Libé a été obligé de faire marche arrière et sa campagne pour discréditer la Révolution Bolivarienne a été un grand flop. A part quelques intégristes sionistes et l'éternel impérialisme américain, personne n'est tombé dans le grossier panneau et la manoeuvre anticommuniste s'est révélée comme un mensonge de plus. L'honneur de Chavez, et au delà, de toute la classe ouvrière mondiale, est sauf. Regrettons tout de même que quelques camarades naifs ou désorientés soient également tombés dans ce grossier panneau.
Voici l'article:
Monde
Des Juifs vénézuéliens défendent Chávez
Les propos antisémites qu'a tenus le Président le 24 décembre divisent la communauté.
par Annette LEVY-WILLARD
QUOTIDIEN : samedi 14 janvier 2006
Antisémite ? Pas antisémite ? Les propos de Hugo Chávez, président du Venezuela, dénonçant dans un même élan des «descendants de ceux qui crucifièrent le Christ, des descendants de ceux qui jetèrent Bolivar hors d'ici et le crucifièrent aussi à leur manière à Santa Marta en Colombie» et «une minorité qui s'est approprié les richesses du monde, une minorité qui s'est approprié l'or de la planète...» continuent d'alimenter une polémique internationale.
C'est le centre Simon-Wiesenthal (dont le QG est à Los Angeles) qui a donné un écho mondial à ce discours prononcé à la veille de Noël dans un centre d'aide sociale de l'Etat de Miranda , accusant le leader de la gauche radicale latino-américaine d'antisémitisme (Libération du 9 janvier). Sans auparavant consulter les représentants de la petite communauté juive vénézuélienne (15 000 Juifs sur 22 millions d'habitants), qui ne semblent aujourd'hui pas d'accord avec ces accusations.
«Etre justes». Ainsi, Freddy Pressner, président de la Confederación de asociaciones israelitas de Venezuela (CAIV), a écrit au centre Simon-Wiesenthal pour protester contre son intervention et lever le soupçon d'antisémitisme. «Nous pensons que le Président ne parlait pas des Juifs», déclare-t-il dans une lettre publiée par Forward, journal historique des intellectuels juifs new-yorkais. Précisant que son organisation n'a pas l'habitude de se plier devant le gouvernement et n'a pas hésité à protester, à plusieurs reprises, contre des émissions antisémites à la radio et à la télévision vénézuéliennes, Freddy Pressner ajoute : «Nous n'avons pas peur, nous voulons seulement être justes.» Un soutien qui a permis à Chávez de dénoncer vendredi l'«offensive impérialiste» lancée contre lui.
Forward cite aussi les réactions de dirigeants de grandes organisations juives (American Jewish Congress et American Jewish Committee) qui pensent qu'«il ne faut pas voir l'antisémitisme là où il n'est pas». Dans une démarche conciliante, des officiels vénézuéliens se seraient d'ailleurs rendus à l'ambassade d'Israël pour clarifier les propos du président.
Désinformation. Un groupe d'intellectuels et d'artistes vénézuéliens s'est pourtant inquiété, dans une lettre collective publiée dans Libération le 12 janvier, de «tendances dangereuses», rappelant l'invitation lancée par Chávez au président iranien qui veut «rayer Israël de la carte», et soulignant que le Venezuela connaît, pour la première fois de son histoire, des manifestations d'antisémitisme. Il est déjà arrivé que les discours anti-impérialistes et antiaméricains dérapent de l'antisionisme à l'antisémitisme : en 2003, une marche contre la guerre en Irak a fait un détour pour attaquer une synagogue de Caracas.
Enfin, la polémique n'aurait pas pris une telle ampleur si Chávez n'était un héros de la gauche radicale. Pour le défendre, ses supporteurs, comme en France le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon (sur son blog), n'hésitent pas à accuser la presse et en particulier Libération de faire de la désinformation quand les journalistes citent dans le texte le discours publié sur le site du ministère de la communication vénézuélien (1). C'est au Venezuela que doit se tenir, dans dix jours, la sixième édition du Forum social mondial.
(1)
http://www.minci.gov.ve