décision du ministre de la santé, le gouverneur de la province de Djakarta, Sutiyoso, a demandé le 16 janvier aux habitants de débarrasser les zones résidentielles des volailles, cygnes et pigeons avant le 1er février. Passé cette date, la force publique s'en chargera. Marchés aux oiseaux et abattoirs devront aussi quitter la ville. La stratégie est louable : "Plus on séparera les humains de la volaille, mieux ce sera", approuve le docteur Georg Petersen, représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Indonésie. Reste à la mettre en oeuvre.

Le défi est immense : autant demander aux Parisiens de liquider leurs chiens et chats en quinze jours. Les volatiles sont partout chez eux en Indonésie, dans les allées surpeuplées de la capitale, dans les arrière-cours des maisons ou exhibés dans de jolies cages artisanales. Poules et coqs fournissent la première source de protéines dans l'alimentation, mais d'autres bêtes au ramage plus prestigieux remplissent des fonctions tout aussi appréciées, par leur beauté, leurs talents musicaux ou leur combativité.

"Les oiseaux sont nos amis", explique le docteur Mukhtar Ikhsan, chef du service des maladies infectieuses de l'hopital Persahabahan, où 12 lits spécialement équipés accueillent des malades de la grippe aviaire, 4 en soins intensifs et 8 en isolement. "C'est comme ça depuis des centaines d'années."

Au diable les traditions : le fléau qui menace exige de séparer les amis. Ce matin, le gouverneur en personne honore de sa présence un étrange spectacle censé sensibiliser l'opinion. Sur une petite place du quartier de Menteng, des dizaines de volatiles de toutes tailles, voués à une mort certaine, attendent leur tour, entassés dans des cages ou dans des paniers. Au bout de la place, trois ou quatre hommes se chargent de leur trancher le cou, sous la direction d'Haji Ramli Darussalam, musulman respecté. Les poulets jugés sains sont livrés à une équipe de dames d'une organisation sociale en sarong mauve, qui s'activent autour de marmites d'où s'élève un délicieux fumet d'épices. Le riz bout juste à côté. Les animaux douteux ou malades sont jetés dans des fosses creusées dans le sol.

L'ambiance est festive, on a mis de la musique, les assiettes circulent, une équipe de télé est là, des enfants pieds nus pataugent dans des flaques d'eau rougies par le sang. Soudain, un pigeon décapité échappe, en se débattant, à la poigne de son bourreau et atterrit, au terme d'un vol mouvementé, dans une assiette de poulet sain transformé en ragoût, aspergeant l'entourage de taches rouge vif. On crie, on rit.

A la fin de la matinée, Haji Ramli Darussalam - le seul à porter des gants et un masque - fait ses comptes : 108 pigeons, 6 cygnes, 15 coqs, 13 poules, 30 poussins... sans se faire d'illusions : "Beaucoup de gens gardent leurs oiseaux", confie-t-il, contredisant le responsable municipal qui nous affirmait un peu plus tôt que "presque tous les gens du quartier avaient apporté leurs oiseaux".

Car certains, visiblement, ont choisi la clandestinité. "Dans l'école en face, ils ont plein de pigeons domestiques, mais ils les cachent", croit savoir une commerçante. Les bourgeois, murmure-t-on, ont mis leurs oiseaux précieux à l'abri dans les provinces où on ne leur veut pas de mal. Les oiseaux de compagnie ne sont pas menacés, à condition d'obtenir un certificat de bonne santé.

Tout ça n'amuse guère le docteur Ikhsan, un homme de 52 ans, aux cheveux gris, qui a vu mourir plusieurs de ses patients : 77 % des malades infectés par le virus H5N1 en Indonésie meurent, selon l'OMS. "Ces abattages devraient être fermés au public, dit-il, au lieu de servir de shows. Et les gens chargés de tuer les animaux devraient se protéger." Oui, insiste ce pneumologue, "il faut prendre la grippe aviaire au sérieux, car nous avons de plus en plus de cas".

Pourquoi l'Indonésie, dont 26 des 33 provinces sont affectées par l'épizootie, est-elle le pays le plus frappé ? Les experts citent pêle-mêle la densité de la population (220 millions d'habitants), la promiscuité avec la volaille (Djakarta compterait à elle seule 1,4 million de poulets), l'étendue de l'archipel, la faiblesse de l'infrastructure vétérinaire, la décentralisation administrative récente de cette jeune démocratie, et un système de santé insuffisant. La prise de conscience a été tardive, les autorités indonésiennes n'ont arrêté une stratégie de lutte contre la grippe aviaire qu'en 2006.

Premier réseau mondial d'assistance médicale, SOS International a aidé les grandes entreprises étrangères installées en Indonésie à élaborer des plans d'urgence pour pouvoir faire face, avec leurs employés, à une mutation du virus ou à une pandémie. L'OMS elle-même n'exclut pas qu'une transmission d'homme à homme ait déjà eu lieu, puisque, dans 18 % des cas déclarés en Indonésie, la source de l'infection n'a pas pu être identifiée. Mais, si les multinationales sont prêtes, les plans d'urgence du gouvernement indonésien sont, eux, "un travail en devenir", admet un expert international.

L'interminable série de catastrophes naturelles et d'accidents meurtriers que connaît l'archipel depuis deux ans n'est peut-être pas étrangère à ces retards : une simple épidémie de dengue à Java a déjà tué, ce mois-ci, 51 personnes, soit huit fois plus que la grippe aviaire.

Sylvie Kauffmann

canardos
 
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Message par canardos » 29 Jan 2007, 07:54

a écrit :

25 janvier 2007

[center]La grippe aviaire s’attaque aux chats[/center]

(Agence Science-Presse) –


Le spectre de la grippe aviaire n’est pas disparu. Après les oiseaux, le virus infecte maintenant les chats en Indonésie. Les scientifiques craignent que ce virus mortel ne se transforme plus facilement que prévu pour infecter les humains.

En Indonésie, un chat sur cinq a contracté le virus H5N1 et a survécu dans les régions où les volailles sont infectées. Cette découverte suggère que le virus aurait plus d’opportunités à s’adapter aux mammifères qu’on ne l’avait d’abord cru.
Chairul Anwar Nidorn, scientifique à l’Université Airlangga à Surabaya, en Indonésie, a prélevé des échantillons sanguins sur près de 500 chats aux abords des marchés de poulets dans les régions de Java, incluant la capitale Jakarta. 20% des chats testés possédaient des anticorps du virus H5N1, ce qui ne signifie qu’ils étaient tous porteurs du virus mais qu’ils avaient été infectés en mangeant probablement des oiseaux malades. Un grand nombre de chats ont aussi été retrouvés morts dans ces régions, ce qui laisse croire que le pourcentage de chats infectés pourrait être beaucoup plus élevé que 20%.

« Je suis très surpris par ces résultats », explique M. Nidorn qui a aussi découvert des traces du virus chez des porcs indonésiens. « Le pourcentage d’infection des chats est beaucoup plus élevé que celui observé chez les oiseaux en Asie. » Les chats ne risquent pas de nous transmettre le virus. Les humains n’attrapent actuellement le virus que par les volailles qu’ils tuent, plument et mangent. Les scientifiques sont tout de même inquiets. Si le virus peut infecter les chats, c’est qu’il peut s’adapter aux mammifères, acquérir l’habileté de se répandre efficacement de personnes à personnes et potentiellement déclencher une épidémie. Chaque nouveau chat malade représente une nouvelle opportunité pour le virus de s’adapter.

Le virus responsable de l’épidémie de grippe espagnole qui a sévi en 1918 provenait aussi des oisesaux. Il s’était adapté aux cochons avant d’infecter les humains. Cette fois, l’intermédiaire du H5N1 pourrait être le chat. Tuer les chats ne résoudrait pas le problème, pas plus que d’abattre les oiseaux sauvages d’ailleurs. Cette mesure risquerait de provoquer une explosion de la population des rongeurs. Certains scientifiques proposent que les chats soient tenus à l’écart des oiseaux infectés. Une mesure bien difficile à observer dans les grands marchés ouverts d’Asie et d’Afrique où des chats affamés rodent continuellement autour des étals.

canardos
 
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