Quelque info pour le camarade Crokette sur le nepal
D’après certaines sources, Shanta Shrestha, une militante de premier plan dans la lutte en faveur des droits des femmes, qui était retenue captive par l’armée, a été remise en liberté le 18 septembre 2003.
On ignore toujours où se trouvent Sobhit Yadav, Balaram Sharma et Ram Hari Chaulagain, et Amnesty International demeure préoccupée par leur sécurité.
Le jour de sa libération, elle aurait été conduite, à bord d’un véhicule militaire, de la caserne de Chhauni au poste de police de Gausala, à Katmandou, avant d’être raccompagnée chez elle par des policiers.
Le 25 juillet, Sharadha Shrestha, membre du Comité central de l’Akhil Nepal Mahila Sangh [Krantikari] (Association révolutionnaire des femmes de tout le Népal), a été arrêtée à Bharatpur (district de Chitwan, sud du Népal). Elle est maintenue en détention au secret depuis lors. Des gardiens de la caserne où elle est apparemment détenue ont donné à sa famille des indications laissant à penser qu’il était possible qu’elle ait été torturée.
Le 25 juillet, aux environs de midi, deux membres des forces de sécurité habillés en civil ont interpellé Sharadha Shrestha, originaire de Bharatpur, alors qu’elle rentrait chez elle à vélo après avoir rendu visite à un de ses amis. Elle a été appréhendée en même temps que Sudhip Sapkota, également de Bharatpur - Amnesty International n’a pas obtenu d’autres informations sur cette deuxième personne. Depuis lors, les proches de Sharadha Shrestha ont été informés de façon non officielle que celle-ci était détenue non loin de là, dans la caserne de Bharatpur. Toutefois, à chaque fois qu’ils s’y sont rendus afin de s’enquérir de son sort, les gardiens ont refusé de les laisser entrer, bien qu’ils aient accepté, la semaine dernière, des vêtements de rechange à son intention. Les proches de Sharadha Shrestha n’ont pas obtenu l’autorisation de rencontrer des responsables de l’armée. Les proches de Sharadha Shrestha se sont également vu indiquer que celle-ci avait reçu la visite d’un médecin dans le camp militaire. Aussi craignent-ils qu’elle n’ait été torturée et n’ait besoin de recevoir des soins médicaux. Selon les informations recueillies par Amnesty International, Sharadha Shrestha avait déjà été interpellée auparavant, mais avait bénéficié d’une libération sans condition sur décision d’une cour d’appel. On ignore si sa détention actuelle et son interpellation précédente sont liées à son appartenance à l’Association révolutionnaire des femmes de tout le Népal, qui est affiliée au Parti communiste népalais (PCN) maoïste.
INFORMATIONS GÉNÉRALES Le PCN maoïste a déclaré une " guerre populaire " en février 1996. Les pourparlers de paix engagés en vue d’y mettre fin, ainsi que le cessez-le-feu instauré parallèlement à ces négociations, ont été rompus le 23 novembre 2001, lorsque ce groupe armé d’opposition s’est retiré des négociations et a attaqué des postes de la police et de l’armée dans 42 districts. Le 26 novembre 2001, les autorités ont réagi en décrétant l’état d’urgence dans tout le pays et en déployant l’armée. Le 10 avril 2002, la Loi relative à la prévention et à la répression des activités terroristes et déstabilisatrices est entrée en vigueur, remplaçant l’Ordonnance du même nom annoncée par le roi du Népal après la proclamation de l’état d’urgence. Ce texte accorde aux autorités des pouvoirs considérables pour appréhender sans mandat d’arrêt les personnes soupçonnées d’être impliquées dans des activités " terroristes ", et pour inspecter leurs biens. Cette loi restera en vigueur pendant deux ans. Depuis l’instauration de l’état d’urgence, des milliers de personnes ont été arrêtées dans tout le pays. Parmi elles figurent beaucoup d’avocats, d’étudiants, de journalistes et d’enseignants, soupçonnés d’être des membres ou des sympathisants du PCN maoïste. On ignore toujours où se trouvent un grand nombre d’entre eux. Dans le cadre de l’état d’urgence, plusieurs garanties fondamentales inscrites dans la Constitution ont été suspendues, notamment les droits aux libertés de réunion et d’expression ainsi que le droit à réparation. Bien que le droit d’habeas corpus (droit de tout individu privé de sa liberté d’être présenté à une autorité judiciaire pour qu’elle statue sur la validité de sa détention) ne figure pas au nombre des garanties suspendues, très peu de requêtes en habeas corpus ont été introduites depuis que l’état d’urgence a été décrété. Les avocats hésitent en effet à former de tels recours en faveur de personnes arrêtées en tant que membres ou sympathisants présumés du PCN maoïste, car ils craignent d’être appréhendés à leur tour pour " soutien au terrorisme ".
ACTION RECOMMANDÉE : dans les appels que vous ferez parvenir le plus vite possible aux destinataires mentionnés ci-après (en anglais ou dans votre propre langue) :
félicitez-vous de la libération de Shanta Shrestha, qui était apparemment retenue captive dans la caserne de Chhauni, à Katmandou ;
dites-vous préoccupé par les informations selon lesquelles cette femme a été maintenue en détention au secret, les yeux bandés, dans cette caserne ;
faites part de votre inquiétude persistante pour la sécurité de Sobhit Yadav, Balaram Sharma (également connu sous le nom de Poorna Biram) et Ram Hari Chaulagain, qui auraient été appréhendés le 29 août 2003 par des membres des forces de sécurité vêtus en civil, dans les districts de Katmandou et de Dhanusha ;
exhortez les autorités à révéler le lieu où se trouvent ces trois hommes, et à leur permettre immédiatement de recevoir la visite de leurs proches, de s’entretenir avec des avocats et de bénéficier de tous les soins médicaux dont ils pourraient avoir besoin ;
engagez les autorités à veiller à ce qu’ils ne soient pas soumis à la torture ni à d’autres formes de mauvais traitements en détention ;
demandez instamment qu’ils soient libérés immédiatement et sans condition, à moins qu’ils ne soient inculpés d’une infraction prévue par la loi.