1995-2005

Message par titi » 23 Déc 2005, 14:31

ma petite touche

Dans les années 70 ou 80, les camarades pouvaient contacter des jeunes qui avaient, à l'avance, des connaissances ou des lectures socialistes, communistes, marxistes, anarchistes, qui avaient un "fond culturel" sur lequel on pouvait bâtir.
Rien que d'etre "issu d'une famille pcf", cela donnait un sacré point de départ.

Dans la "période" actuelle, le niveau de départ des jeunes avec qui on peut discuter est beaucoup plus faible, bien peu ont déjà lu ne serait-ce que des ouvrages de vulgarisation du marxisme, du socialisme...
Dans les écoles d'ingénieurs, dans les universités, ou dans les classes de terminales, où sont les discussions sur "comment aller au socialisme" ?

Quand on lit, même notre presse, et c'est encore plus flagrant en lisant IO, Rouge ou le MondeLibertaire, on est obligé de repartir de beaucoup plus loin. Quand certains ne parlent plus carrément de la lutte de classe (lisez le ML, on dirait la revue d'Attac : où sont les textes anti-patrons qui auparavant y pullulaient)
:(

alors ça peut repartir, ça peut repartir plus vite qu'on ne l'imagine, car si la classe ouvrière a pris des coups nombreux récemment, elle n'a pas subi de défaite grave qui lui aurait cassé le moral définitivement.
mais pour le moment, on ne peut que constater que à la fois la conscience et la quantité de bagarres offensives sont en reculs importants
titi
 
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Message par gipsy » 23 Déc 2005, 14:50

(Apfelstrudel a écrit :Tu parles aussi du mouvement lycéen, mais c'était un petit mouvement très timoré et respectueux des institutions dans l'ensemble, avec un certain nombre de revendications, notamment sur le bac, qui relevaient plus du souci individuel (par ailleurs légitime) de "s'en sortir" que d'une quelconque conscience de classe. Le mouvement de 1986 était quand même d'une plus grande ampleur.


Tu as du le vivre d'assez loin ce mouvement lycéen. Jusqu'à 120.000 lycéens dans les rues, on ne peut pas dire que ce soit un "petit" mouvement. Que ce qu'il te soit resté de ce mouvement soit la revendication sur le bac dénote encore que tu as vraiment vécu ce mouvement de très loin, peut être à travers le prisme de la presse. Car la réforme du BAc , les Tipe, n'était pas l'essentiel et les discussions avec les lycéens étaient bien plus profondes que cela d'autant que la réforme touchait tout un tas de catégories populaires: apprentissage à 14, marginalisation des filières professionnelles. Bref le mouvement était certes d'une moins grande ampleur qu'en 86 (numériquement mais pas politiquement) mais il touchait des jeunes de bahut populaires et était certainement moins axé sur le soucis individuel de lycéen petit bourgeois qu'en 86.


(ottokar a écrit :Depuis le début du recul du PC au début des années 80, on entend à l'extrême gauche ce genre d'analyse comme quoi ce recul "libèrerait un espace". C'est de la myopie politique, car il faut d'abord analyser si les transferts se font vers l'extrême gauche (comme les reculs de la social-démocratie des années d'après 1ère guerre mondiale) ou vers sa droite. Dans la gauche, le "rééquilibrage" souhaité par Marchais au moment de la renégociation du programme comun en 77-78 s'est fait vers du PC le PS, c'est-à-dire vers la droite. Dans les syndicats, le relâchement des liens du PC sur la CGT n'a pas "libéré un espace" à l'extrême gauche mais a provoqué le repli des militants syndicaux qui continuaient leur activité (moins nombreux qu'il y a 20 ans) sur la sphère syndicale uniquement. Enfin le succès électoraux (bien faibles et bien fragiles, ainsi que l'ont montrées les élections législatives de 2002, européennes et régionales de 2004) ne se sont pas traduits par un afflux militant proportionnel aux reculs militants du PC. LO et la LCR ont recruté, mais ce n'est rien par rappoirt à ce que le PC a perdu et "libéré" d'énergie... qui sont perdues ou se sont repliées sur l'apolitique, l'associatif.


Ok, le transfert des hautes sphères des appareils s'est opéré de la guche vers la droite. Est ce que ça veut dire pour autant que les travailleurs ont suivi le mouvement ? Je ne crois pas! Alors bien sûr l'extrème gauche n'a pas encore fait la démonstration à tous ces travailleurs qui se retrouvent un peu en suspens de la validité de ses idées et de sa pratique. C'est d'abord parce qu'il n'y a pas eu les évènements ( à l'échelle nationale j'entends car localement l'EG a connu quelques succès nonn négligeable)pour que cela se produise. Par contre quand les évènements se produiront et bien les révolutionnaires seront en meilleurs postures pour prendre la direction des luttes car les appareils réformistessont bien moins imposants qu'il y a vingt ans. Bref c'est en ce sens qu'on peut dire qu'un espace est libéré. Maintenant toutes les conditions ne sont pas réunies pour que les révolutionnaires occupent cet espace.
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Message par Ottokar » 23 Déc 2005, 15:18

Bon, toujours la même discussion, on repeint le présent ou le passé proche aux couleurs que l'on souhaite et la politique devient plus simple ! On risque ainsi bien des désillusions, mais comme on a eu 100 fois cette discussion, je laisse poursuivre ceux qui veulent. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas voir :D comme dirait le Capitaine Haddock ou les Dupond-Dupont !
Ottokar
 
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Message par gipsy » 23 Déc 2005, 15:21

(Ottokar @ vendredi 23 décembre 2005 à 15:18 a écrit : Bon, toujours la même discussion, on repeint le présent ou le passé proche aux couleurs que l'on souhaite et la politique devient plus simple ! On risque ainsi bien des désillusions, mais comme on a eu 100 fois cette discussion, je laisse poursuivre ceux qui veulent. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas voir :D comme dirait le Capitaine Haddock ou les Dupond-Dupont !
Qu'est ce que j'ai repeint, je te le demande?
gipsy
 
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Message par Jacquemart » 23 Déc 2005, 15:24

Sans être surpris, hélas, par cette discussion, je ne parviens pas à ne pas en être atterré. Comme quoi, il y a des trucs auxquels je ne me ferai sans doute jamais. Quitte à passer pour un ignoble sectaire, il me semble que nous ayons dans le texte initial, et dans les diverses interventions qui interviennent en sa faveur, un condensé du mode de pensée gauchiste. Et ce n'est pas un compliment.

Dire il y a quinze ans que la fin, ou le recul, des PC allaient "libérer" un nouvel espace pour les révolutionnaires, ce n'était déjà pas un raisonnement politique particulièrement fin. Mais continuer à l'affirmer avec le recul, c'est proprement ridicule. Errare gauchistum est, perseverare diabolicum, en quelque sorte.

Qu'avons nous donc gagné au recul électoral et militant du PC, et de son arrière-ban CGTiste ? Un recrutement plus facile et plus massif ? Ce serait une plaisanterie. Des grèves plus nombreuses ? Toutes les statitistiques, s'il en était besoin, montrent le contraire. Plus déterminées ? Il faut avoir une mémoire sacrément déformante et sélective pour oser l'affirmer. Davantage d'opportunités pour que les révolutionnaires dirigent les mouvements ? C'est risible. Les derniers mouvements d'ampleur un tant soit peu nationale où nous (LO ou LCR ou les deux) avons pu jouer un rôle (mineur) datent d'il y a plus de quinze ans (c'était en 1987, il y a eu la Snecma, la SNCF et les infirmières). Depuis, rien, nada, que dalle. Uniquement des situations où aucun de nous n'a été en position de déborder quelque appareil que soit où que ce soit, et où nous n'avons pu que pousser dans le même sens que les confédérations syndicales. Que les chantres de "l'espace libéré" nous expliquent donc pourquoi. Ou mieux, qu'ils donnent des exemples qui contredisent ce que j'avance et qui peut être vérifié par tous.

Reste nos scores électoraux... jusqu'en 2002.
Pas de quoi en faire un fromage, surtout quand on s'est donné la peine de discuter avec ces nouveaux électeurs, et de mesurer ce qu'il y avait derrière ce geste sans se payer de mots.
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Message par gipsy » 23 Déc 2005, 15:43

Ah! Rien depuis 1987?
Donc LO n'aurait joué aucun rôle en 1995? C'est un aveux? Lo n'a pas mis en place de comité de grève en 95? C'est une question!
Bon passons sur 1995 parce que j'étais encore un peu jeune!
En 2003 il me semble que les révolutionnaires ont joué un rôle important dans le mouvement des profs, et que certains comités de grève ont été mis sur pieds à la poste ou encore à la sncf.
En 2005 comité d'organisation de la grève à citröen Aulnay.
Ce n'est sûrement pas rien, ni nada, ni que dalle.

Evidemment pour le reste, comme la SCNM on n'y était pas , donc difficile de déborder les appareils!

Bref on n'a rien gagné au recul électoral et militant du PC, et de son arrière-ban CGTiste, mais on n'a pas perdu grand chose non plus!
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Message par Jacquemart » 23 Déc 2005, 15:55

Gipsy ne répond pas à ce que j'écris, mais à ce qu'elle croit que j'écris. Alors, je réitère ma question : dans quelle lutte significative les révolutionnaires (toutes tendances confondues) ont-ils été en situation, depuis quinze ans, de déborder ne serait-ce qu'en partie les directions syndicales, c'est-à-dire de s'appuyer sur la volonté de lutte de la base pour aller plus loin que ce que ne souhaitaient les directions ?

NB : ceci ne recouvre pas strictement la question des comités de grève. Il peut y avoir des comités de grève qui mènent la politique des confédérations, tout comme il y a pu avoir des soviets qui mènent la politique de la bourgeoisie - tout dépend qui les dirige.

Revenons à nos moutons.

1995 : personne, ni LO ni autre, n'a pu mener une autre politique que celle de la CGT. Et cet "aveu" est aussi vieux que le mouvement lui-même. Gipsy n'a qu'à lire nos textes de l'époque pour s'en convaincre.

2003 : en quoi les révolutionnaires ont pu mener avec les profs une politique qui déborde la FSU ?

Quant à la grève de Citroën Aulnay de 2005, je croyais avoir demandé des exemples ayant marqué la situation nationale. Pas une grève de 300 travailleurs durant une semaine (en comptant large), qui de surcroît n'avait certainement pas le caractère que Gipsy suggère.

Et à la SNCM, ben si, on y est, figure-toi. Et pas depuis hier.

Alors, du point de vue qui est celui de la discussion, à savoir les "possibilités nouvelles" d'intervention pour les révolutionnaires, je le maintiens : depuis quinze ans, rien, nada, que dalle. Au contraire.
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Message par gipsy » 23 Déc 2005, 16:34

Qu'on s'entendent bien: qu'il y ait de ci de là des comités de grèves s'appuyant sur la volonté de lutte de la base pour aller plus loin que ce que ne souhaitaient les directions, cela ne signifie pas pour autant que ces comité de grèves ait réussi a imposé leur politique et ressortent victorieux de la lutte. Notamment lorsque les comités de grèves sont noyés dans un mouvement qui les dépasse largement, comme c'était le cas pour les problèmes politiques de 95 ou 2003 qui ne pouvaient être réglé que nationnalement et par un mouvement d'ampleur.

Pour le coup en 2003 la coordination des professeurs s'est constitué complètement indépendemment de la FSU, sur une autre politique, en s'appuyant su r des profs qui en avaient ras le bol de l'attentisme de la FSU, mais n'a pas imposé sa politique parce qu'elle n'a pas pu étendre sa surface comme il eu fallu. De la même façon, et c'est le premier exemple qui me vient à l'esprit, les postiers du centre de tri de Nanterre ont mis en place un comité de grève, qui lui non plus n'a pas réussi a imposé sa politique au délà de son propre milieu. Bref localement les révolutionnaires ont pu prendre la direction des luttes. Le problème,,et c'est la la faiblesse de l'extrème gauche que je ne nie pas, c'est le manque de militants révolutionnaires à l'échelle nationale.

Quant à Citröen Aulnay, ok, ça n'a pas marqué nationalement (faut dire que ça à eu lieu autour de la manifestation du 10 mars et que ça a été occulté par le mouvement lycéen), mais c'est quand même important car au moins localement quand il se passe quelque chose à Citroen cela en discute dans toute la seine saint denis. ALors le cas CItroen est un peu particulier puisque la CGT est tenue par LO. On aura donc difficileùment vu Lo se déborder soi-même :17: ! En tout cas il s'agissait d'un comité d'organisation de la grève soutenu par la CGT SUD et la CFDT. Il n' y a peut être eu que 300 grévistes, mais ce sont 300 gars qui ont appris ce qu'était la grève et la démocrati ouvrière (justement parce qu'il y a assez peu de Stals), qui ont obtenu satisfaction, qui sont près à recommencer.

En conclusion, il se passe quand même des choses, pas à l'échelle nationale, et même si ce ne sont que des défaites pour l'essentiel, il y a quand même des miltants de la grève qui ressortent de ces bagarres avec un peu plus d'expériences pour mener les prochaines luttes.
gipsy
 
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Message par Gaby » 23 Déc 2005, 16:52

(gipsy @ vendredi 23 décembre 2005 à 16:34 a écrit : En conclusion, il se passe quand même des choses, pas à l'échelle nationale, et même si ce ne sont que des défaites pour l'essentiel, il y a quand même des miltants de la grève qui ressortent de ces bagarres avec un peu plus d'expériences pour mener les prochaines luttes.
Et en quoi est-ce une nouveauté ? Et c'est quoi le rapport avec l'article de DM ?
Gaby
 
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Message par gipsy » 23 Déc 2005, 16:53

(Gaby @ vendredi 23 décembre 2005 à 16:52 a écrit :
(gipsy @ vendredi 23 décembre 2005 à 16:34 a écrit : En conclusion, il se passe quand même des choses, pas à l'échelle nationale, et même si ce ne sont que des défaites pour l'essentiel, il y a quand même des miltants de la grève qui ressortent de ces bagarres avec un peu plus d'expériences pour mener les prochaines luttes.

Et en quoi est-ce une nouveauté ? Et c'est quoi le rapport avec l'article de DM ?
Ah mais moi je ne discute pas de l'article de DM!
gipsy
 
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