Un fait divers ?...

[Ottokar]

J'au fait un démarche de Front Unique... enfin, j'ai fait la manip que demande Front Unique, j'ai été sur le site du Parisien, j'ai vu le début de l'article, mais comme je ne suis pas abonné, je n'ai pas pu le lire en entier. Bon alors, Cosette était-elle à côté de Jean Valjean ou la fillette, était-ce une invention de Gluckstein pour renforcer le côté dramatique ?

De toute façon, cela ne change rien au fond : la situation de cette famille était scandaleuse, le drame de cet homme, épouvantable, l'attitude de la compagnie et sa ligne de défense (merci Zelda de l'avoir mise) est ignoble... et Maastricht n'a pas grand chose à voir avec tout cela.

[Sterd]

Ce drame est totalement ignoble. Mais cela ne change rien au fait que IO s'amuse à modifier la réalité pour la faire aller dans son sens. Ce sont des méthodes parfaitement déplorables.
Je suis allé au bout des instructions confuses de "Front Unique" et j'ai trouvé le début de l'article du Parisien et celui de l'Yonne Républicaine (avec un nom pareil, ils sont surement plus proches idéologiquement d'IO que de moi) et il n'est fait aucune mention d'une fillette de 11 ans.

Le Parisien

On lui avait coupé l'eau... ... il meurt dans la rivière
Drame de la misère
«MON PÈRE est mort parce qu'il n'avait pas pu payer sa facture d'eau. Savoir qu'aujourd'hui encore un tel drame peut arriver, c'est inadmissible ! », s'insurge Yann, fils de Jean-Marc Debra, mort par hydrocution dans une rivière à Tonnerre (Yonne), alors qu'il allait chercher de l'eau. Nous sommes...

L'Yonne Républicaine

Il meurt après qu’on lui a coupé l’eau à son domicile : Mort pour une facture impayée

Jean-Marie Debra, 55 ans, s’est noyé le 25 décembre en allant chercher l’eau dont il était privé. La Lyonnaise des eaux a coupé l’eau au domicile du Tonnerrois qui ne s’était pas acquitté de sa dernière facture
Jean-Marie DEBRA, un Tonnerrois de 55 ans, est mort le jour de Noël, pour ne pas avoir réglé sa dernière facture d’eau. Après une mise en demeure le 17 octobre, un dernier avis avant fermeture, le 27 octobre, lui demandant de s’acquitter de la somme de 110 euros, la Lyonnaise des eaux (voir encadré) a fait couper, le 20 novembre dernier, l’eau à son domicile de la rue des Tanneries. Le 25 décembre, en début de soirée, en voulant puiser de l’eau pour ses besoins ménagers dans un ru de l’Armançon, situé derrière son habitation, le Tonnerrois a glissé dans les eaux glaciales. Malgré l’arrivée rapide des secours, Jean-Marie Debra n’a pu être sauvé. « Il est mort par hydrocution. Les pompiers ont essayé de le ranimer pendant 35 minutes », explique son fils aîné, sous le choc. « Mourir en 2005 comme cela, c’est vraiment grave. »
Ce drame a suscité une vive émotion à Tonnerre, où l’on croisait souvent la silhouette de Jean-Marie. Sa famille, son entourage se demandent comment a pu être prise cette décision de lui couper l’eau en plein mois de décembre. « Je croyais que, comme pour l’électricité, on ne pouvait pas couper l’eau, l’hiver », s’interroge son fils.

Huit mois sans électricité

Jean-Marie Debra travaillait jusqu’en janvier 2005 aux services techniques de la ville de Tonnerre, date à laquelle son contrat aidé n’a pas été reconduit par la municipalité. « Mais il était suivi très régulièrement par le centre communal d’action sociale, qui était intervenu dans son dossier pour que soit rétablie l’électricité chez lui », indique Raymond Hardy, maire de Tonnerre. « Il ne nous a pas informés de son problème de facture d’eau », ajoute l’élu.
Logé dans une petite maison de ville de l’OPAC, Jean-Marie est en effet resté huit mois sans électricité. « La commission de surendettement a réussi à la faire rétablir en octobre », relate Yolande, sa première épouse, bouleversée que « Jean-Marie ait fini sa vie le jour de Noël dans un ru ». Elle et son fils ont repoussé l’offre de la Lyonnaise des eaux qui leur a proposé de rétablir l’eau pour nettoyer le logement. « Nous débarrasserons, mais il n’est pas question de nettoyer », s’indigne Yolande.
Les obsèques de Jean-Marie Debra seront célébrées cet après-midi, au crématorium d’Auxerre.


Patricia PIQUET.

29.12.05 à 06h01

Il n'est pas besoin de rajouter des mensonges pour améliorer la réalité de façon à la rendre encore plus sordide. Ni Maastrich, ni le traité de Nice, ni le traité de Rome, ni celui d'Utrecht ne sont pour rien dans ce drame. Seule la Lyonnaise des eaux est responsable.

[artza]

seule La Lyonnaise des eaux est responsable

... et toute une société, son organisation sociale, son Etat (même républicain

[com_71]

C'est en tout cas un fait divers révoltant, qui a tout-à-fait sa place dans la presse ouvrière. De tels échos (et pas besoin d'en rajouter sur les faits) contribuent à la rendre "proche des travailleurs". C'est une vieille tradition.

Tiens, par exemple, ce texte de Rosa Luxembourg : ici

[Pascal]

C'est en tout cas un fait divers révoltant, qui a tout-à-fait sa place dans la presse ouvrière.
Je suis bien d'accord (et le texte que tu cites de Rosa est vraimment excellent). C'est plus qu'un simple "fait divers", c'est un exemple de toute l'ignominie du système capitaliste. Dans un des pays les plus riches du monde, un homme meurt parce qu'on l'empêche d'avoir accès à l'eau courante, comme des êtres humains meurent de froid parce qu'ils n'ont pas logement, ou que des ouvriers parqués dans des taudis meurent brûlés vifs. Ces tragédies montrent bien l'ignominie de la société bourgeoise : même dans les pays les plus riches, des êtres humains n'ont pas accès au minimum vital !
Mais ce que je reproche à cet édito d'IO, comme les autres, c'est de ne s'en prendre qu'à Maastricht et à l'UE, et pas à l'ordre social capitaliste. Comme si de telles tragédies n'existaient pas avant la signature du traité de Maastricht ! Comme de telles tragédies n'existaient pas aussi aux USA, en Suisse au Japon ou dans n'importe quel pays impérialiste qui, pourtant, n'est pas membre de l'Union Européenne !

Et je ne suis que partiellement d'accord avec Sterd lorsqu'il dit :

Seule la Lyonnaise des eaux est responsable.

Pour moi, c'est l'ensemble de cet ordre social ignoble et inhumain qui est responsable, c'est cette organisation de la société qui permet à une minorité, dont les actionnaires de la Lyonnaise des Eaux, de s'enrichir et qui laisse crever des ouvriers sans emploi dans la misère.

[lenzo]

Quelle société de merde ! Je partage entièrement l’indignation et la colère des lecteurs de l’Yonne Rép., le Parisien et IO.

Et pendant ce temps la Lyonnaise transforme l’eau dont elle prive les malheureux en or pour les rentiers. Privé d’eau, d’électricité ou de chauffage un logement n’est évidemment pas une erreur mais un choix délibéré, conscient de la hiérarchie de l’entreprise.

Alors oui avec Pascal sur l'ordre social ignoble et inhumain mais, ici, les responsabilités "de proximité" sont nettes et à dénoncer de l'extérieur de l'entreprise comme de l'intérieur.

[Sterd]

C'est en tout cas un fait divers révoltant, qui a tout-à-fait sa place dans la presse ouvrière. De tels échos (et pas besoin d'en rajouter sur les faits) contribuent à la rendre "proche des travailleurs". C'est une vieille tradition.

Tiens, par exemple, ce texte de Rosa Luxembourg : ici

Parfaitement d'accord. Mais je refuse de considérer un hebdomadaire qui passe son temps à faire de la propagande nationaliste et républicaine comme un organe de la presse ouvrière.
D'accord avec les autres, la Lyonnaise des eaux n'est pas seule responsable. C'est en tout cas bien plus juste de l'accuser que d'accuser Maastricht

[Jacquemart]

Mais je refuse de considérer un hebdomadaire qui passe son temps à faire de la propagande nationaliste et républicaine comme un organe de la presse ouvrière.

Que tu le refuses ou non, çà ne l'empêche pas d'en être un, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher.