(Ottokar @ samedi 22 avril 2006 à 16:48 a écrit : si on en revient à ce débat de fond, c'est pas plus mal et ça va calmer les esprits...(Zdanko a écrit :Pour résister à la pression sociale de la petite bourgeoisie, quoi de mieux que de se soumettre à la pression sociale de la classe ouvrière? Quoi de mieux que de subordonner sa politique à l'intervention dans la classe ouvrière? Quoi de mieux que de refuser de grenouiller le plus possible dans les milieux petit-bourgeois de SOS racisme and co?
Je ne suis pas entièrement d'accord avec Zdanko. Le choix de militer prioritairement dans la classe ouvrière est un choix cohérent avec nos fondements théoriques, pour employer de grands mots. Quand on pense que "seule la classe ouvrière est révolutionnaire", au sens historique, au sens du Manifeste, bref si on veut faire la révolution, il faut être dans la classe ouvrière ! Les grosses boîtes, c'est une question d'efficacité. Quand on est 10 dans une région ou un pays, il vaut mieux aller chacun dans une boîte de 2000 à 10000 que l'un chez un plombier, l'autre chez un peintre en bâtiment ou un garage de 5 salariés ! cela ne va pas plus loin, car des ouvriers, il y en a partout , dans les grosses comme les petites boîtes. Et des employés ou des membres des couches salariées (techniciens, ingénieurs, enseignants, soignants...) aussi. Et les ouvriers des grosses boîtes ne sont pas a priori plus révolutionnaires et plus conscients que des vendeuses de petits Prisunic ou les employés d'un centre de sécu. Mais quand ils bougent, ils font plus de bruit. Même ce calottin de Walesa l'avait compris, lui qui a su fédérer dans les grèves de 80 toutes les petites boîtes de la baie de Gdansk autour d'un bastion, les chantiers navals.
Les "pressions", elles existent, partout. Dans la classe ouvrière, il y a des pressions réformistes : on peut devenir syndicalistes, d'autres et des meilleurs que nous le sont devenus. Sneevliet avant guerre par exemple, le SWP anglais, pour ne pas parler du PT en France avec FO ou du nombre de cadres que la LCR a perdu au profit de la CFDT dans les années 70 ou de ceux qui apparaissent bien plus Sud ou FSU que LCR aujourd'hui.
Comme dans la classe ouvrière, dans la petite bourgeoisie ces pressions existent aussi. On en est parfois moins conscient, car ces pressions sont insidieuses, c'est la presse que l'on lit (Libé ou Le Monde) ce sont les collègues que l'on croise, c'est sa famille, c'est l'opinion de gens respectables, de savants, etc. bref c'est tout ce qui est "normal" "évident" et qui ne doit pas l'être pour nous.
LO n'est pas mieux que les autres. Mais LO a choisi de regarder ces pressions en face et d'essayer d'y résister. Plus que d'autres. C'est déjà quelque chose.
C'est vrai que ce qui fait la différence entre LO et d'autres organisations d'extrème gauche, ce n'est pas tant le fait que Lo ait des militants ouvriers (en réalité la LCR en a autant en proportion je pense, mais cela dit pas forcément dans les grosses boîtes), mais c'est surtout la fçon d'intervenir dans les entreprises qui est différente. Les militants de LO n'interviennent pas uniquement syndicalement mais aussi politiquement à travers les bulletisn mais aussi parfois à travers diverses réunion politiques. Et dans les grèves on essaie de mettre sur pied des comités de grève.Et de plus le fait de confronter les activités des camarades d'entreprises aux camarades extérieurs permet également d'excercer un contre poids de l'organisation aux pression syndicalistes.
Malheureusement cela ne prémunit de rien. Ce serait trop beau si on avait la formile magique qui permettrait de combattre aussi facilement toutes les idées réformistes. Et puis on peut avoir les bonhommes mais pas la politique qui va avec.