(Thomas @ lundi 5 décembre 2005 à 04:04 a écrit : et le même programme autour d'Olivier ?
C'est une fausse question. En tout cas même si ca se résumait à savoir quel est le meilleur porte-parole pour des raisons rhétoriques ou esthétiques, je vote Arlette quand même. Evidemment c'est plus compliqué que ça.
Les deux porte-paroles ne disent pas tout à fait la même chose. Sans doute que pour la majeure partie des gens (essentiellement les apolitiques et ceux qui nous sont hostiles en fait) la différence se fait à la marge, mais c'est tout de même important.
Très personnellement j'ai bien envie de confier que je suis allergique à certains mots. Si j'entends "néolibéralisme" trop souvent, je me transforme façon Hulk. Une sorte d'ulcère sur pattes. J'y peux rien et mon médecin ne m'a pas trouvé de traitement apte. Ca parait con mais je vous assure, c'est pas drôle pour moi, surtout après la campagne du "non de gauche" au référendum.
(Thomas a écrit :franchement , je trouve légitime la candidature d'Arlette mais ce qui est important en 2007 , c'est qu'il y ait enfin un candidat représentant les travailleurs qui fasse un score représentatif, un score mobilisateur qui fasse peur au patronat (au moins 10 %) et ce socre , c'est pas avec 3 candidats trotskistes , 1 candidat PCF , 1 candidat altermondialiste et 2 candidats issus du mouvement social qu'on l'obtiendra...
un peu d'unité ne ferait pas de mal
Et c'est bien cette unité que souhaite réaliser la LCR, à un certain prix. C'est de la politique-mathématique où l'on additionne 3 poulets, 5 concombres et 2 bibelots, juste pour le principe d'avoir le plus gros chiffre (c'est quoi les "candidats du mouvement social" ? Une façon polie de parler des anciens ministres ?). Soit dit déjà, je crois pas que la "peur du patron" on l'instaurera par une candidature qui unisse tout ce bon monde (c'est du Jospin rose vif, la haute bourge a déjà vu des coquins dans ce genre à la présidence sans s'organiser en parti fasciste). Ca passera par des mobilisations, la grève et les manifestations. Un "gros" score de l'extrème-gauche peut s'expliquer par le charisme de nos représentants en période de calme. En période de lutte, ca n'est plus la même chose. Et pour nous c'est tout de même plus important que d'avoir une sympathie sourde sous la forme d'un vote...
Il faut s'entendre sur les objectifs de la campagne : gagner des gens à nos idées et encourager autant que faire se peut la lutte des travailleurs. Le danger d'une alliance méprisant certains principes, c'est d'être emporté par les compromis. Sans vouloir être excessivement polémique, on peut dire que les projets de la Ligue et de LO ne sont plus les mêmes depuis quelques temps. Nous ne voulons pas/plus construire le même type d'organisation (j'espère que Krivine le répête assez souvent pour pas qu'on me taxe de menteur). Nous n'avons pas les mêmes "appréhensions", pas la même hygiène politique, quant aux anciens gouvernants que nous ne voulons certainement pas aider. Nous n'avons pas les mêmes idées sur un gros nombre de sujets (l'écologie, pour citer un exemple qui n'est pas anodin). Nous ne comprenons pas le monde de la même façon (LO ne parlera pas de "combat contre le libéralisme", non seulement parceque ce n'est pas notre perspective, mais aussi parceque c'est contraire à la réalité d'un Etat toujours autant interventionniste). Ceux qui sympathisent avec nous ne le font pas toujours pour les mêmes raisons.
Un vote Besancenot n'était pas égal à un vote Laguiller en 2002. Ce ne serait pas non plus le cas en 2007.
Accessoirement (mais quel sacré accessoire !), j'ai aussi envie de rappeller ce qu'il s'est passé lors du deuxième tour 2002. Ca parait con mais le racisme du gouvernement Sarkozy, il est aussi passé avec un certain nombre de votes "anti-racistes" le soutenant. La LCR le justifierait tactiquement pour conserver des nouveaux sympathisants, perso' je serais pas sensible à l'argument. Dans le cadre du même type d'élections, connaissant l'attitude indépendante de certains militants de la Ligue, c'est aussi une donnée à prendre en compte.
La conclusion est assez simple de toute façon : en chaque occasion où il est possible et nécessaire de défendre sa propre politique, il faut le faire inconditionnellement. Lutte Ouvrière a le luxe d'exister, l'organisation doit en profiter pour défendre ses idées sans s'embarasser. L'unité peut se réaliser sur d'autres terrains après tout, non ?