A pleurer de rire.
a écrit :M. de Villiers veut un président "qui aime le vin, non la bière"
LE MONDE | 11.02.06 | 13h56 • Mis à jour le 11.02.06 | 13h56
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En visite dans le Vaucluse, à Orange, le 9 février, le président du Mouvement pour la France (MPF) et candidat à la présidentielle, Philippe de Villiers, a mis de côté ses sujets de prédilection comme la défense des frontières, l'immigration ou "l'islamisation rampante" pour défendre "la civilisation du vin face aux menaces".
L'élu de droite vendéen, au côté duquel s'affiche Jacques Bompard, maire d'Orange et conseiller général transfuge du Front national, reconnaît d'abord ne pas être un expert de la viticulture. Et se présente devant un parterre de viticulteurs comme un responsable politique décidé à prendre à bras le corps tous les problèmes de société.
Fustigeant une réglementation quasi stalinienne qui, selon lui, oblige les viticulteurs à répondre à des contrôleurs suspicieux, M. de Villiers propose de "supprimer 50 % de la paperasse et (de) renverser la charge de la preuve". Puis il se pose en défenseur d'un certain type de commerce "équitable" : "Il faut sortir la viticulture de l'OMC (l'Organisation mondiale du commerce) puisque le vin français n'a rien à voir avec ces usines à vin que sont les vins australiens", affirme-t-il. Et de réclamer des compensations douanières afin qu'une concurrence équitable puisse corriger les effets de la mondialisation.
Tout au long de cette journée de travail, première d'une série de réunions thématiques en France, le président du MPF le répète : "Le vin est un produit culturel, l'identité d'un terroir" ; "Un pays qui abandonne sa vigne abandonne son patrimoine historique".
Devant un public de professionnels séduit par sa verve, Philippe de Villiers demande l'abrogation de la loi Evin qui interdit la publicité sur le vin, et qui, dit-il, tend "à faire passer tous les viticulteurs pour des empoisonneurs publics". "Je ne dis pas que le vin est un médicament, mais empêcher les Français de boire un coup de pinard, c'est les empêcher de vivre, ajoute-t-il. Il faut s'élever contre la scandaleuse criminalisation du vin, pour que l'on puisse enseigner à nos jeunes le goût du vin qui est un produit poétique, sinon il leur manquera quelque chose comme quelqu'un qui ne connaît pas Victor Hugo."
IMPÔT "IDÉOLOGIQUE"
Pour sortir la viticulture française du marasme, le candidat à la présidentielle a une autre idée : supprimer le droit de succession, un impôt "idéologique" qui, dit-il, prive les enfants de leur juste patrimoine.
Evoquant la réussite du spectacle du Puy-du-Fou, en Vendée, Philippe de Villiers se fait lyrique : "Il faut sortir la France de la culpabilité, de la repentance." Puis concret : "Il faut changer de président et choisir un homme qui aime le vin et non la bière."
Le public vauclusien est conquis. Le maire d'Orange, dont la journée se termine par un banquet à guichets fermés avec 800 convives, affiche sa satisfaction. Pour un peu, Jacques Bompard se verrait déjà à l'Assemblée nationale, assis dans le fauteuil du député de la circonscription, l'UMP Thierry Mariani.
Monique Glasberg (Avignon, correspondante)
Article paru dans l'édition du 12.02.065