a écrit :Sakinat AMIRALIEVA est née en 1962, à Nizhniy Dzhengutay (Daguestan, Russie), une petite ville sur la mer Caspienne. Après avoir fait des études de langue et de littérature russe, elle est diplômée de philologie, et revient dans sa ville d’origine comme professeur de lycée. Le 1er février 2000, Sakinat donne naissance (hors mariage) à Patimat. Elles vivent alors, comme le veut la coutume, dans la maison familiale, avec la mère de Sakinat, son frère, sa femme et leurs trois enfants.
Pour son malheur, sur les décombres de l'ancien empire soviétique et la misère en découlant, se développa le fondamentalisme musulman. Grâce aux efforts de missionnaires wahabites et au fil des années la charia finit par s'imposer dans cette petite république.
Déjà montrée du doigt par les prêcheurs, cette femme célibataire, laïque, "en cheveux", aggrava son cas en ayant un enfant hors mariage. L’honneur de la famille est considéré comme quelque chose de sacré, qui peut justifier, comme dans d’autres pays, que des crimes « d’honneur » soient commis pour laver un affront. Face aux menaces, Sakinat ne déclare pas sa fille à la naissance, la cache pour protéger sa vie. Son frère est muté dans une autre ville, Sakinat est licenciée pour « immoralité » et privée de ses droits pédagogiques. Sans travail, mise définitivement au ban de son village, sa mère contrainte de la répudier publiquement, il ne lui resta plus qu'à s'enfuir pour ne pas être condamnée, elle et son enfant, à la mort par lapidation.
La voilà en Allemagne, réfugiée au sein de la communauté musulmane, racontant qu'elle est veuve pour expliquer la présence de l'enfant sans subir le même rejet, donnant une fausse identité pour éviter d'être privée de soutien. S'en suivent 4 années de misère, ballottée avec sa fille dans différents camps de réfugiés. Voulant régulariser sa situation en déclarant sa vraie identité auprès des autorités allemandes, elle n'obtient pour tout résultat que le déclenchement d'une procédure d'expulsion.
C'est de nouveau la fuite pour les deux malheureuses, qui les conduit le plus à l'ouest possible, c'est-à-dire à Brest. Ne maîtrisant ni la langue ni nos procédures administratives, elle ne fait pas les démarches nécessaires dans les délais (48 heures) pour être protégée d'une expulsion vers son pays d'origine. Ses empreintes digitales la trahissent, la France entame une procédure de reconduite à la frontière allemande de Sakinat et Patimat.
Lorsque la police s'est présentée au petit matin pour arrêter la mère et l'enfant et les reconduire à la frontière, elle n'a trouvé que la mère, l'enfant ayant été cachée par des familles brestoises, empêchant ainsi l'expulsion.
Site du Comité de soutien de Patimat et de sa mère:
http://www.sauvezpatimat.canalblog.com/