a écrit :Colonisation : réunion exceptionnelle de toute la gauche
jeudi 15 décembre 2005
Colonisation : appel de toute la gaucheL’ensemble de la gauche a demandé jeudi à Jacques Chirac d’abroger la loi sur la colonisation
Au nom de l’ensemble de la gauche, Dominique Strauss-Kahn a demandé au chef de l’Etat d’annoncer cette abrogation au plus tard le 31 décembre.
Cette déclaration a été faite à l’issue d’une réunion rassemblant le PRG (Taubira), le PS (Hollande, DSK), le PC (Braouezec, Borvo) , les Verts (Wehrling et Voynet), LO (Laguiller) et la LCR (Krivine).
"Nous demandons l’abrogation d’un texte qui n’aurait jamais dû être voté", a déclaré le premier secrétaire du PS, François Hollande, qui a reproché à Jacques Chirac d’avoir voulu "gagner du temps" en annonçant la création d’une mission parlementaire sur les rapports entre le Parlement et l’histoire.
"Il faut abroger l’article 4 de la loi de février. Point à la ligne. Aucun marchandage n’est concevable", a estimé Christiane Taubira, député de Guyane et ancienne candidate à la présidentielle du Parti radical de gauche (PRG) en 2002.
L’article 4 de la loi du 23 février 2005 stipule que "les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer".
Une pétition réclamant l’abrogation a été lancée lundi sur internet (
http://www.abrogation.net). Jeudi matin, elle avait recueilli 18.000 signatures, ont affirmé les premiers signataires réunis à La Mutualité.
Publié le 15/12 à 11:28
Une réunion exceptionnelleIl n’est pas fréquent de voir l’ensemble de la gauche et de l’extrème-gauche réunie.
Se sont retrouvés côte à côte François Hollande et Dominique Strauss-Kahn (PS), Yann Wehrling et Dominique Voynet (Verts), Nicole Borvo et Patrick Braouezec (PCF), Christiane Taubira et Jean-Bernard Bros (PRG), Alain Krivine (LCR) et Arlette Laguiller (Lutte ouvrière).
La plupart ont insisté sur le fait qu’il ne fallait voir dans cette expression commune rien d’autre qu’un rassemblement ponctuel pour abroger l’article 4 de la loi du 23 février 2005.
Cette réunion "n’engage personne au-delà de l’abrogation", a souligné M.Strauss-Kahn.
"Quand il s’agit de s’opposer, je souhaite le rassemblement le plus large et sans exclusive. Quand il s’agit de proposer, nous retrouvons nos libertés respectives", a abondé le premier secrétaire du PS François Hollande.
Alain Krivine, lui, a parlé d’"un rassemblement un peu exceptionnel sur un point précis".
Seule la sénatrice des Verts Dominique Voynet a fait entendre un son de cloche différent. "Je me réjouis de voir la gauche rassemblée pour dire sa volonté de construire un projet qui n’exclut personne", a-t-elle déclaré.
Présidente du groupe communiste au Sénat, Nicole Borvo a souligné que le sénateur PCF Guy Fischer avait été "le seul parlementaire à s’élever en séance" contre l’amendement controversé.
Assise en bout de table, Arlette Laguiller a estimé que "c’est l’ensemble de la loi, et pas seulement l’article 4, qu’il faudrait supprimer". "Le texte reconnaît la douleur des rapatriés (...) et il n’y pas un mot sur la souffrance des peuples colonisés", a affirmé la porte-parole de Lutte ouvrière.