a écrit :La LCR tentée par le solo
Extrême gauche . L’organisation, qui définit sa stratégie électorale ce week-end, pourrait décider d’investir Olivier Besancenot candidat à la présidentielle.
Olivier Besancenot sera-t-il officiellement investi ce week-end candidat de la Ligue communiste révolutionnaire à l’élection présidentielle ? C’est le souhait de la majorité de la direction du parti, qui défendra cette position lors d’une conférence nationale réunie à La Plaine-Saint-Denis pour décider de la stratégie électorale. Une option qu’elle devrait parvenir à faire adopter, celle-ci ayant recueilli 58 % des voix lors des assemblées locales et régionales.
Lors du dernier congrès en janvier 2006, 48,9 % des délégués (contre 44,2 %) avaient en effet choisi de ne pas trancher, le tandem Alain Krivine-Olivier Besancenot, sans majorité absolue, ayant réussi à rallier les troupes à une attente prudente. Mais depuis cinq mois, de l’eau a coulé sous les ponts, avec le paraphe apposé au bas de l’appel en faveur de candidatures antilibérales communes aux élections, dans la suite de la campagne du « non » de gauche au référendum du 29 mai, par nombre d’organisations - dont le PCF - et de personnalités en mai dernier. Mais pas par la LCR. Ce refus de signer un texte que, à titre individuel, certains responsables du parti ont approuvé, a jeté le trouble chez les militants.
Pour la majorité, « notre refus [...] repose sur une condition absolument décisive » : « Le fait de dire clairement qu’aucune alliance gouvernementale » et « parlementaire » n’est « possible avec le PS ». Et la direction d’épingler les appels de « Marie-George Buffet : " Rassembler toute la gauche sur une base antilibérale " » qui « ne vont pas dans le bon sens », la rupture avec le PS étant un « préalable non négociable ».
De son côté, la minorité de la LCR, réunie autour de Christian Picquet, dans une motion hostile à la présentation d’Olivier Besancenot qui serait perçue comme un « repli sur soi », reproche à demi-mots sa duplicité à la direction. Elle l’accuse de ne pas « avoir mis en application » le « message du congrès » : c’est-à-dire la « volonté de lever les obstacles à des candidatures unitaires ». Mais si la méthode diffère, les courants se rapprochent pour exprimer le même rejet d’un rassemblement antilibéral majoritaire de toute la gauche, ambition portée, entre autres, par le PCF. Les opposants dans la LCR estiment qu’il faut « redresser la situation » et « participer » à la démarche unitaire, tout en partageant l’exigence de « dissiper des ambiguïtés importantes » en refusant les « alliances » avec le PS.
Dans la majorité, on fait mine de croire qu’un « accord sur le fond » incluant ce préalable « permettra aisément de résoudre les problèmes de casting ». Une pirouette dans la veine du congrès de janvier où la candidature d’Olivier Besancenot avait déjà été avancée « au cas où », et qui témoigne d’une volonté de faire pression en externe sur les partenaires de la LCR, tant sur les conditions du rassemblement qu’elle voudrait imposer que sur le nom du candidat à même de les incarner. Contradictoirement, les délégués de la LCR pourraient finalement décider de signer l’appel unitaire tout en investissant Olivier Besancenot.
Reste un point de désaccord crucial dans la LCR : la motion majoritaire estime que « la consigne de vote » à gauche au second tour n’est pas « de principe », quand la minorité fait valoir la nécessité de « battre la droite ». Une condition que les partenaires de la LCR risquent, à leur tour, de juger « non négociable ».
Sébastien Crépel
La stratégie de la LCR s'avère payante, avec son pas de deux, c'est effectivement elle qui passe pour les diviseurs. A vouloir jouer au plus fin ...