Il faudrait comprendre ce que les gens mettent derrière le terme de "lumpen". Les catégories marxistes ne sont pas là pour véhiculer des rancoeurs, aussi justifiées soit-elles. Le "lumpen", tel que décrit dans les rares textes de Marx qui portent sur cette question, est le résultat d'un processus relativement long de desociabilisation en raison de l'exclusion de certaines couches de la population du monde du travail, d'une brutale dégradation des conditions de vie des dites personnes (dans une période où toutes les formes d'assurance contre le chômege étaient inexistantes) avec comme corollaire le recours à une économie de survie et souvent de l'analphabétisme. ce processus aboutit à rendre la personne STRUCTURELLEMENT étrangère à toute forme de conscince de classe. Pour avoir une image des conditions qui créent le lumpen, on peut lire les enquête d'Engels ou de JAck London sur le prolétarait industriel anglais (celle d'Engels porte sur le logement). Un tel processus de désocialisation dans les sociétés européennes reste un phénomène ultramarginal, présent à la limite chez certains SDF.
L'agresseur est de toute évidence un étudiant. Il est donc en processus de formation et de sociabilisation. C'est de la main d'oeuvre en formation. CD'autant plus quil réparait un BEP, il n'était pas destiné à intégrer la bourgeoisie mais plutôt à devenir un prolo qui galère comme tant d'autres. Cela ne change rien au fait que ce soit un criminel et que ce type de violence paraisse devenir plus courrant. Mais l'utilisation du terme de lumpen est complétement impertinent et n'a aucune valeur opératoire. Surtout, le terme lumpen renvoie à des catégories de la population. Reste à savoir sur quelle catégorie en parle? Ton discours est particulièrement dangeureux car il cherche à opposer deux couches du prolétariat francais. Le terme de lumpen dit que ces différences sont inconsciliables parceque structurelles. Or, à mon avis, rien n'est moins vrai. Les comportements criminels sont une réalité (et soit dit au passage, je pense que les travailleurs sont parfaitement capoables de commettre des actes criminels et des violences, les choses ne sont jamais si tranchés) à dénoncer et à combattre. Cela ne veut pas pour autant dire qu'il faut participer à construire des clivages au sein de la classe et à nourrir les peurs qui la paralysent.
Sur le crime en soi, come gaby, ca m'a l'air connu. C'est une pratique qui devient courante mais qui n'a rien à voir avec les violences aux profs plus traditionnelles. Les premières que j'ai vu étaient réalisés aux Etats Unis par des jeunes des classes moyennes blanches (des skaters pour être plus précis). Elles ont connu après une forte diffusion, prouvant ainsi que la débilité est une qualité bien partagé géographiquement et "entre les classes".
Quant au fait qu'elle ait été parceque travailleuse.... ca me laisse très circonspect comme commentaire. Compte tenu que 90% de la population francaise vit de sa force de travail, toute forme de criminalité pourrait être décrite comme "contre les travailleurs". A mon avis, elle a été attaqué parceque femme, dans ce genre de vidéo, les victimes sont toujours faibles physiquement ou seules (ce sont toujours des actes trèes lâches). Cela dit, peut être il voulat impressioner ces amis en attaquant une prof. Mais même comme ca, je ne pense pas qu sa motivation était d'attaquer "un membre de la classe travailleuse".